La lune est belle ce soir | ft. Kyô

Le maire, enfin retrouvé, est retourné à son poste sitôt revenu de la ville toon. Xiao ne comptait pas espionner la fin de la conversation entre celui-ci et les trois gamins, mais il n'a fait qu'attendre Donatello pour le disputer sur son comportement, rien de plus... Et, au bout du compte, il est bien content de s'être adossé à côté de la porte pour pouvoir le sermonner, car les informations qu'il a apprises lui seront sans doute bien utiles dans sa quête de l'unique souvenir qui l'intéresse. Ainsi, la ville serait un immense terrain de jeu, et il y aurait des guides et des pistes pouvant les aider à le gagner... Il fronce légèrement les sourcils à cette révélation, mais il n'en saura pas plus : voilà qu'un vent violent le dégage, lui et les autres, de la mairie.

Une fois la remontrance faite, il est retourné lui aussi à son boulot - et il en a, du taf ! En partie à cause du maire, d'ailleurs, à qui il apporte les plaintes promises. Puis il est retourné au commissariat, où on lui a confié la patrouille du quartier asiatique jusqu'à la tombée de la nuit. Il a ainsi pu croiser Kyô, avec qui il a pu convenir d'un rendez-vous nocturne, chez lui - pour une fois ! - une fois leurs heures de travail respectif effectuées.

La suite de la journée se passa sans difficulté particulière, pour le plus grand bonheur du policier épuisé après son séjour à OuiR2Toon et son combat contre l'odieux Creampoof.

C'est donc un Xiao crevé qui rentre - enfin - chez lui, emmitouflé dans sa grande écharpe le préservant du froid du quartier caucasien, grand sac de courses en papier dans les bras. Kutsu l'accueille en venant se frotter contre ses jambes sitôt la porte d'entrée refermée, et son humain le lui rend bien en lui grattouillant le dessus du crâne. Il soupire, s'étire sommairement avant d'entreprendre de se dévêtir. Les vêtements de cuir pailleté rejoignent le panier à linge sale, l'écharpe le montant du portemanteau et les récipients du sac, le frigo. Xiao monte un peu le chauffage puis part s'habiller de nouveau, cette fois-ci avec des vêtements bien plus confortables - un bas de survêtement sombre assorti à un épais sweat à capuche, tous deux bien trop larges pour lui. C'est ainsi qu'il s'affale dans son vieux canapé avec un grognement, le chat grimpant sur ses genoux.

Il est complètement à plat, mais l'idée de voir son petit ami ce soir lui tire une petite risette discrète.

Il s'en est passé des choses, aujourd'hui. Xiao a besoin d'une soirée tranquille avant de reprendre le boulot le lendemain - à l'école, cette fois - et quoi de mieux que de la passer en compagnie de l'être aimé ?

Il ne faut pas longtemps à Kyô pour arriver à son tour et pénétrer dans la maison du policier. Il a bien rapidement compris que la porte avait été laissée déverrouillée pour sa venue.

Sitôt la porte ouverte, voilà que Kutsu saute des genoux de Xiao pour trottiner jusqu'au visiteur et lui quémander des caresses, comme à son habitude. Ainsi délaissé par son propre animal, Xiao se retourne pour l'observer se dévêtir avant qu'il ne le rejoigne, et l'embrasse pour la première fois depuis ce qu'il pourrait sembler des lustres. Il lui rend son salut d'un mouvement de tête avant d'ouvrir les bras pour l'accueillir contre lui. Sa chaleur, qui n'a rien à voir avec celle produite par les différents appareils de la maison, est la bienvenue, et il se presse doucement contre lui pour en profiter.

Pourtant, bien que cela fait bien une bonne semaine qu'ils ne se sont pas vus, il ne peut empêcher un grognement de passer ses lèvres lorsqu'il s'enquiert de sa journée.

« Hmmm, commence-t-il en retenant un soupir face à la remémoration de la mission du jour. On a retrouvé le maire, tout devrait revenir comme avant dans la ville lui annonce-t-il en premier avant d'enfin entreprendre le récit, bien entendu écourté, de leur aventure à OuiR2Toon. Il se doute bien que Kyô voudrait tout savoir de leur épopée qui s'est finie de manière presque héroïque.

Il soupire finalement lorsqu'il termine par la disparition de Creampoof et leur retour à Weirdtown, comme si raconter tout ça l'avait épuisé une nouvelle fois. Il a toutefois omis de parler du piège du kidnappeur afin de ne pas alarmer son petit ami pour rien. Après tout, ils vont tous bien et c'est le principal.

