Weirdtown
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Collins Samantha, Lily Noire

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’’Welcome to the Weird Hour!’’’It’s good to be back on the air!’’La Voix38178Britannique1950Animateur radioInconscientPeu importe
  • Aucune affiliation
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RADIO DEMON - Elliot Hopkins

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Nom — Hopkins
Prénom — Elliot
Age — 38 ans
Métier ou activité — Animateur Radio
Origine & Nationalité — Britannique
Langues parlées ou écrites maitrisées — Anglais, écrit et parlé. Un brin de français parlé.
Époque de votre personnage — 1950

Depuis combien de temps êtes vous à Weirdtown? — Suffisamment de temps pour que sa mentalité change et que cet homme de 1950 bien rangé se fasse un tatouage.
De quoi avez-vous le plus peur? — Ne plus être capable de sourire.
Quel est votre plus grand regret? — S'être fait voler des souvenirs importants.
Un objet auquel vous teniez? Pourquoi? — /
Êtes vous croyant? — Anciennement anglican, aujourd'hui agnostique.
Que pensez-vous et quelle relation avez-vous avec les créatures? Avec les humains? — Il ne fait plus réellement la différence : il traite les deux catégories de la même façon : d'un sourire et d'une poignée de main (si possible).


Welcome to Night Vale / Cecil Gershwin Palmer


Quartier AsiatiqueHumaineInconscientBéniPeu importe


Physique & Caractère —Les lumières du plateau s'allumèrent d'un coup, et un troupeau de techniciens, d'ingénieurs du son et autres opérateurs s'infiltrèrent à travers la porte ouverte. Ils étaient tous un peu en retard : compliqué de maintenir un horaire d'émission consistant quand le temps n'existe pas tout à fait.

Elliot ferma la marche, traversant lentement le studio tandis que tous s'affairent. Il lit, l'expression sévère, les informations du jour sur une feuille de papier qui leur fut délivrée, ainsi que quelques autres notes de la part de leurs journalistes. Il marmonna :

« Encore des rhinocéros, mh... »

La troisième fois en trois semaines. Ou peut-être était-ce trois ans, difficile d'en être sûr. En tout cas, ça faisait beaucoup : ces animaux n'avaient rien à faire dans une école primaire.

Elliot se recoiffa, passa sa main dans ses cheveux bruns dont le grisonnement était camouflé par une décoloration qui allaient fichtrement bien aux années 80 dans lesquels ils étaient temporellement installés. Sur son avant-bras gauche, un tatouage comprenant plusieurs signes ésotériques dont il n'expliquait que rarement le sens était complètement révélé par sa manche retroussée. Elliot tenait toujours à bien s'habiller, même pour la radio. Il n'y a pas besoin de grand chose pour habiller un homme avec tant d'angles dans la silhouette, de la mâchoire aux biceps en passant par les épaules : un veston, une chemise, une cravate, des lunettes... Et un brin de décontraction.

« Marylin, tout est en place ? », demanda-t-il d'un ton professionnel, mais vaguement enjôleur de par le sourire chaleureux qui l'accompagnait dès qu'il s'adressait à quelqu'un.

« Dans cinq minutes, Elliot ! Installe-toi », lui rétorqua la régisseuse bien occupée.

Elliot tenait à entretenir de bonnes relations avec ses collègues : c'était un homme de contact, un homme de mots. Entre petites blagues et anecdotes, il avait l'affection facile et laissait difficilement une discussion se tarir. Son sourire était son outil social le plus redoutable, un sourire de radio, large mais asymétrique, étendu du côté droit de son visage, qui invitait à se confier, à parler, à échanger, à rire.

« Bien joué, Victor, pour hier », glissa-t-il en tapotant l'épaule d'un stagiaire journaliste présent.

Car il avait le contact facile, aussi. Ça commençait par une poignée de main, puis évoluait rapidement sur les embrassades ou les mains sur l'épaule. Il était Britannique, à la base, et aimait à le rappeler, mais il avait obtenu au fur et à mesure de ses années à Weirdtown une attitude d'Américain. Il parlait fort, parlait trop, mettait toujours les pieds dans le plat et avait une familiarité immédiate avec presque tout le monde.

C'était son métier, après tout.

Pourtant, cette attitude amicale ne faisait pas l'unanimité. Certains auditeurs, qui ne pouvaient malheureusement pas cesser d'écouter son émission en vertu du nombre d'informations utiles qui y étaient diffusées, lui trouvaient des airs inquiétants et n'aimaient pas son ton.

« Combien de blessés, pour les rhinocéros.. ? », demanda Marylin à travers le studio.

« Oh, seulement onze. Nos gamins commencent à savoir y faire avec les bêtes ! Et puis, l'un d'eux avait un manteau rouge. Il a pris pour les autres. »

« Un manteau rouge ? Quel rapport ? »

« Eh bien, Marilyn ? Rhinocéros ? Le rouge ? Non ? Ça les énerve. »

« C'est les taureaux, ça, Elliot. »

« Tiens, tu as été scout ? Je n'aurais pas su faire la différence. »

Ses plaisanteries pinces-sans-rires n'étaient pas toujours des plaisanteries, et il ne pouvait pas cesser d'en faire, peu importe la gravité du sujet. Il était capable de questionner comme un avocat de l'accusation une victime en pleurs...

