Plus le temps passait, plus je comprenais pourquoi Weirdtown était la ville de l’étrange. J’avais effectivement cru comprendre qu’il s’était passé quelque chose au stade, et que la ville que j’avais connue s’en était trouvée profondément changée. C’était comme si… Comme si Weirdtown avait voyagé dans le temps. Les mœurs n’étaient plus les mêmes, et l’environnement s’était également trouvé transformé. J’avais tout simplement l’impression de ne plus reconnaître ma ville natale. Pourquoi ? Que s’était-il donc passé pour que la ville eût subi un changement aussi drastique ? Était-ce une quelconque farce des boss ? À moins qu’ils n’eussent été contrariés d’une certaine manière ? J’étais de mon côté quelque peu dérouté, mais je remarquais que ce n’était guère le cas de tout le monde. La mémoire était fluctuente au sein de la ville de l’étrange, et certaines personnes – à moins qu’il ne s’agît de la plupart – reprenaient leur vie comme si rien ne s’était passé. Comme s’ils n’avaient pas remarqué le moindre changement. J’avais parfois l’impression qu’être né ici m’octroyait un certain niveau de recul que d’autres n’avaient pas, mais là encore je n’en étais guère sûr. Faute de parler à beaucoup de monde, je n’avais aucun moyen d’établir une quelconque corrélation. Allais-je devenir fou à force de rester ici ? Ma mémoire finirait-elle par fluctuer autant que celle de mon père ?
J’avais envie de partir, de découvrir le monde extérieur. Néanmoins, mon intuition me poussait à la prudence dans la mesure où je n’avais jamais eu souvenir d’une personne étant partie de Weirdtown, encore moins d’une personne qui était revenue. Étions-nous prisonniers ici, en proie au jeu des boss – qui, j’en restais persuadé, étaient des ennemis ? À supposer même que j’arrivasse à quitter Weirdtown, quel sort m’attendait ? Je sentais qu’il n’y avait quelque chose de pas net dans ces histoires. Oui, je conservais mon envie de partir. Pourtant, je souhaitais en savoir plus sur ma ville natale, sur les boss, sur ces problèmes de mémoire. Je sentais que je passais à côté de quelque chose d’important, mais quoi ? Et le pire dans tout ça, c’était que j’avais l’impression de m’enfoncer dans l’abîme des mystères. À chaque fois que j’avais l’impression de me rapprocher de quelque chose, plus de questions finissaient par être soulevées. C’était interminable.
Pour le moment, j’avais choisi la voie de la discrétion. Je ne souhaitais guère me faire passer pour un fou en révélant un complot dans l’ombre sans la moindre preuve. Cela ne m’empêchait pas de poursuivre l’enquête de mon côté, en restant attentif à ce qui m’entourait. Aujourd’hui, je m’étais ainsi rendu à l’un de mes endroits préférés de la ville : la bibliothèque. Peut-être était-ce le seul lieu tant soit peu sensé à Weirdtown. Toujours une mine d’or d’informations, je feuilletais un livre des plus intéressants sur les machines à vapeur. C’est alors que j’entendis un bruit de pas feutrés derrière moi.
« Puis-je vous aider ? » demandai-je sans lever les yeux de l’ouvrage.
J’avais envie de partir, de découvrir le monde extérieur. Néanmoins, mon intuition me poussait à la prudence dans la mesure où je n’avais jamais eu souvenir d’une personne étant partie de Weirdtown, encore moins d’une personne qui était revenue. Étions-nous prisonniers ici, en proie au jeu des boss – qui, j’en restais persuadé, étaient des ennemis ? À supposer même que j’arrivasse à quitter Weirdtown, quel sort m’attendait ? Je sentais qu’il n’y avait quelque chose de pas net dans ces histoires. Oui, je conservais mon envie de partir. Pourtant, je souhaitais en savoir plus sur ma ville natale, sur les boss, sur ces problèmes de mémoire. Je sentais que je passais à côté de quelque chose d’important, mais quoi ? Et le pire dans tout ça, c’était que j’avais l’impression de m’enfoncer dans l’abîme des mystères. À chaque fois que j’avais l’impression de me rapprocher de quelque chose, plus de questions finissaient par être soulevées. C’était interminable.
Pour le moment, j’avais choisi la voie de la discrétion. Je ne souhaitais guère me faire passer pour un fou en révélant un complot dans l’ombre sans la moindre preuve. Cela ne m’empêchait pas de poursuivre l’enquête de mon côté, en restant attentif à ce qui m’entourait. Aujourd’hui, je m’étais ainsi rendu à l’un de mes endroits préférés de la ville : la bibliothèque. Peut-être était-ce le seul lieu tant soit peu sensé à Weirdtown. Toujours une mine d’or d’informations, je feuilletais un livre des plus intéressants sur les machines à vapeur. C’est alors que j’entendis un bruit de pas feutrés derrière moi.
« Puis-je vous aider ? » demandai-je sans lever les yeux de l’ouvrage.