C'était un jour comme les autres. Je m'étais rendu au musée lorsque j'avais appris l'annonce du vol. "Le goût" de Rembrandt, une oeuvre d'art certainement inestimable aux yeux du conservateur, mais qu'est-ce que j'y connais moi, à l'art. Je l'avais écouté ronchonner que c'était une catastrophe, qu'il fallait retrouver le tableau au plus vite yadi yada. Oh et il m'avait traité d'impoli irrespectueux par la même occasion, ah le métier de détective s'est plus ce que c'était, j'me souviens encore de ses crimes monstrueux organisé par des groupes extrémistes et de ma plus grande nemesis; le professeur Douglas. Ouai, c'était la bonne époque, il s'était même avéré que Courtney, la jolie demoiselle aux courbes généreuses et aux lèvres pulpeuses était de mèche avec lui et que nos batifolages n'était que le fruit d'un plan méticuleusement préparé en vue de m’évincer de la scène. C'était sans compter mon...
▬ Locke bon sang! Arrêtez vos monologues et mettez vous au travail! Le tableau! Le ta-bleau!
Oui, il fallait retrouver le tableau. C'était une question de vie ou de mort. Le conservateur semblait à fleur de peau, je le voyais soupirer agacer, je pouvais comprendre cela, après tout une oeuvre importante de sa collection avait disparue. Mais ce genre d'affaire peut se révéler relativement courante à Weirdtown de ce que j'ai pu en constater. Je me suis déjà renseigner et...
▬ J'ai demandé à ce qu'un agent de la police vienne vous aider pour cette affaire, il vient d'ailleurs d'arriver.
Hein? Quoi? Pardon? Et c'est maintenant qu'on me prévient?! J'ai comme l'impression que ce conservateur ne m'apprécie pas beaucoup...et je le vois rouler des yeux. Mais ce n'est pas bien grave, un détective est toujours incompris. Je ne vais pas cracher sur de la main d’œuvre après tout, nous résoudrons plus vite cette terrible affaire. ...Du coup j'en étais où moi...? Hmm...ah oui! Je marchais vers le lieu du drame, une envie de cigarette dans l'air mais je m'en abstenais, nous sommes dans un musée et je préfère ne pas être à l'origine d'un incendie involontaire. Et puis c'est interdit. Oui, c'est principalement ça la raison.
Blomstedt Loke, 47 ans, détective, parle à voix haute à la première personne comme un narrateur se croyant dans un vieux polar des années 50.
Dernière édition par Bing Bang le Mer 6 Mar - 11:38, édité 5 fois
Une journée de plus commençait à Weirdtown. Tout comme une journée de travail démarrait pour Diego Pastor. Cela faisait déjà deux ans qu’il avait quitté le lycée après l’obtention de son diplôme. Un choix qui ne s’était pas fait sans heurts, avait-il eu pour conséquence de l’éloigner de sa famille, et plus particulièrement de son père. Quand bien même le jeune homme ne tenait aucune rancune à l’égard de sa figure paternelle, la situation lui serrait le cœur. Et ce, bien qu’il n’osât pas l’admettre de vive voix. Deux années s’étaient effectivement écoulées, deux années où les échanges entre Roberto et lui tendaient à se raréfier. S’il savait qu’il volait dorénavant de ses propres ailes, cela n’en restait pas moins douloureux sur le plan affectif. Diego ne savait pas comment aborder le sujet avec son père. Ni l’un ni l’autre n’étaient de grands communicants ; tout comme tous deux arboraient un certain stoïcisme. Au final, ce qui s’apparentait à un conflit s’éternisait, sans que ni père ni fils n’en tirent la moindre satisfaction.
Ce matin-là, ces sombres pensées assaillaient Diego, bien plus que d’habitude. Il avait fait un détour près de la demeure de ses parents. Il avait avisé la porte mais n’avait pas bougé. Peut-être lui manquait-il encore le courage de frapper pour revoir le visage de son père. Au fond craignait-il peut-être de voir la déception dans son regard, et cela plus que tout. Comment pourrait-il oser se parader devant ses parents qui lui avaient tout donné, alors qu’il avait abandonné toute idée de suivre les traces de son père ? Il n’était guère aussi doué que lui, et la rupture était bien présente. Vivre pour lui sans se soucier des autres, Diego en était vraisemblablement incapable pour le moment. Toujours était-il qu’une fois de plus, il s’était ravisé dans sa démarche de voir ses parents pour finalement rejoindre son lieu de travail.
Sur place, le policier ne tarda guère à recevoir un briefing de la part de son supérieur hiérarchique. Ce dernier lui signala qu’un vol avait eu lieu au musée. Il lui affirma également que le détective sur place était un homme plutôt excentrique. Lorsque Diego demanda qui serait son partenaire de mission, on lui répondit – à sa grande surprise – qu’il serait seul sur le coup. Quelque part, cela lui mettait la baume au cœur ; on lui faisait suffisamment confiance pour gérer la situation. De plus, le policier doutait que cette dernière ne fût guère une opération dangereuse.
Suivant les ordres, Diego se rendit ensuite au musée. Ce lieu – au même titre que la bibliothèque – l’avait toujours fasciné. Sans doute en raison des œuvres en provenance du monde extérieur, ou celles donnant l’impression de venir d’un autre monde. Il semblait également presque ironique de le faire revenir ainsi au quartier hispanique pour sa mission, lui qui avait contourné le foyer familial en allant travailler. Nul doute que s’il avait été croyant, Diego aurait vu cela comme un drôle de signe et non comme le simple fruit du hasard. Arrivé sur place, le policier vit deux hommes en pleine conversation. Il avisa celui qui portait des lunettes – vraisemblablement le détective d’après la description qu’on lui en avait faite. Le policier s’avança de quelques pas et tandis la main pour la lui serrer.
« Diego Pastor. » se présenta-t-il, « Je suis l’agent vous aidera lors de cette enquête. »
Il arborait un air sérieux, ne souriait pas. Diego, comme toujours, souhaitait faire bonne impression. Quelque part, il craignait que son interlocuteur ne s’offusquât d’avoir à faire à un agent aussi jeune et inexpérimenté. Aussi souhaitait-il le rassurer de ce point de vue.
« Où en sommes-nous ? »
Car nul doute que le détective avait d’ores-et-déjà rassemblé des informations, du moins l’espérait-il.
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C'était donc lui le policier dont on m'avait tant parlé. Diego Pastor. Avec un tel nom, n'aurait pas t-il été mieux dans une église? Mais qu'importe, après tout, il a raison, nous sommes là pour résoudre une affaire. Espérons que cette fois se soit bien quelque chose de plus palpitant que la restitution d'une oeuvre d'art au monde auquel elle appartient, après tout les œuvres d'arts crées par des peintres extérieurs à Weirdtown ne sont présentes ici que si elles ont été détruites ou sont portées disparus. C'est ce que le conservateur m'a dit lorsqu'il y a eu d'autres disparition par le passé. Ce n'est donc peut-être même pas un vol et impossible de le savoir tant qu'on n'aura pas l'information par le journal ou la radio. Peut-être n'auront nous donc rien à faire, non, bien sûr que non, il faut toujours mener l'enquête, au cas où.
▬ "Le goût" de Rembrandt a disparu, à part ça, on a rien. Pas d'empreintes suspectes, pas de comportement suspect d'un visiteur à ce qu'en dit le conservateur. Il y a juste un problème, le conservateur s'est absenté pendant plusieurs jours du musée pour aller s'entretenir avec les scouts et il est resté sur place pour dormir. On ne sait donc pas de quand date exactement le crime.