« Comprenez, monsieur, que nous sommes une émission sérieuse. Alors, réfléchissez, et dites à nos auditeurs : votre chat a été mangé par un GRIFFON ou par un HIPPOGRIFFE ? Ça n'a rien à voir. »

...Chiche de rire d'un accident de voiture...

« Tout de même ! Tout le monde sait qu'il ne faut pas acheter un moteur à explosion à un leprechaun garagiste : ces personnes là sont bien trop littérales pour la santé. »

...Et pourquoi pas même d'ironiser sur les boss eux-mêmes, qui terrifiaient certains habitants.

« Hier soir, El Coco est apparu bien tard dans le quartier hispanique. Au moins une heure de retard, si nous en croyons les enfants qui ont compté sur leurs doigts. Quel laisser-aller ! Peut-être que El Coco n'a pas entendu le cri de son El Cocoq. »

Ce comportement pouvait laisser une ambiance parfois étrange sur le plateau, mais c'était aussi pour cette façon d'être que d'autres l'aimaient. Ses récits des événements, avec sa voix grave et lente de conteur, donnaient parfois l'impression d'être autour du feu avec lui tandis qu'il décrivait les faits étranges de la journée précédente. Il y avait aussi, dans ce détachement, une étrange forme de confiance : il n'était jamais malveillant en soi, juste terriblement insensible, et possédait alors la capacité d'être rationnel, direct, sur toutes les consignes à respecter pour vivre en paix et en sécurité à Weirdtown.

« N'oubliez pas, chers auditeurs : pas de chapeaux-melons sur la place de la mairie ! Ne venez pas vous plaindre ensuite si vos têtes se transforment en pastèque. Ce qui n'a aucun sens, d'ailleurs, cela devrait être des melons, mais qui suis-je pour critiquer les décisions préfectorales ? Ah, on me signale dans l'oreillette qu'on ne dépend pas d'une préfecture. Qu'en sais-je, moi ! Je ne suis pas maraîcher... »

Mais pourquoi était-il comme ça ?

Elliot Hopkins s'installa à sa place sur le plateau, les yeux toujours rivés sur ses notes. C'était le moment de sa journée, de sa vie, où il semblait presque normal. Parfois, il grimaçait même, ou fronçait les sourcils, avant de reprendre son sourire sitôt sa lecture terminée.

Jamais l'homme ne l'aurait admis, mais il n'était plus qu'une coquille vide, l'ombre d'un lui-même qui n'existait plus vraiment, perdu dans les méandres du mindscape. À force d'années passées à vivre ici, à force d'une poignée de morts, il avait tant oublié qu'il n'y avait aujourd'hui que peu de choses dont il était sûr. Parmi elles, il savait qu'il était animateur radio et que son travail était d'être la Voix que tout le monde écoutait. Celle qui guidait, qui faisait sens des choses, qui donnait des instructions claires pour que personne ne se fasse dévorer alors qu'il aurait suffi de mettre un peu de sel devant sa porte, qui rassurait les enfants en faisant passer les horreurs pour des contes, qui calmait les adultes en animant une émission qui était la seule chose régulière à Weirdtown, contrairement au soleil qui refusait parfois de se lever.

Car même quand Elliot n'était pas au studio, l'émission avait quand même inexplicablement lieu.

Toute sa personnalité de radio était une façade dont la sincérité variait. Une coquille, une carapace pour se protéger, pour prendre l'effroi à la légère, la crainte avec courage, les frissons avec amusement. Tant qu'il souriait, il avait le contrôle.

Ça ne voulait pas dire qu'il n'avait pas peur : quand il devait accueillir Goosebump à la radio, son sourire était pincé, ses mains jointes, son attitude plus guindée et maîtrisée. Il s'efforçait simplement en permanence de ne jamais avoir l'air d'avoir peur.

« Chers auditrices, chers auditeurs, c'est l'heure de la Weird Hour ! »

— MémoireA quoi ressemble votre espace personnel —
La porte est rouge, faite d'un métal rouillé dont la peinture s'écaille. On dirait une porte de prison, mais elle est trop fine pour cet usage. Dessus, un panneau en fer peint avertit : « ON AIR – Please Stay Quiet ». Il vaudra mieux pour vous que vous suiviez cette consigne. Quand vous poussez la porte, la première chose qui vous frappe les narines, c'est la poussière : gare à ne pas éternuer, toutefois. Si vous pouviez vous boucher le nez, plaquer votre main sur votre bouche et cesser de respirer, ce sera tout aussi bien.

L'endroit est un studio d'enregistrement ancien, dont les néons rougeâtres clignotant semblent sur le point de rendre l'âme. L'air est renfermé, sombre, étouffant : les fenêtres sont condamnées par de multiples planches et morceaux de tôles cloués.

Si vous parveniez à arracher les planches, vous vous rendriez compte que vous êtes au sommet d'une tour radio, ce qui n'a pas grand sens pour un studio d'enregistrement. Autour de la tour, une grande forêt s'étend à perte de vue, avalant jusqu'à l'horizon, éclairé par un soleil couchant éternel orangé. Pas la peine de chercher quoi que ce soit à l'extérieur : il n'y a rien de plus.
Que ressent-on quand on vient dans votre espace personnel ? Que ressentez-vous ? —
Si vos poumons et vos yeux parviennent à se faire à la poussière, vous pourrez alors commencer à fouiller l'endroit. Ici, rien ne marche vraiment : la plupart des micros sont débranchés, le matériel électronique est vétuste et souvent abîmé, les lumières sautent si vous cherchez à en allumer davantage. C'est un endroit oppressant, peu accueillant, presque hostile au vu de la façon dont vous avez tendance à vous prendre les pieds dans les câbles qui traînent. Et pourtant, ici et là, une trace d'humanité subsiste dans cette ruine désertée : des guirlandes de Noël donnent ici des couleurs à un meuble, une tasse de thé est délicatement posée sur une table au milieu des sièges des animateurs radio absents, et en fouillant bien sous les panneaux de commande, on peut trouver la moitié d'un doudou.
Comment êtes -vous dans le mindscape ? —
Mais quand vous trouvez cette peluche, un frisson vous fige sur place. Ou est-ce la tour radio qui tremble ?

