[Mission - Les caprices de mademoiselle] Steevy

N°30

Les caprices de mademoiselle

Rp solo Steevy

Aujourd'hui, un brin de soleil en même temps que les flocons qui tombent doucement sur le quartier caucasien, un temps merveilleux pour sortir, n'est-il pas? L'école est fermée en ce saint jour, c'est donc une opportunité de revoir sa garde robe, Rose-Marie commence à trouver le nombre de tenues à mettre relativement réduite, rendez-vous compte, elle les a mis bien trop souvent en ces soixante ans. Oui, elle a déjà été plusieurs fois en boutiques et à forcer quelques passants à prendre ses courses mais ça ne va pas du tout. Pourquoi? Eh bien parce qu'ils ne dégagent rien de charmant, de galant, de respectable, de majordome en bref. On va croire que n'importe qui peut lui convenir pourvu qu'il soit doué de deux bras et deux pieds. Elle a un standing, ne vous en déplaise.

Alors aujourd'hui, la voilà toquer au manoir, balayant son anxiété bien vite derrière son attitude habituelle de petite princesse. S'il avait été quelque peu rustre il y a quelque temps, elle est la première à avoir deviné que quelque chose clochait chez Mircea et cela n'a pas raté, c'était bel et bien une sorte de double maléfique qui se faisait passé pour lui. Elle le savait, c'était évident. Les gens ordinaires peuvent être de grand nigaud quand ils s'y mettent. Le voilà qui ouvre, l'espace d'un instant, le stress remonte d'un seul coup. Non, elle est la grande Rose-Marie, elle ne se laissera pas impressionné.

Le garçon hausse légèrement les sourcils mais n'est pas vraiment surpris, il se tient bien droit comme à son habitude sur le seuil de sa porte et esquisse un sourire quelque peu narquois en la voyant. Mais décide de faire comme si de rien n'était et qu'il n'avait aucune idée de ce pour quoi elle allait encore requérir son aide.

▬ Tiens, bonjour Rose-Marie, que me vaux le plaisir de ta visite?

La jeune fille fait une révérence en attrapant chaque pan de sa robe et croise ses jambes tout en se baissan et le saluant.

▬ Bien le bonjour Mircea, je venais prendre de tes nouvelles suite à ce fameux accident. Comment te portes-tu?

▬ Mieux. J'ai pris le temps de réparer certaines erreurs faites par mon double et rattraper mon retard sur ce qu'il s'est passé pendant mon absence. D'ailleurs j'ai appris que tu as voulu venir au manoir, c'est très risqué de ta part même si cela est apprécié. Il aurait pu t'arriver malheur.

▬ Tu agissais parfois étrangement mais je ne pouvais décemment pas m'infiltrer chez la maison d'un gentilhomme pour de pure spéculation, alors j'ai préféré en parler à quelques personnes de confiance.

▬ De confiance, hein?

Le type qui le prend pour un vampire c'est une personne de confiance? Le voilà éclaircir sa voix en essayant d'ignorer cette dernière remarque.

▬ Mais tu n'es pas venu que pour ça j'imagine.

Évidemment, il n'est pas dupe et la jeune fille exprime un sourire, soulagée qu'on lui mâche le travail, ce n'est pas toujours évident de demander un service sans paraitre impoli, surtout quand l'autre personne revient d'une mauvaise expérience récemment.

▬ Tout à fait, je te laisse l'immense honneur de pouvoir porter mes affaires jusqu'à chez moi et en échange pour tes loyaux services nous prendront également une nouvelle tenue pour toi, qu'en dis-tu?

Tenue de majordome, bien entendu, mais ça elle va éviter de le mentionner. Le garçon fait mine de réfléchir lui laissant l'illusion d'un espoir.

▬ Intéressant, tu essayes donc de m'acheter cette fois, mmmh....


▬ J'ai déjà tout ce qu'il me faut. Mais je ne doute pas qu'une fille aussi compétente que toi trouvera un affable bienfaiteur pour l'aider dans ces temps de trouble.

Oui, il est totalement sarcastique et fait mine d'être concerné par ses problèmes de porteur de courses avant de poser une main sur son torse en s'inclinant et en refermant la porte après un dernier au revoir. La jeune fille reste sans voix. Pourtant elle devrait être habituée, le nombre de fois où elle s'est faite recaler ne se compte plus. Elle peste un peu l'espace d'un instant, avant de se ressaisir rapidement, comprenant que ce n'est pas le comportement d'une dame. Mais quel méchant! Quel goujat! Il devrait être aux anges d'avoir le privilège de porter ses affaires! Comment va-t-elle faire maintenant? Elle a pourtant postée une annonce il y a de cela un moment, mais personne n'y a répondu. La voilà repartir, tête basse, se disant qu'elle va devoir à nouveau demander de l'aide à un gueux de passage.