Ça, c'était problématique, vraiment. Avec le conservateur qui refusait en plus de me dire pourquoi il s'était absenté aussi longtemps en prétextant que ça ne concerne en rien l'enquête, c'était vraiment bizarre....en tout cas si on avait même pas la date du vol, la situation allait devenir compliqué. Il devrait y avoir des cameras, ce serait peut-être une bonne idée...ou alors peut-être faudrait-il comprendre pourquoi seul ce tableau a été volé? Hmm il y a bien des employés alors peut-être que le voleur n'a pas eu le temps de voler d'autres œuvres. Aaaah je sentais que cette affaire allait être laborieuse, je mis mes mains dans les poches de mon imperméable, en sortit un paquet de cigarette et un briquet po...
▬ Locke vous ne savez pas lire! Il est interdit de fumer ici!
Quel regard d'aigle avait donc ce conservateur, je pensais mettre tourné de manière à ce qu'il ne me voit pas, mais rien ne semble échapper à ce fin limier. En un soupir, j'abandonnai donc cette idée et laissa mes mains faire un séjour indéterminé dans mon manteau. Elle est bien loin l'époque où nous avions davantage de liberté, je me souviens encore du café bien noire des lendemains pluvieux et de Mélinda....non, Courtney. Hm...je reprends. Je me souvenais de Courtney qui chantait au milieu de la scène dans sa robe étincelante, des sifflements et l'odeur forte de l'alcool inondait la pièce mais n'arrivait pas à couvrir le merveilleux son mélodieux qui s'échappait de ses lèvres. C'est sûr, c'était une autre époque, là où les affrontements de rues faisaient rage et où la corruption dans nos rangs n'avaient plus de limite. Le gosse ici présent n'a pas dû connaître ça, tant mieux pour lui, c'est une chose que je ne souhaiterais à personne après tout.
Blomstedt Loke, 47 ans, détective, parle à voix haute à la première personne comme un narrateur se croyant dans un vieux polar des années 50.
Dernière édition par Bing Bang le Mer 6 Mar - 11:39, édité 2 fois
Diego comprenait mieux pourquoi on lui avait dépeint le détective comme une personne étonnante. Se serait-il attendu à le voir monologuer ainsi, sous ses yeux ? Certainement pas. Pourquoi son interlocuteur pensait-il tout haut ? S’en rendait-il seulement compte ? Le jeune homme en doutait et la situation le gênait quelque peu. La remarque l’aurait sans doute piqué au vif s’il n’avait pas été aussi patient et diplomate. Lui, mieux dans une église ? Cela aurait été cocasse au vu de son absence totale de foi. S’il n’aimait pas particulièrement que l’on se moquât du nom de famille hérité de son père, il fit toutefois le choix de ne guère entretenir rigueur. Ainsi, le policier attendait que le détective finît son monologue. Il espérait que Locke fût suffisamment rôdé dans le domaine pour parvenir à bout de ce mystère. Malgré ses étranges manières, rien ne laissait supposer un quelconque manque de compétences. Nul doute qu’il exerçât son métier depuis longtemps. Se trouver en compagnie d’une personne expérimentée – aussi excentrique fût-elle – avait quelque chose de rassurant aux yeux du jeune policier.
« Je vous entends, vous savez ? » fit-il, un peu vexé.
Il n’avait pas pu s’empêcher de lâcher une remarque sur le monologue de Locke. S’il avait pour habitude d’extérioriser ses pensées à tout bout de champ, le jeune homme se doutait qu’il devait parfois s’attirer des ennuis. Diego ne savait pas s’il agissait bien en lui faisant remarquer son défaut de vive voix ; fallait-il croire que c’était plus fort que lui. L’enquête commençait d’une manière des plus singulières.
Le policier avait prêté oreille attentive aux propos de son interlocuteur et force était de reconnaître que ce dernier détenait des pistes de réflexion intéressantes. En effet, il n’était même pas sûr qu’il s’agît d’un vol ; si l’œuvre disparue avait été retrouvée, toute trace aurait simplement effacée du musée de Weirdtown. Dans le doute, il valait tout de même mieux enquêter pour s’en assurer. Diego, quant à lui, préférait qu’aucun vol ne fût à déplorer. Dans le cas contraire, l’affaire serait d’une toute autre gravité. Il semblait en outre étrange que le supposé voleur n’eût choisi de dérober qu’une œuvre tout en isolant les autres. Peut-être pouvait-il s’agir d’un collectionneur, ou d’une personne suffisamment intelligente souhaitant faire passer cela pour une disparition classique.
« Ce que vous affirmez est intéressant. J’ignore ce que vous en pensez, mais je crois qu’il y a tout d’abord une chose qu’il nous faut mettre au clair. » murmura-t-il.
Si inspecter les caméras de surveillance aurait été une première idée au vu de l’absence de preuves disponibles, Diego devait tout d’abord s’assurer d’une chose qui avait attiré sa pleine attention. Ignorant le dernier monologue – peu intéressant – du détective, le policier fit quelques pas en direction du conservateur du musée. Pourquoi s’était-il absenté tant de temps ? Ainsi donc il prétendait que cela n’avait aucun rapport avec l’enquête ? Diego aurait été un bien piètre policier s’il n’investiguait guère de ce côté-là. Aux premiers abords, le comportement du conservateur avait quelque chose de suspect.
« J’aimerais connaître les motifs exacts qui vous ont poussé à vous absenter si longtemps. Qu’êtes-vous donc venu faire chez les scouts ? » il marqua une pause et prit un air plus sévère, « Permettez-moi d’insister, l’enquête serait fortement compromise sans réponse claire de votre part. »
Il se montrait poli mais ferme. Tout ce qu’espérait Diego, c’était que le conservateur se montrât coopératif.
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Le kiddo était-il télépathe? Plus rien ne m'étonnerait à Weirdtown, y avait tellement de weirdo autour de nous faut dire. AH! Weirdo, que j'suis drôle! Hum. Et si je pense à un chiffre...est-ce qu'il saura le redire? .......15. Reprends toi Loke, c'est une affaire sérieuse. Enfin, aussi sérieuse que toutes les affaires auquel j'ai déjà dû faire face. Une chose qu'il faut mettre au clair qu'il dit, pourquoi j'ai un mauvais pressentiment? J'espère me tromper mais lorsque je le voir aller vers le conservateur, je sens les ennuis arriver. Ça va encore me retomber dessus tout ça. J'aurais bien mis ma main sur son épaule en secouant la tête lentement de droite à gauche mais fallait bien que l'bleu apprenne que y a des choses qu'il vaux mieux pas d'mander. Enfin, il est de la police et moi j'suis le détective. Mon client c'est le conservateur et on ne se met pas à dos son client, on ne remet pas en cause la parole de son client. Le client c'est celui qui nous paye, on se contente d'acquiescer en écoutant les directives. Mais le p'tit, il a pas de client, il se contente de faire respecter la loi et rétablir l'ordre. Aaaah, j'aurais certainement dû faire flic mais y a des choses qu'on peut pas faire avec un insigne.
Alors je le regarde s'adresser au conservateur qui semble croiser les bras à sa question, pas franchement un bon signe, cela montre une envie de fermeture au discours, il ne veut pas en entendre parler. On remarque même une légère grimace aux coins de ses lèvres, il n'aime pas le sujet de conversation ou alors il n'est pas censé révéler ce genre d'information. Pourquoi? Ce n'est pas censer être connu du grand public? C'est quelque chose d'illégal qui...
▬ Je ne vous permet pas Loke!
