[Mission - Les jeux du stade] Rain & Eru

Les jeux du stade

Le coeur de Rain battait telle une horloge déréglée, en complète arythmie,
Bien heureux que son pardon soit pris en considération par le maître Mchawi.

La réaction d’Onichan était elle, si adorable.
Qu’un boss le remercie, c’en était admirable !

Contemplez les yeux de Rain s'embraser,
Bien heureux que son présent soit accepté !
Mais qui diable aurait cru…
Qu’il aurait simplement fallu
Rendre inaccessible ce ballon,
Et le placer loin de son champ d’action ?

Ahh…

C’était la moitié !
Le petit chiffon pouvait enfin souffler :
Il a été digne de recevoir leur sincérité.

Puis le voilà maintenant si près d’Eru, son premier coéquipier,
En compagnie de pâquerettes : il était sur sa tête, quelle fierté !
De là, il le sentait… Il était de ces gens où sans trop les connaître…
On savait déjà qu’il y avait en eux, le prémice d’une amitié pouvant naître :

▬ Fleurs ? Douceur ? Oh oui ! Ils en ont bien besoin, j’en suis sûr !
Par contre, on doit pas trouver quelqu’un d’autre ?

Quand d’autres, ce qu’ils laissent transparaître…
Ne semble pas en adéquation avec notre raison d’être :

Ahh.. Quand on parle du loup…

Tap, TAp, TAP…

C’était les bruits de pas approchant, ceux si discordants,
D’un être solitaire faisant trembler le sol, d’un air nonchalant :

▬ Eh bien je crois que je n'ai pas vraiment le choix. Vous êtes les seuls qui reste. N'allez pas me faire perdre parce que je vous le ferais regretter, j'ai encore de la place pour deux petits encas.

Peut-être qu’à première vue et en toute logique, on aurait pu croire,
Que Rain se serait caché dans ces cheveux, comme dans un tiroir,
Mais nous sommes à Weirdtown et la logique n’est pas son fort,
Alors voilà qu’il riposte, sans la moindre peur, le moindre remord :

▬ Ô, Grand Percepteur…
Bien qu’être dévoré par vous serait un honneur !
Je ne pense pas qu’il faille accorder autant d’importance,
A la victoire ou à la défaite. Regardez plutôt notre alliance,
Celle-ci est bien mieux placée pour nous guider,
Sur ce vaste échiquier où nous sommes amenés à jouer,
Plutôt que la simple ambition d'être le premier à triompher.

Puis… D’un coup, tout sembla différent, même lui !
Grâce au claquement de doigts de Mchawi,
Ils furent plongés dans un élan de métamorphose,
Un pouvoir immense, comme celui du magicien d’Oz.
De grands murs séparèrent la scène,
Mais malgré tout, l’ambiance restait sereine.

Derrière eux se dressait la chenille, mystérieuse,
Qui avec un simple miroir, dévoila notre âme aventureuse :
Alice.
Finalement, le prédateur devint une proie,
Quel délice.

Une fois les explications parties en fumées,
Ni Eru, ni Rain n’eurent le temps de donner leur idée :

▬ Gauche

Uh…

▬ Je pense qu’Alice se laisserait guider…
Pour le moment, si tel est votre volonté,
Je vais m’y plier, allons à Gauche, votre majesté !

Pour le moment…
Bien évidemment !

Les jeux du stade

Le grand loup était grand, imposant, et... Floof !! Aaah, qu'il avait envie de passer les doigts dans son doux pelage. Mais vu l'humeur qui s'échappait de lui, il n'apprécierait pas, et puis ils étaient en "public", et il se souvenait que beaucoup de gens n'aimaient pas ce genre de chose devant leurs comparses.

C'était bien dommage, parce que d'après son expérience, les papouilles ça aidait grandement à se détendre ! Peut-être qu'il en aurait l'occasion plus tard ? Il espérait ! Par contre...

▬ Les loups sont herbivores ?

Il ne pensait pas que son ventre apprécie les avaler, en plus ils pourraient se coincer entre ses dents, ses si belles et grandes dents !

Il écouta à peine ce qui se dit, avant que quelque chose ne le... Secoue, sévèrement, pour complètement le désorienter.

Oh, ils avaient bougé ! Et le sol était... Et ses mains ! Les plantes lui parlai— non, non non c'etait la voix de Rain... Ils avaient fusionné ?

Ils fallait maintenant qu'ils avancent. Et comme tous les membres d'un corps, il fallait se mettre d'accord. Le Loup semblait bien sûr de lui, et Rain avait choisi de le suivre aussi, alors qu'il s'oppose à eux ne les mènera pas bien loin.

▬ Gauuuuuche !

Les jeux du stade

▬ Les loups sont herbivores ? Interroge avec candeur, l'ami des plantes,
Rain très curieuse est toute ouïe, mais la réponse n’est pas réjouissante :

▬ Les loups sont carnivores mais je peux faire une petite exception.

Ah ? la créature est totalement prise de court !
Pourquoi est-on de nouveau entrain de les menacer ?
Qu’ont-ils réellement fait pour le mériter ?
Alors, son visage commence à s’obscurcir à son tour :

▬ Je vous accorde le bénéfice du doute, votre majesté,
Mais l'envie de gagner suffira-t-elle à vous couronner ?

