La mort n'est que le commencementDim 30 Juin - 19:23
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Chaque jour, c’est la même chanson. Le jour de la marmotte se répète encore et encore, depuis des millénaires. L’ancienne Pharaon n’a aucune solution pour remédier à son problème. Si le jour, elle parvient à vivre normalement, le soir, une fois que les derniers rayons de soleil quittent le ciel, le cauchemar recommence.
Aujourd’hui, après son travail, Sakhmet doit faire ses courses, comme une pauvre paysanne, au marché. La jeune femme pense qu’elle a encore le temps de respirer un peu et de récupérer quelques biens avant que cela ne recommence. Alors que tous les articles à la caisse sont scannés, que quelques esclaves... euh employés mettent le tout dans des sacs et que la caissière lui annonce la somme totale, Sakhmet ouvre son porte monnaie et remarque que le bout de ses longs doigts fins se noircit. Ses yeux s’ouvrent en grand; elle a clairement pris plus de temps que permis à regarder les potions et autres remèdes.
Sans prévenir, et sans prendre ses sacs, Sakhmet se met à courir, bousculant tout sur son passage. Elle ne peut pas se permettre de faire cela ici, devant tous ces gens. Aucun ne s’en remettrait. La jeune femme profite du peu de conscience qui lui reste pour courir le plus loin possible. L’égyptienne sent ses muscles se déchirer, ce qui rend chacun de ses pas horriblement douloureux. Elle se rend ainsi jusqu’au lac, où il n’y a pas beaucoup de personnes qui fréquentent les lieux.
Une fois arrivée, son corps s’écroule et Sakhmet pousse un cri guttural, presque inhumain. Sur le sol poussiéreux, son corps se tord sous la douleur, sa chair se met à pourrir et des bandes de tissu recouvrent chaque partie de ses membres et se resserrent. Le processus de momification la torture soir après soir, et ses cris de panique déchirent le calme du lac.
Soudain, plus rien. Le silence enveloppe les abords du lac comme si rien ne s’était produit. Sakhmet n’existe plus. Son corps momifié, orné de parures de l’Égypte antique, témoins de son passé de pharaon, se relève lentement et pousse un grondement animal, qui résonne en écho. Ses yeux, qui ressemblent maintenant à deux disques bleu luminescent, scrutent les environs. Tous ses mouvements sont d’une lenteur extrême. Elle s’avance, cherchant un chemin à prendre, peu importe lequel. C’est alors que la créature sent une présence près d’elle. Elle se tourne en direction de l’inconnu et reste figée, longuement, attendant de voir si sa proie va sortir de sa cachette. La seule chose qu’on entend, c’est la respiration rauque de la momie, prête à bondir.
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@baron samedi