Décidément, je suis entouré de psychic, quelle journée. Je le vois finalement baisser les bras comme brisant ses défenses de lui-même - est-ce ma faute?- et tourner un regard à la fois blasé et défiant envers le gosse.
▬ Je l'ai déjà dit à Loke, cela n'a aucun rapport! Les scouts sont tombé sur une relique très ancienne dans la forêt, ils m'ont dit que je pourrais être intéressé par celle-ci et donc de venir me déplacer sur place au cas où celle-ci ne me conviendrait pas, il se contenterait de la remettre à sa place, la rendre à la nature. Je n'en ai parlé à personne, évidemment, si ce n'est les employés, je n'avais pas envie que le marché des féticheurs soient au courant, ce genre de chose les intéressent beaucoup.
Blomstedt Loke, 47 ans, détective, parle à voix haute à la première personne comme un narrateur se croyant dans un vieux polar des années 50.
Dernière édition par Bing Bang le Mer 6 Mar - 11:42, édité 1 fois
Le gosse faisait abstraction des monologues du détective. Quand bien même cela ne présageait rien de bon de voir un enquêteur incapable de garder ses pensées pour lui, Diego ne fit aucune autre remarque à ce sujet. Au moins savait-il désormais qu’il ne faudrait confier aucune information confidentielle à Locke. Le jeune policier gardait son sang-froid, mais avait remarqué une certaine crispation suite à son geste ; aussi bien de la part du détective que du conservateur. Pourquoi ? Avait-il fait quelque chose de mal ? Son intuition lui soufflait de suspecter son interlocuteur d’une quelconque activité illégale – en rapport ou non – avec l’enquête, car tels étaient ses réflexes de policier. Néanmoins, lorsque le conservateur parla le jeune homme se trouvait dans l’incapacité de savoir si ce dernier lui disait la vérité ou non. Il garderait sans doute un œil sur lui, vérifierait si son histoire était vraie. Pour le moment, son explication tenait la route. Le policier n’avait donc aucune raison de poursuivre cette piste qui l’éloignait probablement du reste.
« Je vous remercie pour votre réponse. » répondit Diego d’une voix plus douce, « Ce n’est pas contre vous. Même si cela ne semble rien à voir avec l’enquête à première vue, comprenez que j’ai besoin de toutes les informations pour analyser la situation. »
S’il n’aimait pas son regard défiant, cela ne l’empêcha pas de faire preuve d’une certaine diplomatie à son égard, aussi s’était-il efforcé de répondre d’un ton aimable. Peut-être le conservateur perdait-il simplement patience face à Locke et à ses monologues. Tout ce que Diego espérait, c’était que le détective fût aussi efficace que bavard. Lui-même n’avait rejoint les rangs des forces de l’ordre que depuis peu, et doutait de ses capacités à pouvoir résoudre cette enquête sans appui. Était-ce à tort ou à raison ? La confiance était peut-être le cruel manque de Diego. Malgré son caractère effacé, il espérait que ses prises de paroles fussent perspicaces.
« Si vous me le permettez, je propose que nous commencions par analyser les vidéos des caméras de surveillance. »
Il en revenait à l’une des idées de Locke, devait-il reconnaître qu’elle était bonne. Sans doute s’agirait-il de leur première piste sur cette enquête. Le policier espérait malgré tout qu’il n’y eût pas d’imprévus. Le conservateur s’étant absenté plusieurs jours, il ignorait combien de temps leur prendrait cette inspection, ni jusqu’à quel point les données de surveillance étaient conservées. Ils pourraient tout aussi bien interroger les employés du musée, afin de savoir si l’un d’entre eux avait vu quelque chose de suspect. Pourtant, Diego en doutait. Si cela avait été effectivement le cas, il se doutait bien qu’il aurait déjà eu l’information. À moins que l’un d’entre eux fût responsable du vol ? La théorie semblait pour le moment trop farfelue pour qu’il l’examinât sérieusement. Toujours était-il qu’il n’était pas impossible qu’une personne eût vent de l’absence du conservateur et cherchât à en profiter.
« À moins que vous n’ayez une meilleure idée ? » demanda-t-il au détective.
Aussi étrange était Locke, ils étaient tous deux investis dans cette affaire. Le policier espérait que leur collaboration pût être concluante.
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Qui pourrait blâmer le gamin de vouloir davantage de renseignement? En tout cas je dois dire que la reponse du conservateur tenait la route, je ne voyais rien dans son comportement qui témoignait d'un quelconque mensonge même si cela le mettait mal à l'aise d'en parler.
« Si vous me le permettez, je propose que nous commencions par analyser les vidéos des caméras de surveillance. »
J’acquiesçai à sa proposition, après tout, j'avais eu la même idée, les grands esprits se rencontrent, dit-on. Pour l'instant c'était notre seule et unique piste alors nous n'avions pas vraiment le choix. Enfin...il y avait bel et bien les autres employés que je n'avais pas interrogé, mais nous verrons tout à l'heure.
▬ Non c'est parfait, allons-y.
Le conservateur avait fermé pour la journée le musée, voir même plusieurs jours, tant que l'enquête serait en cours, s'il l'avait fait pour ne pas créer de scandale, je lui étais malgré tout reconnaissant, il est toujours plus plaisant de travailler dans le calme. Ainsi, il prenait en main les choses personnellement en nous guidant vers la salle de surveillance où un autre employé, chargé de surveiller ces nombreux moniteurs, nous attendait. Enfin, attendait, pas vraiment. C'est moi où je viens de le voir ranger un magasine? Ce n'est pas très sérieux tout ça....ça ne m'étonnerait pas qu'il ait laissé passer quelque chose le fameux jour du vol. Je vois le conservateur froncer les sourcils, comme s'il avait lui aussi remarquer, et exiger rapidement qu'il sortent les divers enregistrements d'après son départ.
▬ Commençons le jour même, on est jamais trop prudent, peut-être que le voleur a attendu votre départ pour agir sur le champs.
Après quelques minutes de bidouillage, nous voilà face à l'enregistrement que je lui demande de passer en vitesse, parfois je l'arrête pour noter le nom des individus qui se sont arrêtés devant ce tableau. Il y en a beaucoup. Comme cette classe d'enfants accompagné de leur professeur mais qui ne reste pas bien longtemps, il y aussi cette drôle de créature encapuchonnée clairement louche qui essaye de toucher l'oeuvre et se fait réprimander par le personnel, se confond en excuse et commence à poser milles questions sur "l'art humain euh non je veux dire l'art et son histoire". Il y a aussi cet artiste qui reste un instant à fixer le tableau, s'abreuvant certainement de toute la créativité que cela lui inspire.
Ensuite il y a ce type. Ce fameux type dont certains se plaignent, le gérant de cette fameuse entreprise qui se targue de régler tous les problèmes. Il prend des mesures, bascule sa tête à droite et à gauche comme s'il imitait les grands critiques et....demande au personnel combien coûterait à la revente une telle oeuvre... Hahum, plus suspicieux serait impossible très franchement. Enfin il y a d'autres habitants mais un peu plus respectueux, heureusement.
Il m'est arrivé de faire s'arrêter l'avance rapide également lorsque mes yeux captaient du mouvement venant du tableau, il y eu le coup des yeux qui suivirent certains passants parfois et puis la main d'un des personnages qui subtilisa le sandwich d'un des employés qui allait faire sa pause, pauvre de lui. Rien d'extraordinaire en somme, ce genre de chose est tout à fait normal à Weirdtown.