- Le maire a admis que son rôle n'est pas de nous rendre notre mémoire. On ne pourra donc pas compter sur lui pour résoudre ce mystère fait-il en faisant référence au souvenir qui a émergé voilà quelques semaines maintenant, lorsqu'il était malade. Il faut dire que l'enquête piétine - si Mchawi lui a fourni le début d'une piste, voilà que celle du maire vient tout juste de s'arrêter net. Enfin... Peut-être n'ont-ils finalement pas besoin d'en savoir plus ? La relation qu'ils développent avec le temps lui convient amplement, malgré l'attachement qu'il ressent encore envers son défunt mari - la présence constante de l'anneau autour de son cou n'aidant pas, bien au contraire. Mais il n'est pas prêt à s'en séparer. Pas encore. Si oublier est difficile, tourner définitivement la page l'est encore bien plus.

- Et toi, ta journée ? lui demande-t-il en une tentative de chasser cette pensée de sa tête. Il n'a pas envie de songer au passé, pas maintenant, pas lorsque Kyô est avec lui.

Awww, le pauvre. Xiao l'imagine sans peine penché en avant, se contorsionnant de sa grande taille pour trouver le meilleur angle, la position la plus confortable pour tatouer un dos complet. Lui n'est jamais passé sous une aiguille, mais il peut aisément supposer que certaines zones du corps humain pouvaient mettre celui du tatoueur à mal.

Le policier ferme les yeux un instant lorsque les mains de son petit ami viennent se loger sur sa cuisse et sa joue.

« Tu as pris une photo ? lui demande-t-il, l'air vaguement intéressé. Vu ce qu'il en a décrit, ce devait être une pièce magnifique. Il a un vrai don pour le dessin, c'est indéniable, même un profane comme lui peut le remarquer.

- Je suis passé chez le traiteur, les plats sont au frais indique-t-il alors que Kyô se rend dans la cuisine. Il pourra trouver quelques contenants en plastique dans le frigo presque vide ; de la soupe miso, des yakisoba, trois assiettes de curry, un plateau de sushis et makis, du riz en quantité et de la salade de chou blanc. Il y a clairement de quoi faire quelques repas là-dedans.

Tandis que le japonais s'affaire en cuisine, son partenaire remarque le calepin tombé au sol, qu'il ramasse sans un mot. Les cercles l'intriguent, serait-ce un exercice d'échauffement avant de se mettre réellement à dessiner ? Il faut dire qu'il n'y connaît rien. Finalement, il se lève et parcourt le carnet tout en se dirigeant à son tour vers Kyô, attiré par l'idée d'un bon repas avec lui. Il avait raison quand, un peu plus tôt, il a supposé qu'il n'avait rien mangé de la journée. Les habitudes ont la vie dure.

Il y a beaucoup de pages blanches, dans ce carnet, mais ça, ça ne l'inquiète pas vraiment. En revanche, il l'est plus par les quelques autres dessins qu'il y trouve, bien loin du style traditionnel habituel de son petit ami.

- Tu ne fais plus de japonais traditionnel ? lui fait-il, posant le cahier ouvert sur la table à manger avant de se glisser dans son dos pour l'enlacer, posant sa joue contre sa nuque. Je ne savais pas que l'abstrait t'intéressait autant. Il n'en est pas convaincu, cela dit, et ça se ressent dans le ton employé.

Peut-être que parler du calepin n'est pas une bonne idée, au vu de la réaction de Kyô, mais ce qui est fait est fait, et Xiao n'est pas vraiment du genre à prendre des pincettes. Alors il met les pieds dans le plat, et son partenaire lui avoue finalement qu'il est en plein syndrome de la page blanche.

Oh.

Le policier ne sera guère de bon conseil, lui qui n'y connaît absolument rien en dessin... Il ne peut que lui apporter un soutien inconditionnel, qu'il manifeste en resserrant doucement son étreinte autour de lui.

« Ca reviendra, lui assure-t-il. Les métiers créatifs sont des plus difficiles, songe-t-il, lui qui ne l'est pas du tout. Sans doute est-il trop terre-à-terre ou réaliste pour cela ? Ne te force pas. Repose-toi quelques jours, tu aviseras ensuite. C'est bien là le seul conseil qu'il est capable de lui prodiguer. Il vient embrasser sa nuque, se dressant sur la pointe des pieds un instant. Il y a plein de choses que tu sais faire, tu ne le réalises juste pas. Tu sais bien cuisiner, lui donne-t-il en premier exemple. Et tu peux prendre le temps d'apprendre à faire autre chose. Ce n'est pas le temps qui manque, ici. Et le chinois n'a pas tort : à Weirdtown, le temps est relatif. Ne se retrouvent-ils pas actuellement dans les années 1980, soit trente ans plus tôt que la normale ? Ne sont-ils pas immortels, incapable de vieillir ou de mourir ? Kyô a tout le temps qu'il lui faut pour se trouver un nouveau hobby et le développer pour qu'il devienne son gagne-pain.

Xiao lui-même n'est pas sûr d'avoir été policier ou professeur dans son ancienne vie. Et pourtant...

