Balade à moto [PV Samantha]Sam 4 Nov - 12:42
Plus le temps passait, plus j’avais cette sensation étrange d’oublier des évènements plus ou moins importants. À vrai dire, tout ceci avait commencé lors de l’évènement de Pâques, et s’était poursuivi lors de l’inauguration du nouveau shop au sein du quartier asiatique. J’avais l’impression que quelque chose n’allait pas, sans pour autant réussir à mettre le doigt dessus. Mon imagination me jouait-elle des tours ? Devenais-je fou à force de côtoyer l’étrangeté de cette ville ? Des détails devaient m’échapper, j’en étais certain. Les boss nous jouaient-ils des tours ? S’amusaient-ils de nous ? Plus j’enquêtais afin de percer les mystères de la ville qui m’avait vu naître, plus je plongeais dans un abîme de perplexité. Je ne comprenais guère pourquoi la plupart se laissait vivre sans se questionner. Sans même parler de se dresser contre El coco qui nous empêchait de sortir la nuit, pourquoi plus de gens ne cherchaient-ils pas à récupérer leurs souvenirs ? Et surtout, pourquoi n’étaient-ils pas plus intrigués par Weirdtown ? C’était peut-être mon naturel curieux qui s’exprimait, et peut-être allais-je au devant des ennuis en cherchant à tout prix des réponses. Pourtant, je ne pouvais me contenter de faire comme si de rien n’était alors que ma ville cachait des choses que je ne soupçonnais probablement pas.
Les questions fourmillaient dans mon esprit – surtout depuis le changement d’époque – mais quelque part, je me doutais qu’il était plus facile pour certains de se laisser vivre autour de ces mystères sans chercher à les comprendre. En effet, si certains souhaitaient bel et bien oublier, d’autres étaient animés par le désir de se reconstruire. Pourtant, je n’avais pas l’impression que Weirdtown n’abritait que des âmes en peine. Mais avec l’altération des souvenirs des nouveaux arrivants, rien n’était moins sûr. Toujours était-il qu’avec mes tâches de policier, je n’avais pas toujours le luxe d’enquêter autant que je le souhaitais. J’avais également besoin d’aide, besoin de pistes. Et comme je n’exerçais mon métier que depuis peu, je n’étais pas le plus gradé. Parfois, certaines enquêtes sortaient de l’ordinaire, mais il fallait souvent que je me contentasse de petites besognes – sans importance d’apprence. Je n’étais pourtant pas du genre à m’en plaindre. J’étais jeune, et je savais que j’avais le temps de faire mes preuves. Et puis, je savais dans quoi je m’engageais.
Il y avait pourtant une personne que je trouvais parfaitement dédiée à son travail et qui suscitait toute mon admiration, et cette personne était l’agent Collins. Membre du FBI, il lui était déjà arrivé de passer au commissariat pour diverses affaires. Certains la décrivait comme une femme étrange, à passer son temps à la Cathédrale comme si elle y guettait quelque chose. De mon côté, je me doutais qu’elle portait un poids que nous ne pouvions imaginer. Au fond, n’aimerais-je pas être comme elle plus tard ? Très compétent et ne lâchant jamais une affaire jusqu’à connaître le fin mot de l’histoire ? Elle avait quelque chose de rassurant à mes yeux ; pensais-je que grâce à cette femme, nous pouvions dormir plus tranquillement. Nul doute que l’agent Collins devait avoir beaucoup à faire et aussi n’avais-je jamais réellement osé lui adresser la parole, de peur de la déranger. Les informations que j’avais eues sur elles, je les avais obtenues de mes collègues. Peut-être me trompais-je à son sujet, mais je l’avais toujours vue comme une femme forte et intelligente. Pourrait-elle un jour m’aider à percer les mystères de Weirdtown ? Ou pourrais-je un jour l’aider dans ses enquêtes ? Cette dernière idée me paraissait presque ridicule tant je craignais d’être dans ses pattes et de la gêner. La femme aux cheveux roux avait des années d’expérience à son actif, il ne pouvait en être autrement.
Aujourd’hui, alors que le soleil commençait à peine à décliner sur l’horizon, on m’avait chargé de patrouiller dans le quartier africain. Empruntant une moto de la police – une Yamaha des années quatre-vingt – j’avais fait le tour du marché des féticheurs, puis du parc safari. Je sentais le climat changer au fil de ma progression ; tantôt doux, tantôt humide. Il y était avantageux de s’aventurer dans les parages en moto plutôt qu’en voiture en raison des nombreux passages étroits, ainsi que de la potentielle circulation qu’il pourrait y avoir au retour. Choisissant de faire un petit détour par le lac – par simple plaisir de me balader en moto – je m’étais arrêté et avais mis le pied à terre une fois arrivé à destination. Quelque chose avait changé en ce lieu également ; n’avais-je pas souvenir d’avoir vu le niveau de l’eau aussi haut lors de ma dernière visite. Je n’eus pas le temps de me plonger dans ces réflexions que j’entendis un bruit de moteur derrière moi. Quelqu’un d’autre avait-il eu la même idée que moi ? Je reconnus tout de suite la femme aux cheveux roux sur la moto.