La premier jour ne donna donc aucun résultat concluant. Vint donc le deuxième jour...et là...la réponse pour nous s'offrit sur un plateau d'argent. Même si elle fut....incompréhensible. Un employé, décrochant le tableau et l'emportant sous le bras avec lui. Pour aller où? Impossible de le savoir, les cameras étaient fixes et ne pouvaient pas suivre l'individu. Nous faisions peut-être fausse route alors j'ai continué à laisser tourner malgré la colère du conservateur qui exigeait déjà que l'autre employé vienne immédiatement dans la salle. Et...non, rien, le tableau ne revenait pas par la suite. C'était donc bien....notre homme?
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Dernière édition par Bing Bang le Mer 6 Mar - 11:44, édité 1 fois
L’atmosphère semblait se détendre, au grand soulagement du jeune policier. Oui, il se devait de vérifier ce genre de choses car tel l’exigeait son métier. Sans preuves, il ne pouvait accuser le conservateur d’une quelconque activité illégale. Diego décida donc de garder cette information dans un coin de la tête avant de passer à autre chose. Son regard interrogateur croisa celui du détective qui semblait d’accord avec l’idée de départ ; étudier les enregistrements des caméras de surveillance. Le policier ne prenait même plus la peine de relever les éternels monologues de Locke. Il devinait que ce serait futile et démontrerait une certaine impolitesse de sa part. Diego était une personne tolérante et ne souhaitait certainement pas enfoncer son partenaire de mission en raison d’un potentiel handicap, quand bien même le principal concerné ne semblât pas s’en rendre compte.
Grâce à la coopération du conservateur, ils purent ainsi avoir accès aux vidéos des caméras de surveillance. Locke suggéra de commencer le jour même, sous le regard approbateur du policier. Jusqu’à présent, il devait admettre que les réflexions du détective étaient particulièrement pertinentes. Locke semblait être une drôle de personne aux premiers abords, mais Diego se gardait bien d’émettre le moindre jugement ; il avait un partenaire efficace et ne demandait rien de plus pour une telle mission. Sa présence, son expérience étaient même des facteurs rassurants pour lui.
Des comportements suspects, ils eurent le loisir d’en voir sur ce premier jour. Cela commençait par une créature qui essayait de toucher l’œuvre. Ensuite vint l’artiste qui contemplait longuement le tableau, puis cet homme demandant combien il coûterait à la revente. Mais pour le moment, l’œuvre était toujours présente. D’un regard furtif, le policier vit Locke prendre des notes de temps à autre, commentant inlassablement ce qu’il voyait de vive voix.
Vint ensuite le deuxième jour, Diego se raidit en observant un employé décrocher le tableau. Son regard bifurqua sur le conservateur, qui semblait bouillonner. Si le policier comprenait son impatience, s’il fallait de toute manière interroger cet employé, il rejoignait le comportement du détective. Avant toute chose, ils devaient être sûrs de ne guère accuser un innocent. Et si le tableau revenait ? Pourtant, rien. Tenaient-ils donc le coupable ? Le jeune policier se leva de sa chaise pour s’approcher du conservateur.
« Vous pouvez le faire venir, mais avant cela, que pouvez-vous me dire sur cet employé ? A-t-il déjà causé des problèmes par le passé ? »
Quelque chose ne tournait pas rond dans cette histoire, le jeune homme le sentait. Les employés du musée devaient effectivement être au courant de l’existence des caméras de surveillance. Qui serait assez idiot pour profiter de l’absence du conservateur pour venir voler un tableau ? S’agissait-il réellement d’un employé, ou d’une personne s’étant infiltrée ? Tout ceci était bien étrange, et Diego s’interrogeait sur les motivations du potentiel coupable. C’était une fois de plus la prudence qui avait poussé le policier à poser quelques questions au conservateur avant que son employé ne fût convoqué. Tout ce qu’il espérait, c’était que cette personne fût encore dans les parages et n’eût pas pris la fuite après cette action.
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Le p'tit posait les bonnes questions, alors je le laissais faire et j'en profita pour me tourner vers l'autre employé pour le questionner à mon tour. Maintenant qu'il voyait ça, monsieur se souvenait, quel heureux hasard. Pourtant, il n'arrivait rien à m'en dire de plus. C'est quoi cette histoire? Et pourquoi semble-t-il aussi détendu que cela? Parfois je me demande si c'est moi qui suis bizarre ou si c'est ces gens. Même après tant d'années, je n'arrive toujours pas à comprendre cette ville étrange. Est-ce que les employés se sont vraiment ligués contre le conservateur?!
▬ Quoi?! Vraiment?! ▬ Mais non pas du tout monsieur. ▬ Mais alors quel est ce cirque?!
Le comportement du conservateur semblait bien plus naturel que celui de cet employé sur le sujet, esperons que celui qui allait venir aurait un comportement plus compréhensible. En tout cas, le conservateur ne semblait pas non plus y comprendre plus que nous il semblerait.
▬ C'est un bon employé, il n'y a jamais eu de problème, non, bon il lui arrive parfois de tirer-au-flanc quand l'heure de la fermeture arrive, mais rien de très grave j'imagine. De là à ce qu'il fasse ça! C'est inacceptable!
Nous n'étions pas plus avancé, ou du moins étions nous à la conclusion visiblement mais....il fallait bien un mobile. Et il n'y avait qu'une personne qui pourrait nous donner une réponse visiblement; le concerné lui-même. D'ailleurs le voilà, un peu confus et perdu sur la raison de sa présence lorsqu'il arrive.
▬ Monsieur le conservateur? Vous m'avez fait demandé? ▬ Pourriez-vous donc nous expliquer ceci jeune homme?!
Alors qu'il fit approcher le présumé coupable devant la vidéo, lui aussi devint étrange à son tour, comme s'il remémorait quelque chose mais qu'il n'y avait rien de surprenant à cela, comme s'il ne comprenait pas la signification de son propre geste.
▬ Ah, oui, c'est moi, et je prend le tableau avec moi.
Si j'avais été en train de boire mon café, nul doute que j'aurais recraché tout de son contenu en l'entendant déclarer ça sans absolument aucune gêne, comme on dit la pluie et le beau temps. Je ne fus visiblement pas le seul choqué, le conservateur exigeait des justifications. Pourquoi? Et où était le tableau? Qu'est-ce qui lui avait pris? Pourquoi avait-on volé le tableau? C'est cette dernière question qui trouva réponse, comme si le reste était un grand nuage d'incertitudes même pour l'individu.
▬ Non non, je ne l'ai pas volé! Je le transportais juste pour l’amener à.... Enfin, vous savez...heum...enfin il n'a pas d'inquiétude à avoir!
Et l'autre agent de la sécurité aux caméras acquiesçait, parfaitement détendu. Une scène surréaliste certainement ailleurs, mais pas ici, à Weirdtown. Cela me rappelait d'autres cas tout aussi étrange où un groupe de personne oubliait soudainement la mémoire, quelque chose de très précis puisque cela se situait souvent dans une tranche d'horaire assez restreinte. J'avais remarqué que certaines "preuves" aussi se retrouvait effacé de manière presque surnaturelle comme ces photos qui passait soudainement du chiffre 5 au chiffre 7 ou même des pages d'un carnet qui subitement aurait disparu....comme si on aurait voulu faire oublier toute trace d'un désastre. J'ai toujours été étonné qu'il n'y ait pas....pas de....De quoi parlais-je? Ah oui, l'enquête. Que faisions nous à présent? L'employé venait d'avouer mais je n'étais pas satisfait....pouvions-nous vraiment retracé ses pas après autant de temps? N'y avait-il rien d'autre qui pourrait nous aiguiller?
Blomstedt Loke, 47 ans, détective, parle à voix haute à la première personne comme un narrateur se croyant dans un vieux polar des années 50.
