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La météo des esprits | Rithy

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La météo des esprits

Forêt | Après-midi
Avec Rithy



Les scouts sont épuisés, ces temps-ci.

Ou plutôt, cette époque-ci. 1980 ! Une année pleine de paillettes, pleine de couleurs et pleine de musiques. Lesley se pensait ravie. Avec les cernes qui se creusent toutefois sous ses yeux, il est plutôt facile de deviner qu'elle a changé d'avis.

Les gens viennent se perdre sans arrêt, c'est un miracle qu'il n'y ait encore eu aucun mort (vraiment ?). Tous les matins, les scouts découvrent un nouveau feu de camp abandonné et pléthore de déchets aux alentours, et toutes les nuits, ils perçoivent un long volute de fumée monter jusqu'au ciel. Il faut toujours quelques volontaires pour se déplacer en groupe et aller gronder les intrus, et sous la lueur de la lune, personne n'est jamais pleinement rassuré.

Lesley se demande ce qui arrivera le plus vite : le feu de forêt accidentel, ou la guerre ouverte entre la fureur de Maodan et de ses pairs et le chaos enjoué des humains de la ville ?

Elle est à peu près sûre qu'elle s'effondrera avant. Pourtant, tous les matins, Lesley continue de faire le trajet jusqu'au camp des scouts et tout le monde se répartit la longue liste de tâches comme ils peuvent.

En l'occurrence, la tâche actuelle de Lesley est quelque peu particulière. Parmi les détritus abandonné, l'un d'entre eux pose spécialement problème. Il est surnaturel, semble-t-il ! Cela ressemble davantage à un objet oublié qu'à un déchet, même s'ils n'ont d'ailleurs pas pu l'identifier, de loin. La petite fille a discuté longtemps avec ses camarades pour déterminer sa nature, et l'un d'entre eux a affirmé pouvoir sentir ce genre d'énergie, et qu'il s'agirait d'un esprit. Malheureusement, il a également déclaré qu'il était incapable de le faire partir.

Un fantôme qui hante un souvenir cher ? Peut-être bien. Ils penchent toutefois davantage pour un méchant fantôme, peut-être même un yōkai malveillant. Son aura pestilentielle empêche quiconque d'approcher. Ce qui signifie qu'ils ne peuvent pas nettoyer la zone ! Un scout audacieux et agacé a cherché à s'approcher envers et contre tout, en se bouchant le nez, et a fini par s'évanouir malgré tout.

Lesley s'est portée volontaire pour aider à trouver une solution. Les scouts ne sont pas équipés pour des histoires d'esprit, et les exorcistes comme les moines, les mikos ou encore les prêtres shinto sont en ce moment débordés : les yōkai de la ville posent d'ors-et-déjà beaucoup de problèmes.

Ainsi donc, Lesley s'est entretenue avec... Le magasin sans le soucis.

Elle est venue sans attente, curieuse, polie et tout en même temps fort prudente. Non pas qu'elle-même se doute de quoi que ce soit quant à la nature du gérant : n'est-il pas louable de vouloir aider les autres ?
Non, c'est plutôt son père qui l'a averti qu'il trouvait l'homme louche. Des histoires d'adulte, suppose-t-elle. Qu'importe tant qu'il peut l'aider !

Et en effet, tout s'est déroulé sans accrocs. Lesley a tout de même dû débourser de sa poche, mais monsieur Crowe lui a promis aussitôt qu'il enverrait l'un de ses employés spécialisé en exorcisme dans l'après-midi.

C'est ce pourquoi la petite fille attend à l'entrée de la forêt, du côté du quartier caucasien, le fameux Rithy. Un enfant, a-t-il dit ! D'à peu près son âge. La petite fille remue d'un pied à l'autre avec une aura d'excitation atténuée par son visage inexpressif. Comme elle a hâte de rencontrer une nouvelle tête !

Malheureusement, il va bientôt commencer à pleuvoir, dans la forêt. Et seulement dans la forêt ! Les nuages qui s'amassent s'arrêtent pile à l'orée de celle-ci, projetant une ombre qui la rend davantage sombre et menaçante. Lesley devine qu'elle cherche à se montrer moins invitante pour les multiples intrus qui ne la respectent pas.