« Oh, agent Collins ! »
Je me sentais soudainement maladroit, ne sachant trop quoi ajouter. En réalité, c’était la première fois que je me trouvais seul en présence de Samantha, et elle m’intimidait quelque peu.
Les questions fourmillaient dans mon esprit – surtout depuis le changement d’époque – mais quelque part, je me doutais qu’il était plus facile pour certains de se laisser vivre autour de ces mystères sans chercher à les comprendre. En effet, si certains souhaitaient bel et bien oublier, d’autres étaient animés par le désir de se reconstruire. Pourtant, je n’avais pas l’impression que Weirdtown n’abritait que des âmes en peine. Mais avec l’altération des souvenirs des nouveaux arrivants, rien n’était moins sûr. Toujours était-il qu’avec mes tâches de policier, je n’avais pas toujours le luxe d’enquêter autant que je le souhaitais. J’avais également besoin d’aide, besoin de pistes. Et comme je n’exerçais mon métier que depuis peu, je n’étais pas le plus gradé. Parfois, certaines enquêtes sortaient de l’ordinaire, mais il fallait souvent que je me contentasse de petites besognes – sans importance d’apprence. Je n’étais pourtant pas du genre à m’en plaindre. J’étais jeune, et je savais que j’avais le temps de faire mes preuves. Et puis, je savais dans quoi je m’engageais.
Il y avait pourtant une personne que je trouvais parfaitement dédiée à son travail et qui suscitait toute mon admiration, et cette personne était l’agent Collins. Membre du FBI, il lui était déjà arrivé de passer au commissariat pour diverses affaires. Certains la décrivait comme une femme étrange, à passer son temps à la Cathédrale comme si elle y guettait quelque chose. De mon côté, je me doutais qu’elle portait un poids que nous ne pouvions imaginer. Au fond, n’aimerais-je pas être comme elle plus tard ? Très compétent et ne lâchant jamais une affaire jusqu’à connaître le fin mot de l’histoire ? Elle avait quelque chose de rassurant à mes yeux ; pensais-je que grâce à cette femme, nous pouvions dormir plus tranquillement. Nul doute que l’agent Collins devait avoir beaucoup à faire et aussi n’avais-je jamais réellement osé lui adresser la parole, de peur de la déranger. Les informations que j’avais eues sur elles, je les avais obtenues de mes collègues. Peut-être me trompais-je à son sujet, mais je l’avais toujours vue comme une femme forte et intelligente. Pourrait-elle un jour m’aider à percer les mystères de Weirdtown ? Ou pourrais-je un jour l’aider dans ses enquêtes ? Cette dernière idée me paraissait presque ridicule tant je craignais d’être dans ses pattes et de la gêner. La femme aux cheveux roux avait des années d’expérience à son actif, il ne pouvait en être autrement.
Aujourd’hui, alors que le soleil commençait à peine à décliner sur l’horizon, on m’avait chargé de patrouiller dans le quartier africain. Empruntant une moto de la police – une Yamaha des années quatre-vingt – j’avais fait le tour du marché des féticheurs, puis du parc safari. Je sentais le climat changer au fil de ma progression ; tantôt doux, tantôt humide. Il y était avantageux de s’aventurer dans les parages en moto plutôt qu’en voiture en raison des nombreux passages étroits, ainsi que de la potentielle circulation qu’il pourrait y avoir au retour. Choisissant de faire un petit détour par le lac – par simple plaisir de me balader en moto – je m’étais arrêté et avais mis le pied à terre une fois arrivé à destination. Quelque chose avait changé en ce lieu également ; n’avais-je pas souvenir d’avoir vu le niveau de l’eau aussi haut lors de ma dernière visite. Je n’eus pas le temps de me plonger dans ces réflexions que j’entendis un bruit de moteur derrière moi. Quelqu’un d’autre avait-il eu la même idée que moi ? Je reconnus tout de suite la femme aux cheveux roux sur la moto.
« Oh, agent Collins ! »
Je me sentais soudainement maladroit, ne sachant trop quoi ajouter. En réalité, c’était la première fois que je me trouvais seul en présence de Samantha, et elle m’intimidait quelque peu.