Dernière édition par Bing Bang le Mer 6 Mar - 11:51, édité 1 fois
Les employés se seraient-ils effectivement ligués contre le conservateur ? Il s’agissait une fois de plus d’une réflexion intéressante de la part du détective. Était-il possible qu’il y eût un conflit entre le conservateur et le reste du personnel ? C’était une possibilité à ne pas exclure : en réalité, toutes les pistes pouvaient se révéler être intéressantes. Son interlocuteur semblait bien surpris des agissements s’étant déroulés en son absence. Selon Diego, le subalterne ayant volé le tableau n’était pas très malin dans la mesure où il s’était aisément fait prendre. Fronçant légèrement les sourcils, il se demandait bien à quoi tout ceci rimait. D’après le conservateur, le principal intéressé n’avait donc jamais provoqué de soucis particuliers. Se pouvait-il qu’il eût cherché richesse en s’emparant d’une œuvre du musée ? Qu’il eût cherché à nuire à la réputation du conservateur en la dérobant en son absence ? Le policier n’y voyait guère clair pour le moment, il lui fallait plus d’informations, et surtout le témoignage des subordonnés.
Le jeune employé était finalement arrivé, pris sur le fait. Son comportement était bien étrange ; le policier ne voyait pas la moindre trace de surprise, de colère ou même de culpabilité sur son visage. Il prenait le tableau avec lui ? N’avait-il aucune honte ? Diego lança un regard plein d’incompréhension au conservateur, comme s’attendant à des éclaircissements. Le détective non plus ne semblait rien comprendre à la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Pourquoi les employés se comportaient-ils comme si tout ceci était normal et naturel ? Si tel était le cas, comment se faisait-il que le conservateur eût l’air aussi surpris qu’eux ? Il se tramait quelque chose ici, et le policier sentait que le musée était auréolé de mystères, bien plus que cet endroit ne le laissait paraître aux premiers abords.
« L’amener ? Où ça ? »
La question lui avait brûlé les lèvres et Diego n’avait pas pu la retenir. L’employé affirmait donc ne pas avoir volé l’œuvre. Mais où donc l’avait-il amenée ? Elle aurait déjà été restituée s’il s’agissait d’une inspection ou d’un simple nettoyage. Le policier soupçonnait l’employé de ne vouloir révéler l’emplacement du tableau en présence de Loke et lui. On lui avait bien dit que les œuvres disparaissaient lorsqu’elles étaient retrouvées. Se pouvait-il que tout ceci fût faux ? Il n’existait pourtant pas d’autres musées à sa connaissance à Weirdtown. Se pouvait-il qu’ils eussent un contact avec le monde extérieur, d’une manière ou d’une autre ? Toute cette affaire piquait la curiosité du jeune homme qui sentait qu’il n’avait effleuré que la partie immergée de l’iceberg. Une chose était sûr, il ne partirait pas d’ici avant d’avoir des réponses à ses questions. En bon policier, tout comme en personne curieuse des secrets de sa ville.
« Des explications seraient plus que bienvenues. »
Il s’était avancé d’un pas et avait parlé d’une voix ferme, dévisageant tour à tour le conservateur et les employés ; à moins que Locke eût une meilleure idée de ce qui se tramait dans les parages ? Bien sûr qu’il ne se contenterait pas d’explications aussi vagues. L’œuvre devait être restituée car telle était sa mission. Il ne pouvait émettre que des théories pour le moment, et peut-être étaient-elles farfelues. Il devait bien avoir d’autres caméras dans le musée, d’autres endroits à fouiller pour avoir des preuves mais cela représenterait un travail considérable avant d’avoir potentiellement une réponse. Non, le plus simple était encore d’interroger les principaux acteurs de la scène et de les faire avouer d’une manière ou d’une autre ce qui s’était passé.
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Cette enquête avait pris une drôle de tournure, mais c'était en général mon quotidien. J'avais l'impression que la patience du conservateur avait atteint sa limite et même le jeunot commençait à être agacé, qui le serait pas? Etait-ce mon caractère taciturne, mon habitude des dossiers étranges de Weirdtown ou simplement mon âge qui se faisait sentir? Toujours est-il que je fis quelques pas dans la pièce pour rassembler mes idées et les éléments que nous avions obtenus jusque là. J'entendais encore le conservateur essayer de se justifier au p'tit avec des "mais je ne comprend pas plus que vous!" et l'autre employé qui ne semblait pas saisir la gravité de la situation jusqu'à ce qu'on lui demande "où il a amener le tableau" et là, son expression confiante se décomposa brutalement.
▬ Je ne m'en souviens pas....pourquoi je ne m'en souviens pas? C'est....je vous promet que ce n'est rien de grave! Vraiment! ....Alors pourquoi je n'arrive pas à m'en souvenir?!
J'observais même l'autre homme au caméra qui semblait dans le plus grand désarroi comme si lui aussi essayait de se souvenir pourquoi il ne se souvenait pas, comme s'il avait été mis dans la confidence, l'avait vu au caméra mais n'avait pas réagit car il savait aussi. Et si....et si c'était encore un cas comme ça? Et si le comportement du conservateur serait le même pour....quelqu'un qui ne savait pas? Un employé qui ne travaillait pas ce jour-là. Mais....non mais qu'est-ce que tu fais encore Loke, à quoi ça rime que j'essaye encore de percer quelconque mystères farfelus. Bien, reprenons où nous en sommes....visiblement on ne tirera rien des concernés et ce n'est pas les autres employés qui étaient absents au moment des faits qui vont pouvoir éclaircir quoi que ce soit. Alors, qu'est-ce qui reste? Les caméras, c'est fait, observer la scène de crime, c'est fait.....mais oui bien sûr.
▬ Excusez-moi, auriez vous....une sorte de....registre? Quelque chose où vous consignez tout ce qui est important.
Au regard qui s'illumina du conservateur qui reprit comme un peu l'espoir d'y voir un peu plus clair, on allait me répondre positivement.
▬ Mais oui! Comment n'y ai-je pas pensé! Suivez-moi et vous retourner au travail, nous reparlerons de tout ça dès que l'enquête sera terminée mais j'ose espérer que ce n'est pas ce que nous venons de voir à l'écran!
J'aurais presque de la peine pour cet employé, mais il est vrai que les preuves sont accablantes contre lui. Après, l'agent de sécurité n'est pas en reste et reste un complice présumé du coupable. Nous voilà dans l'arrière de la scène, le cahier de registre est donc accessible aux employés. C'est donc ici qu'on entrepose les tableaux et sculptures qui sont sur le point d'être rénové ou qui attendent leur grand moment pour remplacé un autre par manque de place? Il y en a tellement il faut dire. Est-ce que notre tableau serait ici? Non, ce ne serait pas logique. Le conservateur me fait un non de la tête, je dois dire que ça a aussi ses bons côtés de ne pas avoir à poser des questions aux télépathes. Il ouvre le registre et nous avons donc les dates, les noms d'oeuvres avec ce qui va leur arriver "rénovation" "changement de thème du musée, à ranger dans la réserve" "renforcé la cadrage" "vérification des pigments" "trop dangereux pour le public" ah tient ça c'est....parfaitement normale à Weirdtown, au vu de ce qu'on peut voir au quotidien, que des oeuvres soient dangereuses n'a rien de surprenant, même si c'est dommage.
▬ Ne vous inquiétez pas, elle sera remise au grand public lorsque nous auront renforcé le caisson d'insonorisation transparent.