C'est la tour qui tremble.

Quelque chose monte.

Un homme enjambe une fenêtre dont vous avez arraché les panneaux. Il est grand, trop grand pour être un humain normal, sa tête frôlant le plafond du studio. Cet être ressemble à Elliot, mais sa peau est presque grise, et son sourire raide, large, paraît cloué tant ses coins ne semblent jamais s'éloigner de ses oreilles. Son regard, lui, est absent, presque las, éteint. Pourtant, aussi inquiétant qu'il puisse paraître... Il vous ignore royalement. Une fois arrivé, il remet en ordre le studio, souffle la poussière à l'extérieur, range le bric-à-brac et répare ce qui doit être réparé.

Pour attirer son attention, il faut faire du bruit.

Alors, son regard s'illumine d'une lueur rouge, son sourire semble plus sincère.

« Mon ami ! Je ne vous ai pas vu. Vous êtes enfin arrivé ! Nous allons commencer dans un instant ou deux. »

Il fait semblant. Il ne vous connaît pas, mais fait comme si. Il essaie de vous rassurer et d'en apprendre plus sur vous dans le même temps en vous posant des questions à répétition, parvenant avec un instinct terrifiant à gratter votre intimité avec sa curiosité, à vous mettre mal à l'aise sur les sujets qui fâchent. D'une main puissante, il vous assoit devant un micro, d'une voix grave, il plaisante et vous attaque en même temps. Ici, et ici seulement, il est en contrôle. Il est grand, fort, il fait peur à tout visiteur. Si vous voulez vous en aller, prétextez une excuse polie et il vous laissera filer avec un regret feint ou un sarcasme. Évitez le combat : à moins d'avoir de solides atouts, il risque de vous broyer la gorge, et plus jamais vous ne pourrez passer à la radio.
Êtes-vous déjà venu dans le mindscape ? — Une fois. Il y est resté trop longtemps, ou peut-être cela s'est-il très mal passé, au vu de ce qu'il a oublié.
De quoi vous souvenez-vous par rapport à votre ancienne vie ? — Il se souvient de si peu de choses que la plupart du temps, s'il doit parler du passé, il ment. D'une émission à l'autre, ses anecdotes se contredisent.
Quel est le souvenir de votre ancienne vie qui vous est le plus précieux ? — Quoi qu'il soit, il a été perdu.
Quel est le plus grand sentiment négatif qui a précipité la perte de votre mémoire ? —L'angoisse de réaliser qu'il a oublié sa propre fille à cause de cette ville.

Ancienne vie —« Alpha 32, je répète : utilisez les champs à votre position pour vous poser ! Over. »

« Je regrette, control. Si je me pose, ces boches vont me tirer comme un lapin. Over. »

Elliot suait à grosses gouttes, ses mèches brunes raccourcies par les conventions militaires emmêlées sur son front moite. Il avait la main sur ses appareils, prêt à régler les boutons qu'il fallait pour maintenir le contact avec le pilote condamné qui tournait autour de Londres avec plusieurs avions allemands aux fesses.

Son cœur battait comme s'il était avec lui dans l'avion. Il entendait dans la radio le moindre des tremolos de l'homme qui tâchait de parler avec tout le courage qu'il pouvait rassembler avec un réservoir criblé de balles et les moteurs hurlants de l'ennemi dans son dos.

Elliot postillonna dans le micro :

« Alpha 32, ne soyez pas stupide, nous ne pouvons pas perdre autant de pilotes en un soir, il faut tenter le- »

Son doigt ripa et il coupa involontairement sa transmission. Le pilote en profita pour le couper : il n'était plus l'heure de respecter les conventions de radiocommunication.

« For the record, j'ai bien abattu six de ces enfoirés, right ? »

Elliot déglutit et se massa les yeux. Il reconnaissait ce genre de ton, ce genre de discussion. Ce n'était malheureusement pas sa première fois.

« Correct, Alpha 32. »

Il n'aimait pas la guerre. Personne n'aimait la guerre. Il savait que s'il en voyait le bout, il finirait décoré, mais il ne pouvait pas rester là, parmi les machines brûlantes vomissant des ondes destinées à coordonner la mort. Il voulait plus simple, plus paisible, même si ça signifierait moins prestigieux, relégué aux coulisses d'une quelconque radio de divertissement où ses compétences de technicien seraient bienvenues, ce qui plairait nettement moins à sa femme.

