Samantha ne peut pas finir sa planque tranquille car elle vient d’être rappelée au bureau. Elle souffle. Jamais elle ne serait libre de finir son enquête de la plus haute importance, ici, à la cathédrale, comme elle le souhaite.
Mais elle suit tout de même les instructions, et doit se rendre sur les lieux. A contre-cœur.
Le bureau a reçu de nouvelles indications : une vieille dame du quartier hispanique détient apparemment des informations cruciales sur une affaire en cours. Le bureau lui a envoyé une lettre pour la prévenir de leur venue quelques jours auparavant. Elle devait déjà probablement l’attendre.
La nuit vient de se lever mystérieusement quand l’agent Collins arrive devant la maison. Comme pour la prévenir que cette vieille dame a quelque chose d’obscure à lui confier. La lueur d’un lampadaire au loin brille faiblement ce qui ne l’aide pas à se sentir mieux. Samantha rassemble tout son courage, après tout c’est est un agent confirmé, rien ne peut lui arriver.
Elle est préparée.
Elle toque à la porte. Des pas se font entendre de l'autre côté de la porte.
Mais la silhouette de la personne qui vient lui ouvrir ne ressemble en rien à l’image de la vieille sorcière qu’elle s’était faite. Non, à la place elle fait face à un homme, grand, imposant, un peu crispé et… jeune.
« - Bon-Bonjour… Vous êtes… l’agent Collins, c’est ça ?
- Tout à fait, agent Collins, FBI. J’attends Madame Modeski, nous devions discuter. Pouvez-vous la prévenir que je suis arrivée ? »
L'homme la regarde avec un air déconcerté. Lui qui avait l’air déjà assez stressé est maintenant complètement confus. Ou méfiant, difficile à dire.
« - Vous dites que vous attendez… qui ? Je… je suis désolée, mais la personne que vous cherchez n’est pas ici. Vous ne vouliez pas m-me voir ?
- Vous voulez dire… qu’elle n’est pas ici, car elle n’est pas rentrée ?
- Je suis la seule personne qui vit ici », répond-t-il.
Soudain, Samantha réalise qu'elle a peut-être fait une erreur. Il est possible que les informations qu'elle a reçues soient incorrectes. Pourtant il l’attendait et connaît son nom, c’est qu’elle est au bon endroit. Et si le jeune homme lui jouait un tour ? Qu’il lui cache quelque chose ?
« - Je ne comprends pas, vous m’attendiez pourtant. »
L’homme hoche la tête et tourne les talons pour aller chercher un papier dans l’une des pièces chez lui. L’agent ne reste qu’à peine quelques secondes seule sur le perron quand l’individu revient et lui tend un papier plié en trois, probablement précédemment contenu dans l’une de ces longues enveloppes en papier. Elle l’ouvre, en silence, dans la nuit sans lune.
Il n’y a pas de nom dans la lettre.
Samantha commence à comprendre. Quelle bande de bras cassés au bureau. Autant, écrire une lettre pour prévenir de leur arrivée avec un template générique, d’accord. Mais se tromper de maison, ça c’est fort. Ou alors la maison a changé de place dans la semaine. Ca ne serait pas plus étonnant finalement.
« - Le nom de Modeski ne vous dit rien ? Une voisine peut-être ? »
Le jeune homme cherche dans sa mémoire, mais finit par hocher la tête. Samantha le remercie et lui laisse un numéro de téléphone, au cas où un élément quelconque lui reviendrait, avant de prendre congé. La nuit la nargue alors qu’elle retourne à son véhicule.
Pfff, plus qu’à reprendre la procédure depuis le début et tout refaire.
On va entendre parler de cette histoire au bureau !