Vous qui voulez nous dévorer,
Piétiner les feuilles avec férocité,
Vous qui voulez semer la terreur,
Entrevoir en moi un linceul abimé,
Je reconnais en vous le prédateur,
Un être qui ne semble pas connaître la peur,
Et malgré tout, vous êtes en proie au malheur.

Est-ce la solitude qui, doucement, semble vous bercer ?
Ne vous laissez pas enlacer par cette étreinte glacée.
Car lorsqu’il sera trop tard, quand la nuit fatale tombera,
Vers qui vous tournerez-vous, quand l’espoir s’éteindra ?

Ô grand prédateur, je n’ai pas de leçons à vous donner,
Cependant, j’ai bien peur qu’à trop vouloir nous dominer,
Dans les abîmes de votre propre échiquier,
Vous finissiez par vous égarer.

Puis le loup d’un air bourru ordonne : « Allez on continue tout droit »
Et la créature d’un air serein s'incline, elle respecte totalement son choix :

▬ Après vous, je vous laisse mener la danse de la destinée,
Allons de l'avant, emportés par le fil de votre volonté.
Et voyons si vous détenez la vérité,
Dans ce monde totalement déjanté.

Les jeux du stade

Hm. Après la petite tirade du Loup, une certaine tension s’était installée. Eru hochait mentalement la tête, l’air grave, sans réaliser que cela pouvait influencer l’expression de la jeune fille qu’ils incarnaient —mais qui était là pour la juger ?

▬ Moi en tout cas j’ai eu la réponse à ma question.

C’était vrai, après tout. Même s’il restait convaincu qu’il ne ferait pas un bon repas pour un tel prédateur. Puis, ce que disait le petit drap n’était pas sans sens... Du moins ce qu’il en saisissait. Il ne fallait pas forcément toujours tout prendre aussi sérieusement; les choses pouvaient bien se contenter d’être simples, parfois.

Comme là, où le choix entre deux directions se faisait naturellement.

▬ Tout droiiiit, on y va !!

Les jeux du stade

Il existe des termes sans équivalence dans la langue des objets,
Comme ceux du loup… Que veut dire l’expression « être un laquais » ?
Le même terme vint à lui, tel le reflet dans un miroir du mot « valet »
Mais pourquoi sa voix est-elle agacée ?.. En quoi est-ce mauvais ?

Puis le reste de son dialogue, il ne le comprenait pas vraiment…
Alors il pencha la tête. Après tout, il n’était encore qu’un enfant :

▬ Oh.. Pardonnez-moi, Monsieur le loup, si mes mots vous ont offensé !
Mon respect pour vous est sincère, l'offense n'était pas désirée.
Comme l'a mentionné le Gentil Eru, sa réponse a été octroyée,
Peut-être n’aurais-je pas dû m’aventurer sur ce terrain miné.  

Il se frotta la tête d’un geste de la main,
Comme pour retirer une sueur, peu serein,
Puis il songea à sa relation avec l’adjointe du maire,
Et son coeur se retrouva de nouveau léger comme l’air :

▬ En ce qui concerne la Grande Goosebump, je souhaite rebondir,
Un immense respect pour elle est tout ce que je peux ressentir,
Si elle souhaite faire de moi son ami ou son valet, je saurai l’accomplir !

Puis par la suite, il avancèrent sans se poser la moindre question,
Mais leur erreur était assez manifeste, le loup proféra quelques jurons.
Cette fois, il fit incliner la pauvre Alice dans un geste de rédemption :


▬ Ne serait-ce pas l'instant pour donner vie à l'idée d’une alliance ?
Peut-être qu’ainsi, nous pourrions gagner en toute confiance ?
Je propose de retourner vers la case départ, malgré la distance.  


--> Rain décide de retourner vers la case départ <--

Les jeux du stade

Il aurait peut-être dû lui caresser la tête plus tôt, finalement. Le Loup était bien trop tendu; il pouvait le sentir, dans leur corps partagé, et quelque part, cela lui faisait de la peine.

Qu’avait-il donc dû endurer, pour autant se méfier de tout le monde, et vouloir leur faire mal par ses mots ? Il e comprenait pas tout, mais il savait très bien que le ton qu’il employait visait à blesser le petit drap.

S’il avait encore son visage, ils pourraient le voir baisser la tête en faisant la moue.

▬ Il n’y a vraiment pas besoin d’être aussi méchant, vous savez ?

Il aurait gardé cette pensée pour lui, s’il en avait l’option. Mais cette colocation rendait l’intimité de ses pensées plus confuses encore qu’elle ne l’était lorsqu’il parlait à ses comparses.

▬ Nous ne sommes pas vos ennemis, nous n’avons aucune raison de l’être...

Le ton de la conversation était certainement bas, et l’effort honnête de Rain le fit sourire, mais son moral était aplati, comme une pâquerette sur laquelle on aurait marché.

Il voulait faire sourire le Loup, comme le drap l’avait dit, l’aider à leur faire confiance, au moins assez pour se permettre d’exprimer des émotions positives. Mais comment ?

▬ Il vaut mieux recommencer, je pense, oui.

Peut-être qu’en gagnant, cela fonctionnerait ? Il fallait qu’ils fassent vite, alors.