Rose-Marie, 13 ans, collégienne.

N°30

Les caprices de mademoiselle

Rp solo Steevy

Quelle est cette chose qui s'avance devant elle ? Un humain ? Une créature ? Une.... télévision ? Un humain télévision ? Les pas de la demoiselle se stoppent devant cette curiosité. Et ça parle en plus. Mais ses vêtements ne sont pas classes du tout et pourquoi a-t-elle l'impression qu'il se moque quelque peu de sa culture en l'imitant grossièrement ? Elle a l'impression de revoir ses grandes silhouettes en uniforme rirent grassement devant elle. Et elle n'aime pas quand d'autres viennent pour tout retourner sens dessus dessous chez elle. Pour quoi faire ? Pourquoi aurait-on le droit de toucher à ses affaires ? Pourquoi personne ne dit rien ? Elle n'aime pas qu'on touche à ses affaires comme si elle avait fait quelque chose de mal. Si on prend toutes ses jolies choses, alors que lui reste-t-il ? C'est à elle, on n'a pas le droit !

▬ Vous permettez ?~

Ah, elle l'avait oublié celui-là, plongée dans ses pensées. Il essaye au moins de bien se présenter à elle. À part Mircea qui le fait naturellement, personne ne s'était donné cette peine alors, elle aussi, lui rend sa révérence. Rose-Marie ne fait aucune préférence entre les créatures et les humains tant qu'on a de bonnes manières. Son accent est exagéré, mais on doit pouvoir travailler dessus. Cette chose face à elle n'est pas une cause perdue même s'il est loin d'égaler l'autre garçon. Mais tout de même, elle fronçait les sourcils la jeune fille, comment peut-il oublier les bases ! N'importe qui savait ça ! Et peu importe si elle passait pour une mégère de le lui rappeler, elle n'en avait cure. Si cela lui permettait à l'avenir de ne pas refaire la même erreur, c'était le principal.

▬ Bonjour monsieur, je me nomme Rose-Marie. Et à qui ai-je l'honneur ?

Ouvrant sa paume comme pour lui faire signe que c'est à présent à lui de donner le change, elle lui laissait là une seconde chance de faire une meilleure impression que cela d'un homme qui vient s'imposer à une dame sans aucune éducation et prémisse moins familière. Elle fut néanmoins surprise de sa proposition et de ce micro qui parlait ? Elle cligna des yeux et détailla le petit objet. Ah ! Ses yeux venaient de disparaitre ! Quel drôle de personnage. Devait-elle accepter ? Elle n'avait pas meilleure offre alors pourquoi pas ? Il lui servira de majordome pour aujourd'hui, il lui faut absolument une nouvelle garde-robe. Acquiesçant, la jeune fille ramena ses bras le long de son corps en restant le corps bien droit.

▬ J'accepte vos services messire, menez-moi donc jusqu'à cette boulangerie dont vous me tarissez d'éloges. Puis, nous irons faire les boutiques et je vous remercierais comme il se doit de votre galanterie.


Rose-Marie, 13 ans, collégienne.

N°30

Les caprices de mademoiselle

Rp solo Steevy


Est-ce que les toons sont tous aussi étranges ? Pourtant, la jeune fille apprécie votre capacité à être aussi théâtrale, il ne lui manquerait plus qu'un fauteuil pour vous admirer sur cette grande scène qui est la vôtre et taper dans ses mains en vous envoyant une rose, debout à son balcon. Mais nous sommes dans la rue, l'endroit ne s'y prête pas. En fonction des situations, certains agissements paraissent bizarres, et là, vos pitreries la laisse de glace. Sa main par-dessus l'autre contre son ventre, elle vous regarde un peu confuse. Vous allez trop vite pour elle, on lui a toujours appris à ne pas être turbulente, que cela est non seulement déplaisant, impoli, mais surtout point digne d'une lady. Les ladies ont des gestes gracieux, prennent leur temps et reste calme en toute circonstance. Bien sûr, ce n'est pas toujours évident d'être détendu face à tous les interlocuteurs qu'elle croise, mais elle fait de son mieux, si elle laisse cela l'atteindre, elle ne serait plus digne d'une lady.