Je n'ose imaginer comment est cet oeuvre s'il faut prendre de telle mesure....hahum, revenons à nos moutons, nous voilà donc vers les dernières pages est....nous avons enfin la réponse à toute nos questions. En dessous de l'oeuvre de Rembrandt, il y a un nom: Diaz Muñoz Luis.
▬ Attendez....je le connais bien, c'est un artiste qui nous vend quelques oeuvres d'arts et parfois, nous lui en prêtons....quoi mais....j'aurais dû être mis au courant! Oh non...c'est juste ça?!
Étrange, il aurait dû effectivement être mis au courant....à moins que.....je me permettais de tourner les pages pour revenir en arrière. Loin, loin en arrière et tapota de mon index. Ici, il y avait marqué "Diaz Muñoz Luis aimerait emprunter prochainement "Le goût, de Rembrandt" afin de s'en inspirer pour une de ses nouvelles oeuvres." sauf qu'entre temps, ils ont oubliés. L'employé aurait donc consulter le registre, peut-être que l'artiste lui aurait rappelé que cela remontait à il y a un moment et ainsi, puisque c'est marqué, il s'est dit que cela ne poserait pas de problème. Cela expliquerait la visite de l'artiste le premier jour puis la "livraison" le deuxième jour. Cela serait mal tombé, après tout le conservateur n'a prévenu personne à part les employés qu'il partait en forêt, peut-être a-t-on même essayé de le joindre mais le réseau passe plutôt mal là-bas. Si c'est cela, pourquoi est-ce que les employés ne s'en souviennent pas au lieu de nous faire tourner en bourrique? De toute façon, nous devrions aller voir directement ce Luis pour vérifier qu'il a bien le tableau, nous avons son adresse de marquer, je m'empresse donc de la noter sur un petit calepin.
Blomstedt Loke, 47 ans, détective, parle à voix haute à la première personne comme un narrateur se croyant dans un vieux polar des années 50.
Dernière édition par Bing Bang le Mer 6 Mar - 11:53, édité 1 fois
La situation paraissait bien étrange aux yeux de Diego, il lui semblait presque que les employés se jouaient d’eux. Était-il réellement convaincu par l’innocence du conservateur ? Il devait pourtant admettre que sa surprise semblait sincère. Le jeune homme avait beau être patient, il souhaitait désormais résoudre ce problème au plus vite, ne désirant guère qu’on le fît tourner en rond. Il regardait du coin de l’œil Loke faire quelques pas dans la pièce, extériorisant toujours inlassablement ses pensées. Cette fois, le policier l’écoutait à peine, focalisé sur les protagonistes de la scène. La réponse était là, à portée de main, fallait-il encore que les principaux intéressés se montrassent coopératifs. Le policier observa attentivement le visage de ses interlocuteurs, puis vit l’expression du coupable se décomposer à sa dernière question.
« Vous ne vous en souvenez-plus ? » répéta Diego.
Heureusement qu’il était d’un naturel calme et compréhensif, sinon il aurait bien vite perdu patience. Se moquait-on de lui ? Fronçant légèrement les sourcils, le policier s’apprêtait à dire quelque chose, avant de se raviser. S’il avait appris une chose – à force de vivre ici – c’était de ne jamais sous-estimer les activités étranges de Weirdtown. Les phénomènes de perte de mémoire étaient fréquents ici, néanmoins cela concernait essentiellement les étrangers avec leur ancienne vie. Se pouvait-il que quelque chose de similaire se produisît cette fois chez les habitants de Weirdtown ? Si tel était le cas, c’était bien inquiétant aux yeux de Diego. Il en doutait, mais n’excluait pas totalement cette hypothèse. Décidément, pour lui qui ne désirait que des réponses, la ville soulevait un peu plus de questions chaque jour.
Pris de court par la tournure de la situation, le policier ne savait toutefois plus quoi faire. À partir du moment où aucun des concernés n’était près de lui donner plus d’informations utiles, comment avancer ? Peut-être faudrait-il amené l’employé incriminé au commissariat afin que ses supérieurs posassent un interrogatoire plus approfondi. Néanmoins, cela ne le satisfaisait pas entièrement. C’est alors que le détective prit de nouveau la parole pour s’adresser au conservateur. Le policier se tourna, puis acquiesça d’un air approbateur tandis que le regard du conservateur s’illuminait face à son idée. Le registre était bien sûr un repère évident, si bien que Diego regretta de ne pas y avoir pensé plus tôt, ceci prouvant à nouveau l’expérience et la pertinence de Loke dans ses remarques.
Le conservateur les conduisant au registre, ils eurent tout le loisir d’explorer les diverses activités autour des œuvres plus en détail. Bien qu’il ne fût guère là pour s’instruire comme lorsqu’il était lycéen, Diego ne put s’empêcher d’arrêter son regard sur certaines pages du registre, sur certaines œuvres en particulier. Le simple fait que certaines œuvres fussent considérées comme étant trop dangereuses pour le public attirait tout particulièrement son attention. Était-ce toutefois étonnant, dans une ville comme Weirdtown ? S’il en avait l’occasion, sans doute poserait-il des questions au conservateur, sa curiosité naturelle refaisant surface. Néanmoins, il n’oubliait pas son objectif ni la raison de sa venue. Ainsi se concentra-t-il sur l’enquête.
Ils découvrirent bien vite un nom associé au tableau : Diaz Munoz Luis. Écoutant attentivement le conservateur, Diego fut presque agacé. Les avait-on dérangés pour un simple emprunt ? Il y avait peut-être encore anguille sous roche ; pensait-il tout particulièrement au fait que l’employé n’avait plus aucun souvenir du lieu où il avait déposé le tableau. Dans tous les cas, il leur faudrait directement voir Luis pour s’assurer que l’œuvre fût bien chez lui. Le policier se leva et annonça au détective.
« Je vous attends dehors. »
Ils prendraient sans doute une voiture de police pour arriver à destination. Leur entrée serait remarquée, mais Luis n’aurait vraisemblablement rien à se reprocher.
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Je sens que le p'tit est agacé de cette enquête, je devrais surement l'être mais j'ai dépassé ce stade. C'est comme si toutes ces histoires sordides n'étaient qu'une boucle sans fin. C'est étranger et familier à la fois. Ça avance et ça recule....tout stagne et reste au même point. Il y a quelque chose d'incroyablement frustrant et qui demande une grande volonté pour ne pas devenir un légume et se laisser simplement porter par le courant des choses. Depuis combien de temps suis-je ici? Je ne sais plus. Si ça se trouve, j'ai toujours été à Weirdtown. C'est ce que j'ai finis par me dire. Est-ce que l'inverse a de l'importance? .... Peut-être que cela en a? Alors que le gamin est sorti, je me tourne vers le conservateur et je le remercie en lui mentionnant le fait que l'on va donc voir cet artiste en espérant y voir le tableau. Je lui demande d'ailleurs si nous le lui laissons ou s'il revient dans la galerie. Le conservateur semble un peu gêné puisqu'il a l'impression de nous avoir déranger pour rien alors il confirme que l'artiste peut le garder pendant le temps imparti qui est de deux semaines. C'est court mais je comprend que le prêt d’œuvres d'art est toujours très surveillé donc, c'est déjà bien que l'artiste ait ce privilège. Je me demande s'il y a des oeuvres à lui ici.
Je rejoins la voiture de police et prend place du côté passager à ses côtés et jete un dernier regard vers le musée. Ou peut-être pas. Qui sait, peut-être reviendront nous s'il y a un nouveau rebondissement dans cette affaire, on ne peut jamais être sûr de rien dans cette ville.