« Ça fait six de plus que beaucoup. Je me console au moins là-dessus, over. »

Elliot resta silencieux un seul instant. Il devait insister. Il appuya lourdement du pouce sur le bouton, et cracha presque :

« Si je peux me permettre de vous donner un ordre, Alpha 32 : atterrissez. Over. »

« Et risquer d'atterrir dans une baraque ? Ils ont éteint toutes leurs lumières, en bas. Non, control. Je vais vers l'intérieur du pays, là où y a davantage de forêt que de maisons, et espérer que la carcasse de ma vieille bête s'écrase sur un platane. Over. »

« Alpha 32, si vous faites ça, je ne garantis pas que l'on puisse vous enterrer, over. »

« Mes parents sont dans les bombardements, control. Personne ne viendrait à mon enterrement. Je n'ai pas eu le temps de me marier. Over. »

Elliot pensa à sa fille Lesley, dont une copie des quelques photographies qu'ils avaient payé quand elle avait quatre ans trônait encore à son poste. Son regard fatigué, dévasté, hagard, se fixa sur elle tandis que Alpha 32 reprit la parole :

« Vous avez de la famille, vous, control ? »

La Voix eut un timide sourire et prit une voix plus profonde, plus douce. Plus grave, dans tous les sens du terme. Mais avec un soupçon de chaleur dans la gravité des choses.

« Appelez-moi Elliot. Over. »

« Pas très protocolaire, ça, over. »

« J'ai une famille, oui, Alpha 32. Une femme, et une petite fille qui va fêter ses six ans. »

Il oublia de dire over, ce qui laissa au pilote tout le temps de la réflexion.

« Si vous voulez bien, Elliot... Cette nuit, quand vous rentrerez chez vous, vous embrasserez votre fille très fort et... »

Il y eut un bruit parasite désagréable que l'opérateur régla immédiatement d'un mouvement fluide.

« ...Et vous lui direz que quelqu'un s'est battu cette nuit pour la protéger, et qu'il faudra surtout, surtout pas l'oublier. D'accord ? Qu'elle fasse des dessins de moi, et... »

La voix du pilota cassa. Il coupa sa transmission brièvement, toujours sans dire over. Elliot répondit :

« Je ne vous oublierai pas, Brian. »

Brian ne rétablit jamais sa transmission.

~              ~              ~              ~              ~              ~              ~              ~              ~

« Les militaires sont en train de réorganiser la file d'attente », observa Liz depuis la fenêtre de leur appartement, les bras croisés.

Elliot lisait le journal. Il n'aimait pas tant que ça la sensation du papier froissé entre ses doigts, la façon froide, inerte, qu'avaient d'informer les mots imprimés, mais cela faisait des mois qu'il n'avait pas allumé la radio : Liz ne la supportait pas. Ça lui rappelait les bombes.

Il ignora sa réflexion. Il était évident, de toute manière, que quoi qu'il réponde, elle allait en venir à ce qu'elle voulait discuter.

En bas, la foule se massait autour de la boulangerie, parqués comme des moutons par les militaires qui essayaient de rendre les affamés plus raisonnables malgré le contexte d'après-guerre où la nourriture manquait et tendait à être rationnée.

« Tu aurais pu être parmi eux. Je suis sûre qu'ils ont des passes-droits pour piquer dans les réserves. C'est comme ça qu'ils font, ceux qui érigent les règles : ils décident pour mieux transgresser leurs propres consignes... »

« Je sais, Liz, mais je n'ai plus l'uniforme, ça ne sert à rien de me dire ça. »

Elle fronça des sourcils et pivota vers lui. À quelques mètres, derrière un mur, Lesley jouait dans sa minuscule chambre sans fenêtres, à peine plus grande qu'une salle de toilette.

« Tu me réponds ça avec un de ces flegmes que je te giflerais bien ! Tu n'as pas vu ta fille ? Elle a perdu au moins cinq kilos, à cause de ta stupidité ! »

« Liz, je n'aime pas ce ton là », tenta d'asséner Elliot de toute sa fierté masculine, espérant jouer de son rôle de chef de famille en froissant son journal et en se levant. Il ne l'avait jamais battue, sa mère l'avait trop bien élevée pour ça, mais tous les jours, il en ressentait parfois l'envie, guettée par l'ombre de la culpabilité sitôt le mauvais sentiment passé.

Liz se ficha devant lui.

Elle savait qu'il était bien élevé, mais bon dieu, c'est bien tout ce qu'elle lui trouvait aujourd'hui. Elle s'emporta :

« Tu ne l'aimes pas, mais pourtant, je vais quand même te le dire ! Te le répéter jusqu'à ce que tu te bouges de ce petit boulot misérable de brancheur de câbles pour une radio médiocre ! Avec tes états d'âme, c'est ta famille que tu suicides ! »

Elliot avait beau lui répéter que tous ses collègues opérateurs étaient revenus à la vie civile suite à la guerre, que la couronne britannique était bien consciente qu'il y avait des économies à faire une fois le gros des combats passés et aurait fini par les mettre au placard de toute façon, Liz ne voulait rien entendre. Pour elle, Elliot avait renoncé à ses médailles, à la gloire, et surtout, à l'argent, à l'assurance qu'un jour, ils quitteraient cet appartement misérable dont le plancher n'était même pas parfaitement droit.

Il avait fait l'erreur de se confier à sa femme, sur ses impressions de la guerre. Sur son envie de s'épanouir ailleurs, sur ses faiblesses. Elle le lui faisait regretter chaque jour, pensant que c'était par son unique égoïsme qu'ils manquaient de pain.

Était-ce le cas ?

Elliot avait du mal à ne serait-ce qu'accepter de se poser la question.