- Reste ici ce soir. » lui propose-t-il alors. Peut-être pourraient-ils regarder un film avant de s'endormir dans les bras l'un de l'autre ? Ca lui changera sans doute les idées, plutôt que de se morfondre dans son coin. D'ailleurs, le repas les attend, alors il relâche son étreinte pour prendre les mains de son petit ami, le guidant jusqu'à le faire s'asseoir à la table, face à la nourriture, s'installant tout proche de lui.

Ca lui changera sans doute les idées, oui. Il a l'air de bien en avoir besoin.

Un sourire s'installe sur les lèvres de son aimé, et c'est suffisant pour Xiao. Il le lui rend, peut-être plus discrètement, mais Kyô le connaît suffisamment pour pouvoir le discerner sans souci.

Ils mangent ensuite tranquillement, en silence pour l'un, faisant un brin de conversation pour l'autre. Kyô avait raison, ça lui fait du bien de manger un bout - la nourriture n'efface pas son épuisement, mais elle le revigore un peu tout de même.

Une fois le repas terminé et les contenants mis au recyclage - Kutsu a bien entendu eu droit à son propre petit bout de poisson -, les deux asiatiques abandonnent la cuisine pour rejoindre le canapé de nouveau. Dans les bras de son petit ami, le policier pourrait aisément se laisser glisser dans un profond sommeil, mais le tatoueur lui fait d'abord part d'une idée qui le traverse ; et Xiao comprend aisément la demande implicite qui lui est faite. Dessiner sur lui, carrément ? Hmmm. Il prend une seconde pour réfléchir. Pourquoi pas ; après tout, ça ne l'engage à rien, si ce n'est lui prêter un bout de peau, et il n'y a rien que Kyô n'ait déjà vu chez lui.

« De quoi as-tu besoin ? lui demande-t-il en se redressant, acceptant ainsi la demande qui lui est faite. On lui indique simplement son bras, alors Xiao remonte la manche de son sweat au-dessus de son coude, révélant la longue cicatrice qui s'y trouve. Mais ça, le tatoueur l'a déjà observé plus d'une fois.

- Fais comme il te plaira. » lui annonce-t-il alors, lui présentant son avant-bras ainsi dénudé.

De sa main libre, il se saisit de la télécommande négligemment posée à côté d'eux et allume la télévision, réglant le son sur un niveau bas ; ne s'en servant que pour avoir un bruit de fond, finalement. Il met le premier film qui lui semble intéressant - un thriller, à première vue -, active les sous-titres et se laisse retomber contre le dossier du canapé, son attention divisé entre le film et les faits et gestes de Kyô. Il est curieux de ce que le tatoueur va bien pouvoir créer.

Son partenaire s'installe à ses pieds, sur le parquet. Ce doit sans doute être plus simple pour lui que de rester à ses côtés, songe-t-il tout naturellement. Comme il lui faut plusieurs minutes avant de se mettre à travailler, Xiao laisse son attention divaguer, la portant finalement sur le visage de son petit ami. Qu'est-ce qu'il est beau, ainsi concentré...

Leur regard se croise. L'ombre d'un sourire se dessine sur le visage du policier, comme pour l'encourager dans son art. Quelques instants plus tard, le voilà qui se lance enfin. Le contact froid de la pointe du feutre puis son mouvement sur sa peau le fait légèrement frissonner. Ce n'est pas désagréable pour autant, cela dit, et il se laisse rapidement porter par les traits de Kyô.

La télévision est finalement délaissée au profit du paysage nocturne qui se dessine sur son bras, duquel il ne peut détourner les yeux. Il y a quelque chose d'apaisant à le regarder ainsi exercer son art, et Xiao relève qu'il a finalement réussi à dépasser son syndrôme de la page blanche. Tout ce dont il avait besoin, apparemment, était d'un cobaye humain.

Ca le ravi, de constater qu'il a eu raison de lui dire oui.

C'est alors qu'au détour d'une courbe, Kyô relance la conversation. La Lune est... belle ? Xiao le fixe un instant sans comprendre avant de regarder le cercle blanc qui a été tracé sur lui. En effet, la lune est belle ce soir. Il faut dire que le tatoueur est doué dans son art, mais il ne comprend pas pourquoi il rougit en lui disant cela. Peut-être a-t-il trop perdu confiance en lui ?

« Tu as un bon coup de crayon. » acquiesce-t-il, une vague impression de déjà-vu le prenant soudainement. Il la balaye toutefois loin de lui - sans doute a-t-il déjà entendu cette phrase dans un autre contexte. Mais il est bien trop fatigué pour s'en préoccuper maintenant.

Le déjà-vu s'estompe finalement après un long instant d'incertitude, malgré ses tentatives de ne pas y prêter attention. La lune est belle... Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire ? Il n'en a strictement aucune idée.