▬ Dis-moi....que penses-tu de cette affaire? Je n'ai vu aucun signe de mensonge chez cet employé, ni même sur le conservateur. Je peux, bien entendu, me tromper. Comment peut-on oublier quelque chose d'aussi important? Comment l'agent de sécurité peut également l'oublier? Ce n'est pas la première fois que je vois ça, tu sais.
C'est peut-être la première fois que je m'adresse vraiment à lui, je suis plus du genre à travailler seul et lorsque je ne le suis pas, je préfère garder mes hypothèses pour moi tant qu'elles n'ont pas trouvés d'explication. Mais j'estime qu'avoir un deuxième avis d'un collègue de travail peut permettre d'y voir plus clair dans une affaire. Aussi tordue soit-elle. Moi aussi j'ai parfois l'impression d'oublier certaines choses importantes. Elles sont là, au bout de ma langue et l'instant d'après je ne me souviens plus à quoi je réfléchissait. Suis-je devenu si vieux que j'ai des troubles de la mémoire? Il me semble pourtant être toujours en pleine forme et avoir encore toute mes capacités intellectuelles. Ne serait-ce pas triste si moi aussi je devenais fou?
Je le vois, l'artiste. Comment je sais que c'est lui? Il est littéralement en train de peindre dehors, à côté de chez lui. Il nous fait face, mais semble bien trop concentré sur sa toile pour nous prêter plus que cela attention. Quelle concentration, c'est quelque chose d'intriguant et qui est toujours utile dans notre boulot. Devenir imperturbable, peu importe la situation. Aaah dans mes jeunes années aussi j'étais comme ça, Diana, mon ex, m'avait toujours reprocher de ne pas lui prêter assez attention dans ces moments-là, c'est peut-être pour ça qu'elle a claquée la porte un jour en emportant les enfants. Alors j'ai commencé à voir en l'attrait du café un remède me tenant éveillé lorsque cela était nécessaire de ne pas broyer du noir. Enfin, le regard de Luis se détache du tableau qu'il peint comme réalisant notre arrivée, il semble surpris mais pas sur la défensive, il repose simplement ses outils et essuie les quelques traces de peintures sur son tablier afin d'être un minimum présentable.
Diaz Muñoz Luis, 38 ans, artiste.
Blomstedt Loke, 47 ans, détective, parle à voix haute à la première personne comme un narrateur se croyant dans un vieux polar des années 50.
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S’installant dans la voiture de police au poste du conducteur, Diego attendit que Loke le rejoignît. L’écoutant parler du musée, il se demanda lui aussi s’ils auraient besoin de revenir, hormis pour faire un rapport détaillé de la situation. Qui savait s’ils allaient rencontrer d’autres péripéties en cours de route ? Sans un mot, il démarra la voiture et le trajet se fit sans grands encombres. Le naturel taciturne du jeune homme aurait pu sans doute expliquer ce silence soudain – bien qu’entrecoupé des monologues du détective, ce à quoi il avait commencé à s’habituer. En réalité, Diego était plongé dans ses pensées. Il essayait intérieurement de faire le point face à tout ce qu’il s’était passé. On l’avait appelé pour un vol suite à l’étrange absence du conservateur. Pendant ce temps, l’œuvre avait été empruntée à un artiste, ce à quoi les employés n’avaient gardé aucun souvenir. Ils avaient semblé bien sincères, si bien que le policier se doutait qu’ils mentissent. D’où venait donc cette amnésie collective ? Le policier savait que la mémoire des personnes venant ici était affectée, mais cela concernait essentiellement leur vie d’avant. Serait-il surprenant que des pertes de mémoire fussent également présentes en d’autres circonstances ?
Le détective ne semblait pas en savoir plus que lui, malgré toutes ses années d’expérience. Le policier se demandait depuis combien de temps il était ici. La ville l’affectait-il au point qu’il parlât à voix haute ? Ce n’était pas impossible qu’il s’agît d’une explication à son attitude. Était-il possible que le peintre eût fait quelque chose au personnel du musée ? Cela lui semblait peu probable. Alors qu’ils étaient arrivés à destination, Loke lui posa enfin une question directe. Il aurait été facile de croire qu’étant né ici, le policier aurait pu savoir ce qui se tramait. La réalité était toute autre. Plus le temps passait, plus il réalisait qu’il savait peu de choses sur sa ville natale.
« Je ne sais pas. » répondit Diego en toute honnêteté, « Je n’ai pas l’impression que le conservateur ou les employés aient menti, moi non plus. J’aimerais toutefois percer un jour les mystères de cette ville et comprendre enfin ce qu’il s’y passe. » il marqua une pause, « Je peux me tromper, mais j’ai l’impression que tout ceci est lié à Weirdtown. Et je veux en savoir plus. »
Une question se dissimulait dans la voix du policier. Loke serait-il d’accord pour enquêter avec lui après cette affaire ? Malgré sa singularité, Diego estimait le détective. Il était compétent, et avait des pistes de réflexion intéressantes. Sans doute ne seraient-ils pas arrivés jusque-ici sans lui. Le policier estimait n’avoir guère été très utile dans cette affaire, mais peut-être se trompait-il, peut-être était-ce manque de confiance en lui qui lui soufflait cette pensée. Il y avait en outre de fortes chances que l’artiste se retrouvât avec l’œuvre, ce qui clôturerait l’enquête. Pourtant, cela ne suffirait pas à satisfaire le jeune homme, qui voulait à tout prix comprendre ce qui avait pu se passer et qui ou quoi avait provoqué l’oubli des employés. En effet, il ne pouvait croire que tout ceci fût une simple coïncidence. Le jeune homme n’aurait su dire pourquoi, mais il avait l’impression que des forces puissantes intervenaient ici. Il n’était guère croyant, pensant qu’il y avait une explication logique derrière tout ceci. Le tout était encore de remonter la piste jusqu’à la trouver et ce n’était pas une mince affaire.
Sortant de la voiture, ils aperçurent bien vite l’artiste, facilement reconnaissable en raison de la toile qu’il était en train de peindre. Ce dernier semblé bien trop concentré sur sa toile pour voir leur arrivée. Jetant un coup d’œil au détective tandis qu’il parlait de son ex-femme et de ses enfants, il espérait que ce dernier ne surprît pas trop l’artiste. Le policier nota néanmoins que Loke n’était vraisemblablement pas né ici à la mention de ce qui semblait être des pertes de mémoire. Alors que Luis remarqua avec surprise leur venue, Diego fit un pas vers lui.
« Agent Pastor. » se présenta-t-il poliment, « Nous venons simplement nous assurer que Le goût de Rembrandt est en votre possession. Est-ce bien le cas ? » demanda-t-il dans un sourire rassurant.
Derrière son ton amical, le policier attendait impatiemment la réponse de Luis. Leur enquête se terminerait-elle ici ?
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Le p'tit est inquiet tout comme moi, lorsque je l'ai écouté dans la voiture, il a eu les même doutes que moi. Tout serait lié à Weirdtown. Je sais bien que ce n'est pas une ville comme les autres...enfin, c'est le cas, non? Je dois parfois relire des livres parlant de l'extérieur pour me rappeler qu'elle est bel et bien étrange. Rien que le fait que je ne m'en rende pas compte est bizarre. Je ne sais pourtant pas si j'ai envie d'en savoir plus. Une partie de moi le souhaite en tant que bon détective qui aime élucider des mystères, pourtant, une autre partie ne souhaite pas m'engager sur ce chemin périlleux. Qui sait ce qu'on pourrait bien trouver? Qui sait même si je m'en souviendrais? Et si on mettait le nez dans quelque chose qu'on n'était pas supposé découvrir? Mais n'est-ce pas qui rend la chose intéressante? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Ne suis-je pas mieux à vivre ma vie sans me poser des questions? Il faut que j'y réfléchisse encore...
