Il y a le temps qui passe,
Le choix entre la réalité ou l’illusion,
Tant que tout cela ne menait pas à une impasse,
Pouvait-elle vraiment les remettre en question ?
Pourtant, en dépit d'elle-même, en son cœur elle méditait :
Comment savourer l'éclosion des cerisiers,
En l’absence du mois de mai ?
Comment goûter à la fin de semaine,
Sans ces vendredis doux qui tempèrent l'année ?
Rain et le temps, Rain et les saisons… C’était la vie d’un Rain ; son identité.
Alors interdite, elle hocha tendrement la tête,
Jusqu’à y accueillir avec affection, son index.
▬ Amitié?
Le vent jouait avec le fil rouge qui flottait si près de son cou,
Une limite floue où sa nuque fut délimitée par un nœud doux,
Sa ficelle enchevêtrée entre ses deux mains légères,
Elle la tenait fermement, comme un pendentif qui lui était cher,
Connaissez-vous la croyance du fil rouge du destin ?
Celle où deux personnes sont reliées à travers l'auriculaire, par un lien ?
Peut-être espérait-elle que le fait d'être touché, était un signe,
Peut-être ne savait-elle pas lire entre les lignes ?
▬ Mais...je ne peux pas.
Sa réponse énoncée, Rain regarda le sol d'un air dérouté,
Comme si la confusion en elle, s'était peu à peu immiscée,
Que provoqua-t-elle ? Elle ne voulait pas voir ce si beau visage, tourmenté,
Alors elle s'approcha de lui et en retour, son drap effleura son nez.
Puis, Rain fit des pirouettes dans les airs :
« Allez, il ne faut pas s’en faire !
Je veux voir dans la prunelle de tes yeux,
Un lieu qui abrite la lumière.
S’il-te-plaît, brille de mille feux » Tant qu’elle pouvait lui décocher un sourire,
Peu importe ce qu’en disent, les bras de l’amitié,
Tant qu’elle pouvait lui donner de la joie de vivre.
Juste se laisser guider par le vent, sans témérité.
D’ailleurs, la brise légère l’emmena vers un doux écho,
Celui de la voix de Goosebump qui lui répondit aussitôt,
▬ Toute période est compliquée,
Même lorsqu'on vient à oublier,
Le passé finit toujours par nous rattraper.
C'est une chose bien nécessaire et forcée.
Ne pas en être troublé,
Aurait été au contraire bien triste et irraisonnée.Inéluctablement, lorsque l’on naît chiffon un jour si peu éloigné,
Il y avait des choses que l’on ne savait pas encore interpréter.
Alors,
Comme beaucoup,
Rain s’appropria sa propre vérité :
Haa… Je ne peux m’empêcher de penser qu’être ascenseur,
Signifiait avoir été un bon commère, dans sa vie antérieure… Puis son coeur fut bercé par la compassion, face à cet objet :
Pauvre chose, témoin silencieux des jours passés,
Il porte en lui les échos des temps oubliés.
Comment ne pas être à la fin, si déchaîné ? Vint ensuite la réponse tant redoutée qui concernait un loup malfamé,
Ce n'était pas Goosebump, cette fois, qui de sa parole fut proclamée.
Une seconde chance ? La petite étoffe tournoya au gré du vent,
Rain s'y retrouvait, car elle connaissait l’accumulation de chances !
L’une des siennes : le fait de naître après 100 ans dénués d’existence.
Ahhh. Elle était convaincue ! Ce Percepteur méritait d’avoir sa confiance !
Puis à la mention du vélo, une anomalie dans le chapiteau sembla s’activer :
C’était un drôle de damier qui grandissait sans s’arrêter, c’était démesuré !
Devant celui-ci qui s'étendait comme un échiquier légèrement déformé,
Elle saisit que parfois, avancer signifiait embrasser ce qui paraissait risqué.
Pourquoi prendre un pont,
Quand on est un chiffon ?
Pourquoi chercher un salut,
S’il n’y avait pas d’issus ?
Sur son visage, une mine circonspecte,
Devant ce trou béant rempli de mystères.
Elle s’autorisa alors, un regard en arrière,
Avant de murmurer, dans son si fier dialecte :
▬ Je ne suis pas sûre de vouloir traverser.
Puis avec une voix d’un timbre plus élevé :
▬ Est-ce que cela veut dire que…
Nos chemins vont se séparer ? Peut-être bien qu’elle avait le cœur serré,
Mais peu importe, il fallait s’élancer,
Car après tout, elle n’était qu’une invité,
En ces lieux chaleureux, tant et si bien animés.
Alors, tel un toboggan, elle se laissa glisser,
Dans ce trou sans fond, qui semblait la hisser,
Il y avait des fois, où il valait mieux ne pas trop penser,
Sinon qui sait, peut-être allait-elle s’envoler.
Les lois de la gravité, après tout, pouvait-on s’y fier ?
Ces symboles à droite et à gauche, donnaient la nausée,
Peut-être même avait-elle l’impression d’être hypnotisée ?
Mais à la fois, cette descente, elle ne pouvait que l’apprécier.
Alors… La dernière question qu’il était judicieux de se poser :
Cette Rain venue d’ailleurs, allait-elle atterrir en toute sécurité ?
Un petit yokai-objet de type "Teru Teru Bōzu".
Il vous aime déjà