Le pas sec, il prit la porte, sous les vociférations de Liz qui ne put que constater sa lâcheté. Elle aimerait qu'il reste, qu'il lui dise que tout ira bien, que leur famille ira bien, qu'ils auront bientôt une autre vue aux fenêtres que les ruines du quartier d'en face, mais il était incapable de la rassurer. Liz explosa, brisa des assiettes pour attirer son attention, pour qu'il revienne et soit enfin un homme.

La porte se ferma.

Elliot descendit les escaliers, la mine sombre, les mains profondément enfoncées dans les poches de son veston. D'une oreille, il entendit la porte de l'appartement s'ouvrir, et il espéra brièvement que Liz se brise une jambe en le suivant dans les marches, car peut-être que ça l'aurait rendue plus docile.

Mais ce fut Lesley qui descendit et lui prit le bras.

« On va au parc, papa.. ? »

« Lesley, tu... »

...Devrais rester avec ta mère ?

Il entendit les échos de la vaisselle qui continuait de se briser.

Non.

« Oui, ma puce, allons au parc. »

Il lui prit la main, ne serait-ce que pour donner au moins l'impression à une personne que tout ira bien. Autant que ce soit elle.

Au parc, il la regarda, assis sur le dossier d'un banc, ses semelles sur l'assise, dans la même position que celle qu'il prenait quand il était adolescent, quand il fumait avec ses amis, quand il était encore libre, et surtout, encore heureux. Il voyait Lesley s'approcher du reflet des étangs, ses cheveux châtains coupés court volant dans le vent encore légèrement coloré des poussières des ruines de Londres. Parfois, elle se frottait les yeux, ou toussait, et son timide sourire, si précieux et si rare en ce moment, s'en retrouvait perturbé.

À chaque quinte de toux, la mine d'Elliot sombra davantage, son sourire inexistant, mort sur son visage, les étincelles de l'adolescent qu'il était complètement éteintes. Il n'était pas le père qu'il voulait être pour elle. Il n'en avait pas les moyens, pas la confiance, pas les compétences.

Il craignait que, parce qu'il n'était pas heureux, pas souriant, alors, sa si précieuse petite fille ne le serait jamais non plus.

Il baissa le menton, et l'ancien militaire manqua de pleurer.

Peu avant que la frontière de Weirdtown ne s'ouvre à eux, il sentit le contact de la main de Lesley sur son front. Elle s'était mise sur la pointe des pieds pour atteindre son père prostré comme un mendiant sur le banc.

Elle lui sourit :

« C'est pas grave, papa. »

« Ça va aller, tu sais ? »

« Moi je t'aime. »

Cette fois-ci, et juste cette fois-ci, il n'eut pas de Voix. Il lui sourit, la porta, le geste mêlé à une étreinte rassurante dans laquelle elle pourrait se reposer... Et au lieu de rentrer à la maison, ses pas le menèrent ailleurs.

— Nouvelle vie~ ~ ~ 1ère Émission. ~ ~ ~

« Bonjour, chers auditeurs, nous sommes ravis de vous accueillir sur le Weirdchannel, la radio d'informations et de divertissements des Weirdtownies ! »

Elliot avait un grand sourire sincère, ses mains légèrement tremblantes posées à la base de son micro. Il avait ses notes juste en face de lui et ne pouvait en décrocher ses yeux. Il avait noté pratiquement chaque mot.

« Je m'appelle Elliot Hopkins, et je serai votre nouvel animateur pour la Weird Hour ! Je remercie chaleureusement nos Boss pour m'avoir laissé cette chance de devenir la Voix de cette curieuse contrée que je découvre chaque jour en compagnie de ma fille ! »

Il se raffermit et se mit à lire son script avec son doigt, comme un enfant manquant d'assurance.

« Voilà pour... La présentation ! Sans plus attendre, les infos du jour. »

C'était posé, factuel. Il s'était entraîné plusieurs dizaines de minutes avant de se lancer. Il y avait un léger tremblement dans sa voix, mais il s'estompa au fur et à mesure des bizarreries qu'il annonçait, amusé ou simplement intrigué, distrait par le fantastique de Weirdtown. Il ne se permettait pas de commentaire, pas de plaisanterie : il avait un travail, celui qu'il avait toujours voulu même s'il ne se l'était jamais avoué avant. Il avait à nouveau les étincelles dans les yeux, comme s'il était redevenu enfant, mais menait son émission avec le sérieux d'un adulte. En voyant des nouvelles du Quartier Asiatique, il eut un rictus attendri en pensant à Lesley, qui devait être accrochée à la radio tandis qu'il lisait ces lignes, le poste dans les bras et nichée dans un futon.

« Quartier Asiatique ! J'ai le plaisir de vous annoncer que demain, tous les cerisiers de vos rues seront refournis en pétales par quelques fées volontaires. Nous les remercions pour leur service. Goosebump invite les enfants qui auraient des dents de lait tombées récemment à les déposer à leur fenêtre, de préférence dans une petite assiette de dînette. Il s'agit d'un pourboire bienvenu pour elle ! De ce que je lis ici, elles utiliseraient ces dents pour en faire la fameuse poussière qui leur permet de s'envoler. Maintenant, pour le quartier Caucasien... »

~ ~ ~ 36ème Émission. ~ ~ ~

« Chers auditeurs, bienvenue à la Weird Hour. J'ouvre cette émission avec une annonce terrible. Ce matin, un garçon de cinq ans a été piqué par un insecte non identifié, ressemblant à un frelon asiatique. La piqûre a eu un effet anormal sur le pauvre enfant : son visage s'est mis à gonfler et des alvéoles se sont creusées dans sa peau, avant de... »

Elliot fit une pause. On aurait pu penser qu'il avait oublié ses mots, voire le sens même de ce qu'il voulait dire, au point d'en avoir le souffle coupé. Pour la première fois depuis trente-cinq joyeuses émissions, la Voix comprit que Weirdtown n'était peut-être pas un paradis un peu bizarre.

