"Il faut toujours demander aux mamies les bons conseils !" - PV Regina

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"Ft Regina»










Il fallait trouver de meilleures méthodes pour pouvoir faire du trafic (non routier bien entendu) sans se faire avoir facilement. Pour ça, il fallait se montrer rusé. Baptist espérait trouver une bonne solution. Cacher des objets comme de la drogue ou bien des médicaments volés, voire même des armes sous le manteau était banal, dans des peluches c'était vieux jeu. Non. Il fallait trouver une solution. Quelque chose de discret qui ne pourrait en aucun cas éveiller de potentiels soupçons. Il avait beau se torturer l'esprit, imaginant plusieurs façons de venir à bout de ses plans avant d'avoir l'idée du siècle ; aller en librairie pour se trouver une idée. Ainsi avait-il acheté plusieurs romans de tout genre afin d’enrichir son imagination bancale. Et soudainement. Il eut le déclic.

Une tea party. Oui. Ce fameux roman à l'eau de rose, niais comme pas permis -mais qu'il avait adoré, ça jamais il ne l’assumerait- lui avait donné une idée plus que géniale. Si madame de Bonnerie, gentille dame fortement appréciée de la population, avait caché dans les petits gâteaux destinés à madame de Ponnyjant quelques précieux médicaments volés et destinés à servir de drogues, est-ce que la police les aurait soupçonnées ? Est-ce qu'elles se seraient fait arrêter ? Non ! Baptist en était persuadé ; il fallait se la jouer finaud. Oui. Inviter des “amis” à un pique-nique, donner des gâteaux qui serviraient à transporter la marchandise car “faut pas gaspiller bien évidemment”... Oui. C'était une idée géniale. Mais malheureusement pour Baptiste, si se nourrir était un combat alors faire de la pâtisserie était tout aussi difficile. Il ne connaissait rien en cette matière, autrement dit il valait mieux s'acheter des livres et s'entraîner aux recettes.

Ce fut en cette belle matinée que Baptist décida de retourner à la librairie. Saluant les vendeurs et retirant son chapeau comme l’exigeait la politesse, il se dirigea vers le rayon cuisine. Avec un peu de chances il découvrirait des recettes qui pourraient faire l’affaire, des petits comme des gros gâteaux. Peut-être même des biscuits ? En y repensant, il avait mangé dernièrement ces étranges petites pâtisseries dans lesquelles on avait glissé des présages, bons comme mauvais. Si on pouvait y glisser du papier, on pouvait aussi y mettre autre chose ! Baptist souriait, fier de sa trouvaille. Evidemment, il allait devoir se créer une identité, se faire passer pour un pâtissier en herbe, un bon ami qui partageait des moments agréables avec ses proches avant de commencer ses petits trafics, mais même si le temps c’était de l’argent il pouvait toujours penser aux bénéfices par la suite.

Mais voilà ; comme dit plus tôt, le petit criminel était loin d’être un grand chef étoilé, autrement dit il ne savait pas par où commencer. Certes il aurait préféré faire de plus grands gâteaux, mais il ne fallait pas griller des étapes. Il fallait se perfectionner pour commettre en toute discrétion ses méfaits. Piochant quelques livres au hasard pour les survoler du regard les pages, il espérait trouver la perle rare. Mais s’il dépensait dans un livre qui ne lui servirait à rien ? Autant demander conseil, non ? Il regarda autour de lui pour voir que dans l’un des rayons à côté il y avait une vieille femme. Bonne pioche ! C’était une mamie qui devait pourrir gâter des petits-enfants en leur faisant des bisous baveux, Baptist en était sûr et certain, c’était une personne âgée et une femme de surcroit ! Autant dire qu’elle devait bien s’y connaître en pâtisserie la mémère !

Grimaçant rapidement dans son coin et essayant de mettre de côté la fierté d’être un homme qui demande à une femme conseil sur une activité de mère au foyer (c’est comme ça qu’il voit les choses), Baptist s’approcha de la petite dame.

« Bonjour madame, veuillez m’excuser, mais dites-moi. Vu que je suis un homme et que je ne m’y connais rien, j’aimerai savoir si vous vous connaissez bien en pâtisseries. »

Evidemment qu’elle s’y connaissait ! C’était une femme ! Une femme qui ne savait pas cuisiner était une femme qui manquait à ses obligations ! Puis si elle ne savait pas cuisiner, alors cela voulait dire que non seulement elle n’était pas mariée (car non mariable) mais en plus qu’elle avait reçu une mauvaise éducation. Enfin bon.

« J’ai une fiancée et j’aimerai la demander en mariage, sauf je voudrais cacher la bague dans un gâteau. Je sais que ça lui ferait plaisir. Vous savez ce qui pourrait faire l’affaire ? »