L'artiste semble me regarder étrangement depuis tout à l'heure, il a l'air suspect, certainement quelque chose à se reprocher.
▬ Hum....excusez moi, mais à qui parlez-vous?
Et en plus il entend des voix. Décidément très suspect. Je t'ais à l'oeil mon gaillard. Et pas la peine de me jeter ce regard d'incompréhension en te tournant vers mon collègue. Enfin, il fait bien, je vais pouvoir en profiter qu'on lui pose des questions pour regarder sa toile et chercher le tableau. C'est tout de même étrange....est-ce que sa source d'inspiration ne devrait pas être près de lui? Il n'y a que sa toile....où est l'autre?
▬ Le goût de Rembrandt...? ....Ah oui! Vous parlez de cette oeuvre que j'ai trouvé chez moi sorti de nulle part! C'est vrai que je l'avais demandé au musée il y a un moment déjà, mais je ne me rappelle pas comment il est arrivé jusqu'à chez moi sans que je ne le saches. Ou alors c'est grâce au maire? Weirdtown est si étonnante comme ville, je ne cesserais jamais d'être surpris. Vous pouvez le ramener au musée si vous le souhaitez ou je le ferais moi-même. Finalement j'ai trouvé l'inspiration sans en avoir besoin.
Et il disait bien vrai....et quelle....inspiration je dois dire. C'est quoi ça....pourquoi tout ce rouge sur la chaussée dans son tableau....et ne dirait-on pas une personne à terre malgré cette façon si brouillonne de peindre? Enfin, qu'est-ce que j'y connais à l'art moi? Mais de toute évidence...c'estt plutôt de mauvais goût....quelque chose me dérange sur sa toile...mais quoi? Ça ressemble à une de ses rues de Weirdtown bien que celle-ci a l'air un peu plus.....surélevé par rapport à la normale, comme si elle s'était décollée du sol. Peu importe, nous avons ce que nous voulions de toute façon, l'enquête se finit ainsi. Quelle déception. Je reviens donc près du p'tit et déclare:
▬ Bon eh bien je ne vais pas plus longtemps vous déranger, je vais rassurer le conservateur sur le fait que c'est bien vous qui avez l’œuvre, excusez-nous encore du dérangement.
Je tapota l'épaule de mon acolyte comme maigre consolation de notre boulot. Tout ça pour ça, hein? Mais eh, ce genre d'affaires aussi faire partie de notre quotidien. Mais tout de même....c'est étrange. Que l'employé ne se souvienne pas. Que l'artiste non plus ne se souvienne pas. Ce n'est pas interdit....mais cela ne nous aide en rien dans notre travail. Et puis ce tableau....ce n'est probablement rien, je dois me faire des idées. Bon allez, Clara m'attend à la maison, il ne faudrait pas que je la fasse attendre.
Votre prochaine action ou non-action aura des répercussions pour une prochaine fois. Votre prochaine réponse sera la dernière puisqu'il s'agit de la fin de la mission.
Diaz Muñoz Luis, 38 ans, artiste.
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Dernière édition par Bing Bang le Mer 6 Mar - 11:59, édité 1 fois
Diego ne pouvait s’empêcher d’éprouver une pointe de pitié pour le détective, à qui les souvenirs avaient été probablement arrachés. Le policier avait certes l’habitude de ce genre de phénomènes, il ne les trouvait pas normaux pour autant. L’artiste avait lui aussi entendu les paroles de Loke, et semblé interloqué de le voir extérioriser ses pensées. Après tout, qui ne le serait pas à la première rencontre ? Cela donna une situation bien cocasse où le détective prétendait que leur interlocuteur entendait des voix. Diego se garda bien de le contredire, avait-il malgré lui commencé à s’habituer à ce genre de scènes avec son acolyte. Du moment qu’ils accomplissaient leur travail, cela ne l’embêtait guère, mais il préférait tout de même le tenir à l’œil au cas où il laisserait malencontreusement échapper des paroles déplacées.
Le policier avait été loin d’imaginer un tel dénouement à cette affaire. Luis avoua avoir trouvé cette œuvre chez lui, comme si cette dernière était apparue par magie. Une personne extérieure aurait sans doute accusé les principaux concernés de cette affaire de mentir, mais pas Diego. Il avait trop l’habitude de Weirdtown et de ses faits étonnants pour savoir qu’il disait la vérité, ne voyait-il d’ailleurs que de la sincérité sur le visage de l’artiste. Le policier ne put s’empêcher de s’interroger : et si leur interlocuteur avait lui aussi perdu la mémoire concernant la venue de l’œuvre ? Il avait remarqué que les pertes de mémoires étaient fréquentes chez les étrangers. Lui, qui était né à Weirdtown, sentait qu’il avait un niveau de conscience plus élevé que beaucoup, mais n’aurait su expliquer pourquoi. Et si un sort spécifique l’attendait s’il restait trop longtemps ici ?
« Je vous rejoins-là-dessus, Weirdtown est une ville décidément très étonnante. » répondit-il.
Ce sourire n’était qu’une façade visant présentement à cacher son trouble. Ainsi donc cette enquête se terminait-elle ? Cela n’avait ni queue ni tête aux yeux du jeune policier. Loke lui-même semblait déçu et il le comprenait quelque part. Ils prirent congés de Luis, et alors que son acolyte lui tapotait l’épaule, Diego ne put s’empêcher d’ajouter quelque chose.
« Vous êtes un bon détective… Êtes-vous satisfait par cette conclusion ? »
Nulle trace de défi ne perçait dans sa voix, il s’agissait d’une interrogation sincère. Plus tôt, il avait entendu Loke hésiter à enquêter sur cette ville, à remonter la piste. Le jeune homme, lui, n’avait désormais plus aucun doute sur ce qu’il convenait de faire. Peut-être était-ce dangereux, mais il ne souhaitait simplement pas se faire emporter par le courant ou vivre une vie quelconque à l’abri des questions. Diego n’était pas de ces personnes qui souhaitaient se laisser dicter leur vie. L’esprit rebelle à certains égards, il rêvait de fouiller dans les rayons interdits.
« J’aimerais percer les mystères de cette affaire, et plus globalement de cette ville. » il marqua une pause, « Si jamais vous cherchez à en savoir plus, ou que je peux vous aider d’une quelconque manière, faites-le moi savoir. » fit Diego, « Je serai bien heureux de vous prêter main forte. »
Bien sûr, il savait qu’il ne pouvait forcer Loke à faire quoi que ce soit mais espérait le ranger de son avis. Le policier sentait qu’il pourrait être un allié à l’avenir. Après tout, il était bien conscient qu’il ne pourrait jamais percer les mystères de sa ville natale en faisant cavalier seul.
« Il se passe des choses bien étranges ici… »
Il s’était surpris à parler à voix haute, à l’instar d’un certain détective.
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Vous gagnez également 5 ani pour le rp terminé ainsi que 5 ani pour la réussite de la mission! Cette mission est finie, pourtant on dirait que vous venez de débloqué d'autres aventures avec Loke: N°29: Les enquêtes du détective Loke 2ème édition
Blomstedt Loke, 47 ans, détective, parle à voix haute à la première personne comme un narrateur se croyant dans un vieux polar des années 50.
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Blomstedt Loke, 47 ans, détective, parle à voix haute à la première personne comme un narrateur se croyant dans un vieux polar des années 50.
Diaz Muñoz Luis, 38 ans, artiste.
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