Mort à l'arrivée # Maria TorresMar 7 Mar - 16:35
Spoiler :
Tout ce que raconte Loke à la première personne est audible pour ses interlocuteurs, que vous soyez télépathe ou non.
Mon actuelle investigation me menait au quartier hispanique. Endroit convivial et sympathique, il s'agissait d'un endroit où autant j'aimais me promener, autant enquêter à travers ce dédale de maisons et interroger ses drôles d'habitants me perturbait grandement. Il fallait dire que certaines de mes précédentes affaires m'avaient amené à côtoyer des individus du genre récalcitrant, ces mêmes qui vous envoyaient à un point A alors que votre but était le point B.
Le Soleil brillait haut dans le ciel, comme à chaque fois que mes chaussures franchissaient la frontière de ce quartier si atypique. Je feignais un rire, un léger sourire à la vue d'une pinata et fit mine de saluer des gosses qui me répondirent avec un froncement de sourcils et des rires narquois. Je crus entendre quelque chose de ce genre : « quel type bizarre ». Drôles de gosses, si jeunes, et pourtant ils commençaient déjà à manifester les étranges pouvoirs qu'avaient ceux de cette ville.
Ma marche me mena vers le stade, après avoir interrogé une marchande, puis un passant au sujet d'un lieu dans lequel je n'étais jamais allé. J'étais censé y rencontrer un intermédiaire, un contact d'un contact en lequel je pouvais faire confiance, quelqu'un qui pourrait m'aider et faire avancer cette enquête pour cambriolages en série sur laquelle j'étais en ce moment.
Mais, alors que j'avançais, tous les visages autour de moi me paraissaient désespéramment suspects. Je sortis mon dictaphone pour y marmonner quelques mots à propos de la culpabilité et de la connivence des personnes que je croisais ici, à éviter mon regard et baisser la tête pour reprendre leurs activités...Comme si elles savaient.
Sur le chemin, je m'arrêtais pour craquer une allumette, allumer une cigarette. Je soufflais la fumée en direction du ciel et ne put me retenir de tousser : j'en avais avalé une de travers, pourtant, ce n'était pas comme si j'étais en train de parler. Il faisait chaud. Trop chaud, confirmant le fait que ce quartier n'était pas fait pour moi : nonchalant, j'enlevais mon imperméable fait pour d'autres quartiers, ceux sur lesquels les nuages se regroupaient. Même en chemise, j'avais chaud et pour être resté de trop longues minutes sous ce ciel de plomb, la simple chemise me semblait être un habit d'hiver. Je plaignais les habitants de ce quartier.
Mes pas me menèrent en direction d'un stade. Quelques jeunes s'adonnaient à des exercices sportifs en son centre, et alors que mon regard les toisaient, tentant de deviner si mon contact était ou non parmi eux, je me glissais dans les tribunes, à la fois attentif et serrant fort l'imperméable qui me paraissait carrément superflu.
Je n'avais pas le souvenir de m'être déjà rendu par ici, et pourtant l'endroit m'était familier, comme tout dans cette ville.
Décidé à attendre mon contact, je tentais de faire marcher de damné appareil, appuya sur le bouton « marche ». De son enregistrement, il en ressortit un son grésillant et la cassette à l'intérieur s'arrêta après deux secondes de marche.
Je jurai, puis, mit l'imperméable au dessus de ma tête : il n'était pas question que j'attrape un coup de soleil. J'ajustai ma cigarette entre mes lèvres, maugréant malgré moi.