Il pensa à Lesley.

Il s'énerva, sauf qu'au lieu d'exploser, il eut un sourire.

« Écoutez, je ne pense pas que je devrais décrire ceci. Après tout, certains mangent peut-être à l'heure où je vous parle. Soyez rassurés, toutefois, il est en vie ! Ou du moins, c'est ce que l'on croit : difficile de l'entendre sous les vrombissements de l'essaim. Oserais-je suggérer qu'une telle catastrophe aurait pu être évitée ? Au hasard, grâce à l'aide d'entités toutes puissantes régnant sur cette ville, mh ? Je me fourvoie sans doute, ce serait trop bête que de tels individus existent, se baladent dans nos rues à faire du rien. »

Ce sarcasme allait loin, trop loin. Le soir qui suivrait, Elliot recevrait une lettre officielle de Goosebump, expliquant avec moultes politesses et belles formules que s'il recommençait ce numéro, il y aurait des conséquences. Une menace si bien construite, si subtile, qu'Elliot s'inspira de sa délicatesse pour être simplement beaucoup, beaucoup plus discret les prochaines fois.

Les émissions s’enchaînèrent, et entre deux merveilles à raconter, il y avait toujours une autre raison de s'inquiéter.

~ ~ ~ 456ème Émission. ~ ~ ~

« Chers auditeurs... Voilà venue l'heure de la Weird Hour. »

La voix d'Elliot était chaleureuse, calme. Il neigeait dehors, et il tenait un mug de café dans ses deux mains. Il avait quelques notes à côté de lui, mais il ne les regardait pas.

« J'ai beaucoup de choses à vous raconter, aujourd'hui. Mais d'abord, je voudrais prendre le temps de remercier cette ville. Non, vraiment, j'y tiens, quitte à prendre un peu de temps d'antenne pour ça. Pourquoi ? »

Il sirota un peu de café. Le breuvage était brûlant, mais il le but comme si ce n'était que de l'eau tiède.

« Ce matin, en me levant, j'ai fait une curieuse découverte. Une jeune fille d'une dizaine d'années était penchée au-dessus de mon lit. Lesley, m'a-t-elle dit qu'elle s'appelait. Ne vous trompez pas en le prononçant mal, elle n'aime pas ça du tout, elle a un petit tempérament. Elle m'a pratiquement tiré du lit, m'a pressé à m'habiller, à me préparer... »

Le mug était lui aussi brûlant. Elliot Hopkins le tenait des deux mains, son œil songeur, absent, un peu humide, au-dessus d'un sourire léger, décalé en un rictus sur le côté.

« Elle m'a mené à ma cuisine et nous avons fait des pancakes. Oh, là aussi, elle avait son caractère, ses habitudes. Il fallait que ce soit elle qui casse les œufs, elle tenait à ce que je pousse moi-même la chaise sur laquelle elle était assise au plus près de la table, affirmait ne jamais avoir aimé la confiture de figue... »

Son sourire s'étira un peu, mais ses yeux se plissèrent.

« Chers auditeurs, je me suis découvert une fille, ce matin. »

Il se tourna vers ses collègues, tous derrière la vitre insonorisée, observant Elliot les bras croisés, l'expression grave, les sourcils froncés. Il leur sourit à eux aussi.

« N'est-ce pas merveilleux, Weirdtown ? Parfois, en terminant un bon livre, on en vient à espérer l'oublier un jour pour le découvrir à nouveau. On dirait bien que j'ai eu la chance, aujourd'hui, de revivre la naissance de ma fille. Quelle sensation particulière ! Entre étrangeté et familiarité. Si j'avais eu une fille... Je l'aurais effectivement appelée Lesley. »

Une légère fêlure apparut sur le mug dans un petit craquement.

« Ce sera une épreuve passionnante pour moi, une véritable nouvelle étape dans ma vie. Moi qui me suis toujours cru seul quand je ne suis pas là à vous parler, j'apprends aujourd'hui que je ne l'ai jamais été, que je suis un père et qu'il faudra en être digne. C'est un bonheur étrange comme seul Weirdtown peut nous en offrir. »

Le mug explosa entre ses mains. Le verre lui entailla les paumes, et le liquide brûlant se répandit sur ses mains, ses notes, ses genoux. Elliot plissa tant les yeux qu'on pourrait croire qu'il les fermait. Mais, avec précaution, il rapprocha le micro de sa bouche avec ses doigts trempés de café et de sang. Il articula :

« Je suis fier d'être père. Je n'ai pas peur de l'être. C'est la fille la plus adorable du monde et je ne crois pas me tromper quand j'affirme avoir la sensation de l'avoir connue depuis sa naissance. Elle travaille bien à l'école, est polie, souriante, sage, et fait bien ses devoirs, tout ce que j'aurais pu espérer. J'espère de tout mon cœur, chez auditeurs, que vous vivrez un oubli du même genre pour mettre à l'épreuve votre amour familial. »

Il pencha la tête sur le côté. Il n'avait pas cessé de sourire.