Alors qu'elle vous suit, elle reste ni trop en arrière, ni trop vers l'avant, mais pas vraiment à côté de vous, voilà, juste ce qu'il faut. L'homme doit mener la marche et s'assurer que rien n'entrave le chemin de la dame, évidemment. Pourtant, elle ne peut s'empêcher de grimacer en vous voyant sortir ce drôle d'engin qui lui rappelle les années 2010, ces téléphones portables avec lesquels elle avait bien du mal. On dirait Mircea, toujours le nez coltiné sur cet écran au lieu de prêter à la dame derrière lui. Est-ce que tous les hommes sont devenus ainsi ? Et elle, hein ? Ne vaut-elle pas mieux qu'un vulgaire objet sur lequel pianoter ? Tout de même, vous la vexez, ce n'est pas digne d'un gentleman ! Au moins, vous ne restez pas bien longtemps dessus, alors son air constipé s'évanouit bien vite.

▬ J’ai l’impression que le monde entier s’accorde à vous, mademoiselle. Vous devez être unique à ce point ! Je ne comprends pas pour-

Ne comprends pas quoi ? Elle arque un sourcil en restant muette, attendant la suite qui ne tarde pas à venir.

▬ Je ne comprends pas… Comment peut-on rester insensible à votre noblesse ?

Elle entrouvre les lèvres et baisse les yeux en se mordant la lèvre inférieur pour réprimer une réaction plus désinvolte, se contentant d'exprimer une moue boudeuse quant à cet état de fait qui reste malgré tout une humiliation pour elle. Le simple fait que vous soyez au courant suffit à la rendre honteuse. Si vous vous jetez à l'intérieur du magasin, elle met quelques instant pour se ressaisir et se remettre bien droite tout en avançant à petit pas en ouvrant élégamment la porte comme pour s'imprégner d'une aura que seuls les nobles dégagent.

▬ Venez, j’ai un laissez-passer ! ~

Alors que vous tendez la main vers elle, elle vous regarde avec un certain choc voir une indignation flagrante.

▬  Mais que faites-vous? On ne double pas les autres, c'est très malpoli! J'espère que vous dites bien la vérité car un tel comportement est inacceptable !

Par contre, la tirer comme une vulgaire souillon, n'avez-vous pas honte? Vous n'êtes qu'un inconnu ou presque pour elle, elle est une dame, elle peut marcher par elle-même et elle n'aime pas bousculer les gens. Créez lui donc le chemin, elle vous suit.

▬ Une baguette, bien sûr !

Elle vous fait confiance lorsque vous montrez cet objet technologique de tout à l'heure, pourtant la réaction de la boulangère lui déplait. Soit, elle vous manque de respect, soit vous n'avez pas réellement de laisser passer. Dans les deux cas, elle vient d'attirer l'attention sur elle de la pire des manières et passe un mauvais moment. Cette fois, elle croise les bras, une de ses mains s'agrippant à son coude pour se donner contenance. Oui, elle n'aime pas attendre, mais cela vaut toujours mieux que de sentir les regards colériques derrière elle et surtout entendre l'air exaspéré de la boulangère. La jalousie des autres est amusante, mais quand c'est pour une bonne raison.

Non, elle s'est fait des idées, son visage s'éclaire, vous avez déjà tout préparé pour elle, un bon point pour vous. Le revoilà, ce petit air fier alors qu'elle hoche la tête comme pour dire "pas mal, pas mal". Un macaron si grand, voyons, les dames ont un appétit de moineau, vous ne pouvez pas lui donner quelque chose de si gros, elle n'a pas le droit d'autant manger. Oh, elle sait, elle le partagera pour le goûter avec Goosebump. Elle le laisse dans le sac en papier et vous sourit pour la première fois, satisfaite.

▬  Souhaitez-vous autre chose, ma lady ? Sachez-en tout cas que moi... Je suis tout à vous ! ~

▬ Eh bien mon croissant pardi ! Ne m'avez-vous pas parler de croissant ?

Aaah vous avez donc oublié ? Heureusement, elle vous pardonne cet égarement. Et la voilà enfin redevenu bien plus enthousiaste malgré sa manière bien à elle de le montrer.

▬ Ensuite, vous m'accompagnerez aux boutiques de vêtements, il faut revoir votre garde-robe mon cher, un costume cravate ou un smoking pour aller avec ce nœud papillon vous irait bien mieux, hors de question de vous habiller comme un matelot quand vous êtes avec moi. J'insiste, ce sera ma manière de vous remercier et enfin, je pourrais arranger mes vêtements désuets.


Rose-Marie, 13 ans, collégienne.