Il acquiesce de nouveau lorsqu'il lui rétorque que c'est pour cela qu'il en a fait son métier. Il le sait doué dans son domaine, et pour preuve : son shop marche bien - très bien, même. Des client.e.s, il en a, aussi il comprend très bien son désarroi et son désespoir face à la page blanche. Il ne peut pas décevoir ses client.e.s. Mais vu l'avancée du dessin sur son bras, qu'il sent fleurir au fur et à mesure des coups de feutre sur sa peau, l'inspiration semble être revenue - même si seulement momentanément.

Xiao l'a observé durant tout le processus mais il n'a pu voir le dessin qu'à l'envers, aussi saisit-il l'appareil lorsqu'on lui en donne l'occasion pour mieux apprécier la réalisation.

« Assurémment l'une de tes plus belles oeuvres lui fait-il en toute honnêteté, en lui rendant son téléphone une fois la photo examinée. Des illustrations et des tatouages, il en a vu plus d'une vingtaine au moins, lorsque Kyô voulait les lui montrer ou encore lui demander son avis profane, mais il doit bien avouer que ce dessin-ci est empreint de sentiments qu'il ne saurait décrire.

Et c'est alors que la magie s'opère.

Je t'aime, Xiao.

Xiao se retrouve projeté des années en arrière, lorsqu'une autre personne lui a un jour dit ces exacts mots pour la première fois. Une personne dont il ignore le faciès, et dont la voix se mêle à celle de son petit ami actuel.

Son défunt mari les lui a dit, lui aussi, ces mots emplis d'amour, et le souvenir lui tirerait presque une larme s'il le laissait le submerger. Mais il n'est pas question de gâcher ce moment, aussi résiste-t-il à l'envie de plonger dans cette réminescence du passé ; il se contente de sourire, aussi légèrement qu'il en a l'habitude, avant de se pencher en avant pour saisir le visage de Kyô avec douceur et apposer un baiser sur ses lèvres avec tout autant de délicatesse.

Ses yeux noirs se retrouvent à leur tour plongés dans ceux du tatoueur, tandis qu'il dépose une caresse sur sa joue dans un élan de tendresse qu'on ne lui connaît que trop peur.

- Moi aussi je t'aime, Kyô. » lui répond-il comme si c'était normal et naturel.

Les premières fois peuvent faire peur.
Les premières fois peuvent impressionner.
Les premières fois peuvent être difficiles.

Mais avec Kyô, tout est si... simple. Comme si c'était l'ordre naturel des choses. Alors Xiao ne craint pas de lui retourner verbalement ses sentiments, lui qui n'est pas un homme de parole mais d'action, lui qui a déjà vécu une histoire d'amour qui s'est si tragiquement terminée qu'il ne pensait pas un jour retomber amoureux.

Non, Xiao ne le craint plus.

Bien entendu, Kyô répond à son baiser, lui qui aime tant quand son petit ami lui témoigne son amour physiquement. Oh, ce n'est pas de la timidité, simplement Xiao n'est pas très friand des démonstrations d'amour trop expressives. Lui qui déteste être touché par quiconque accepte cependant beaucoup plus facilement les embrassades de son petit ami.

C'est presque comme si Kyô savait comment s'y prendre avec lui pour qu'il abaisse toute barrière qu'il a pu ériger au fil des années ; et d'une certaine façon, le chinois a rapidement su lui faire suffisamment confiance.

C'est presque comme s'ils se connaissaient d'avant, comme s'ils avaient déjà été intimes tous les deux. Mais ça, c'est acté depuis longtemps.

Soudain, le géant se jette sur lui et le renverse sur le côté, s'allongeant sur lui tout en l'étreignant de ses bras musclés. Xiao, après avoir légèrement grogné sous le choc, lui rend toutefois son étreinte. Il glisse ses bras autour de son torse pour le serrer un peu plus contre lui, savourant à son tour la chaleur de son corps sur le sien. Le bras sur lequel Kyô a dessiné tout à l'heure remonte jusqu'à sa tête, et ses doigts viennent se glisser dans sa longue chevelure bleue.

Il fait de lui l'homme le plus heureux de tout Weirdtown ? Xiao ne répond pas, mais quelque part, la réciproque est aussi vraie. A-t-il seulement été heureux avant de le rencontrer ? A-t-il seulement souri à quelqu'un ? Kyô doit bien être la première personne depuis deux ans à avoir pu lui tirer un rire franc.

Après tout, ce n'est guère étonnant. Il y a deux ans, il était encore au plus bas après la perte de son mari, et il ne voyait plus la vie du même oeil. Weirdtown l'a aidé à se reconstruire ; Kyô l'a aidé à redevenir celui qu'il était avant.

Assurémment, « La lune est belle ce soir. » répète-t-il, un sourire niché dans les cheveux de son aimé.