« Toutefois, si vous avez peur de ne pas être à la hauteur, voici quelques conseils. Commencez un journal, prenez des photos, des vidéos, des dessins de vos proches. Écrivez au propre les mots d'affection qu'ils vous adressent. Racontez en détail vos journées avec eux, même si cela doit vous prendre un peu de temps le soir. Ce ne sera jamais perdu. »

Silence.

« Et maintenant, les nouvelles du Quartier Africain ! »

~ ~ ~ 21 219ème Émission. ~ ~ ~

« Excusez-moi, excusez-moi ! Si vous voulez bien vous écarter du passage et laisser passer monsieur ! Merci, merci ! Allez, on se pousse ! »

Elliot entra dans le studio d'enregistrement d'un pas décidé, pressé, le geste sec et précis pour ouvrir une voie royale à la personne qui le suivait : un yéti de deux mètres cinquante dont les dents longues comme des poignards dépassaient de ses babines.

L'animateur lui recula une chaise avec un sourire affable, avant de s'asseoir. Le monstre le toisa sans bouger. Que voulait-il qu'il fasse d'une chaise si petite ? S'il y posait le pied, elle céderait. Et il ne voyait aucun canapé mieux rembourré que ça dans les environs.
Elliot joignit les mains :

« Nous allons bientôt commencer, installez-vous ! »

Un peu piteux, sa démarche embarrassée le rendant étrangement moins monstrueux, la créature poussa la chaise sur le côté et s'accroupit, ses genoux arrivant presque à la hauteur de la table. Il était temps de faire le briefing avant que la Weird Hour ne commence.

« Très bien, tout d'abord, merci d'avoir accepté mon invitation mon cher... »

Il attendit, la main ouverte vers lui. Le yéti ne répondit pas.

« Mon cher.. ? », insista l'animateur, son sourire ne bougeant pas d'un cil.

Mais il n'obtint qu'un silence plus épais.

« Chupacabra ! Mon cher ami Chupacabra. »

« Je suis pas un chupacabra », grogna le yéti.

« Mon vieux, je veux bien faire un effort, mais il va falloir être plus réactif que ça. Votre nom ? »

« Je n'en ai pas vraim- »

« Puchabraca, alors, ça ira très bien ! De nos jours, tout le monde a un petit surnom, on aura qu'à dire qu'il s'agit du vôtre. »

L'invité souffla des naseaux, ce qui fit s'envoler loin les quelques mouches qui bourdonnaient bruyamment autour de lui. Elliot classa ses quelques papiers pratiquement vierges et reprit avec énergie :

« Alors ! Pour vous expliquer un peu comment ça va se déroul- »

Il fut interrompu par quelques perturbations dans son oreillette.

« Que... Morgana ? Morgana, vous voulez bien demander au stagiaire d'arrêter de hurler ? Je l'entends d'ici. Qu'est-ce qu'il y a, il n'a jamais vu de gorille ou quoi ? »

« Je ne suis pas un go- », tenta d'intervenir l'invité.

« Pitié, gorille, chimpanzé, Big Foot, capucin, quelle importance ? Nous sommes tous des primates ici. Si vous voulez bien... Morgana ? Oui. Oui. »

Il hocha la tête, essayant de contenir la légère panique de l'autre côté de l'oreillette.

« Ah oui, oui, je comprends ! Mais non. Aucun risque ! Je suis un professionnel, Morgana, je vous l'ai déjà dit. Je n'inviterais pas une créature qui ne sait pas reconnaître un micro, ne vous inquiétez pas. Je lui ai montré le mien tout à l'heure et il n'a presque pas essayé de le manger. Et puis, s'il oublie, ne vous inquiétez pas, il a bien retenu ce qu'est un fusil et j'ai ma seconde invitée qui est là, avec nous. »

Il pointa du pouce une femme encapuchonnée dont le visage était invisible. Elle avait posé sur la table du studio d'enregistrement un fusil si gros qu'il faisait la taille de Lesley. Il n'y avait aucun doute, au vu de sa façon de regarder le yéti, qu'elle saurait le manier si besoin. Il n'y avait également aucun doute que c'était grâce à elle que la créature restait sage.

Elliot, après quelques paroles de plus pour convaincre son équipe qu'il avait la situation bien en main, enleva discrètement son oreillette.

« Bon, avec toutes ces jérémiades, je manque de temps pour mon briefing, moi. Monsieur Puchabraca, Madame McTiernan, je vous remercie une nouvelle fois tous les deux d'avoir accepté mon invitation. Comme vous le savez, le sujet du jour est le suivant : qui a mangé les moutons de Bill Kremer, le paysan des champs du Quartier Hispanique ? J'attends de vous un échange civil, bien entendu, mais surtout, je voudrais que vous évitiez les digressions. Monsieur Puchabraca, si vous abordez des sujets politiques, je serai obligé de rendre l'antenne, et Madame McTiernan, je préfère vous rappeler que les petits rites à base de sang de poule de votre club de chasse ne nous intéressent pas. C'est entendu ? »

Il n'attendit pas leurs réponses.

« Très bien ! Regardez, c'est l'heure. »

D'un geste sec, habitué, professionnel, il réaligna bruyamment le bloc de feuilles blanches devant lui et les posa sur la table en clamant dans le micro :

« Chers auditrices, chers auditeurs, vous écoutez le Weirdchannel, c'est l'heure de la Weird Hour ! »

Faculté —« Morgana, tu aurais de l'aspirine ? J'ai un mal de chien au crâne qui ne passe pas, et je dois aller me familiariser avec le panneau de contrôle avant l'émission. »

« Pas de problème, Daniel, tiens. »

Il arrivait que les nouveaux employés de la tour radio, en particulier les plus sensibles aux nouvelles technologies, subissent de légères migraines au départ. C'était passager, la plupart du temps, et les symptômes finissaient par disparaître les jours suivants.

« Merci. Dis, euh... On est d'accord, hier, on était au chômage technique ? À cause de la foudre qui a frappé la tour. »

« Oui ? »

« J'ai allumé ma radio, par hasard, et... Il y avait la Weird Hour. Il y a une deuxième tour, ici ? »

« Non, Daniel. »

L'émission avait toujours lieu, à horaire plus ou moins fixe (aussi fixe que Weirdtown peut se le permettre), une heure le matin et une heure le soir, ponctué parfois par de petits flashs éclairs en journée. C'était une constante inébranlable, malgré tous les obstacles que peuvent rencontrer une émission en direct. On se rendait compte, parfois des minutes entières après l'émission, que des câbles avaient été débranchés par des farfadets, sans pourtant interrompre le programme. D'autres fois, Elliot était absent, malade ou simplement disparu, ou la tour inopérante, mais sa voix sortait quand même des radios de la ville.

« Je ne comprends pas... »

« Il n'y a rien à comprendre, Daniel, tu vas juste devoir t'y habituer. »

Questionner Elliot sur ce point était difficile. Il évitait le sujet, ou déviait très vite, ou mentait ouvertement, affirmant qu'un journaliste compétent devait savoir improviser. Savoir se faire entendre.

« Mais à quoi je sers, moi, en tant que technicien, si... L'émission continue quand même ? »

« Tout le monde est utile, ici, ne t'inquiète pas. Allez, va à ton poste. »

Les émissions produites dans ces circonstances particulières avaient toutefois des différences notables. Déjà, la musique n'était pas la même : discordante, imprécise, pleine d'échos... Il arrivait même parfois qu'il n'y en ait pas, comme si le son d'ambiance était malaxé, reproduit par un organe ésotérique selon le modèle d'un souvenir trouble. Elliot y était également audiblement plus impulsif, plus chaotique dans son discours, dans ses remarques, comme s'il pensait à voix haute par accident. Il n'y avait également jamais d'invité, et on pouvait entendre, en montant le son suffisamment fort, les battements d'un cœur.

—LiensQue pensez-vous des Boss? En avez-vous déjà croisé un? — Elliot a fréquemment interagi avec Goosebump. Elle lui fait peur, même s'il ne se l'avoue pas. En sa présence, ses lèvres se pincent, il sue et il peine à faire tonner sa voix comme il sait le faire d'habitude. Il a déjà croisé, peut-être même interagi avec Onichan, mais ce n'était que circonstanciel : Elliot se méfie des boss.
Voudriez-vous faire partie d'un groupe secondaire? — /
Aimeriez-vous avoir un lien avec un PNJ? Si oui, lequel? — /
Avez-vous des liens avec qui que ce soit? Des personnages de membre ou même simplement inventé par vos soins? Précisez s'ils se trouvent à Weirdtown et si vous vous souvenez d'eux. — Sa fille, Lesley. Malheureusement, son souvenir d'elle a disparu il y a quelques temps de cela. Il reconstruit, peu à peu, sa relation avec elle malgré son oubli, mais son existence même lui sort de la tête fréquemment, malgré ses efforts, malgré le fait qu'il essaie de faire semblant, malgré les photos qu'il prend et le journal qu'il tient, malgré les efforts de sa fille pour qu'il ait toujours une affaire à elle sous le nez.

L'âme derrière le personnage —Grand fan de Gravity Falls et des ambiances paranormales, je ne pouvais qu'être attiré par ce forum ! Sur le Discord, vous pouvez m'appeler Holt. J'ai 25 ans, ça fait une dizaine d'années que je RP et j'espère que cette incarnation d'Elliot vous plaira...


Le créateur de la villeObservateur omniscient MJ du forumLe créateur99999152InconnueInconnuS'occuper de la villeConscientPeu importe
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Re: RADIO DEMON - Elliot Hopkins

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Validation!
Notre animateur radio est là! Déjà merci beaucoup de l'avoir pris ça fait plaisir de voir qu'il t'a intéressé. Ensuite j'ai beaucoup aimé ta fiche, que ça soit les musiques, la narration unique que tu as donnée à ton récit ou même les descriptions de ton personnage, mais aussi l'humour noir et amer qui s'en dégage. Mention spéciale à la 456ème émission qui m'a vraiment beaucoup plu. J'aime le fait que tu ais rendu aussi humain Elliot dans son ancienne vie, tu n'as pas diabolisé sa femme et montre qu'il a sa part de responsabilité. Pour la suite, tu as montré l'évolution dans son attitude jusqu'à devenir celui que l'on connait aujourd'hui, encore une fois, c'est parfait ! Sur ce, je te valides!


Bienvenue donc parmi nous ! Je t'invite à aller te recenser dans le bottin, à bien remplir ton profil si ce n'est pas déjà fait et puis peut-être commencer à créer ta fiche de relations, de rp et ton journal de bord qui répertoriera tous les objets que tu amasseras au cours de tes aventures à Weirdtown. Si tu cherches un rp ou à poster un rp libre, c'est ici que ça se passe. Si tu veux te prendre une petite mission, c'est par . Si tu as la moindre question, n'hésites pas !
bettyleg