La jeune scout est conséquemment parée pour sa virée en forêt. Poncho de pluie jaune poussin au-dessus de sa tenue de scout, capuche remontée sur sa tête, foulard orange et plein de paillettes autour du cou : elle n'a supposément rien à craindre.
Elle a également amené un second poncho de pluie, vert, pour le jeune exorciste qui doit la rejoindre, rien qu'au cas où il en aurait besoin. Elle s'en voudrait de le laisser se faire tremper ! Surtout quand elle a la place de rajouter le vêtement dans son sac à dos rempli d'affaires de scout qui pourraient leur être utiles –sait-on jamais, la forêt semble d'humeur à ne vouloir laisser entrer personne aujourd'hui, alors quant à laisser sortir...

Qu'importe, tout ira bien ! Il n'y a plus qu'à attendre que Rithy arrive !


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Re: La météo des esprits | Rithy

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La météo
des esprits

Forêt | Après-midi | Avec Lesley


Résumé des jours passés :


JOUR ??? :


Driiing, driiing. Quoi ? Comment ça aujourd’hui ne va pas être un jour comme les autres ?! Se réveillant de sa torpeur (à 14h00 de l’après-midi), Rithy ajuste rapidement ses lunettes sur le rebord de son nez, prêt à saisir le combiné du téléphone à cadran :



Félix ?!
Cette pensée fait sursauter le jeune garçon qui, toujours cramponné à son combiné, tremble légèrement à la mention d’une mission pour lui. Mais… Mais… Il n’est pas prêt ! Le pauvre est encore en pyjama, n’a rien à se mettre sous la dent, et son ventre gargouille inlassablement. Vite, il prend une bouilloire pour se faire un sachet de nouilles instantanées, qu’il gobe à la vitesse de l’éclair avant d’enfiler une tenue plus adéquate : un pantalon… une veste à capuche… un T-shirt… Tous noirs ou gris.

Attends une minute, mais… Il n’a pas son chien ! Il doit annuler sur le champ ! C’est impossible qu’il arrive à faire cette mission tout seul  warning

— Féli… Mr Crowe !! Vous êtes toujours là ?? … J’ai quelque chose d’important à vous dire ! Je ne peux …

BIP, BIP, BIP…

Oh, non~ L’asiatique essuie une goutte de sueur sur son visage avant de tenter de se rassurer : ce n’est pas grave, je n’ai qu’à le rappeler ! Alors il observe avec une mine circonspecte, le téléphone qui se trouve face à lui. Bon… Euh… C’est censé marcher comment, ces trucs-là ? Il essaye d’appuyer directement sur les numéros, mais rien ne se passe. Pourquoi d’ailleurs… Le cadran tourne-t-il toujours du mauvais côté, lorsqu’il pousse avec son doigt ? Oh, flûte de zut. Tant pis… Il faut se résoudre à aller de l’avant parfois ! Après tout, il ne peut pas toujours fuir l’adversité…

Et puis… N'est-ce pas le cas typique d’un canular ? Il est possible que la rumeur soit lancée par quelqu'un qui préfère simplement éviter de se salir les mains... Une simple baliverne sur un supposé esprit, et le tour est joué : personne ne l'oblige à faire le ménage !... Après tout, cela s'est déjà produit par le passé ! Se dit-il en se frottant la tête, bien qu'il ne soit pas totalement convaincu.

Puis, ses mains se mettent à trembler de nouveau, à l’idée d’ouvrir la porte pour sortir vers l’extérieur. Cela doit faire des semaines, qu’il est plongé dans le noir de son appartement, alors… La perspective d’affronter des gens colorés à l’extérieur, alors que lui-même est aussi terne que la nuit, ne le réjouit pas des masses.

Ce n’est pas grave, encore une autre épreuve affrontée avec brio par notre héro du jour ! Le voilà qui galope en ce début d’après-midi, affrontant la tramontane en pénétrant dans le quartier caucasien. Qu’il fait froid ici ! Avec la peau sur les os, il ne peut s’empêcher de frémir en arborant un nez rouge qui le ferait presque passer pour un alcoolique.

Bon… Le tout maintenant est de trouver la personne qui l’a mandaté. D’ailleurs, à quoi ressemble-t-elle ?… Le pauvre ne possède que son prénom en guise d'indice. Alors, il décide de continuer son périple près du chemin qui sépare la forêt du quartier, tentant d’observer à droite à gauche, une personne qui semblerait être dans l’attente.

... Et c'est alors qu'il l'aperçoit : cette petite fille de 11 ans, vêtue d'un imperméable jaune canari si éclatant qu'il en serait presque éblouissant pour les yeux du jeune garçon. Il comprend soudain mieux pourquoi Félix a fait appel à lui… Peut-être espérait-il qu’en aidant une camarade de son âge, il se sociabiliserait un peu plus ? Il aimerait bien, c’est vrai… Mais, Rithy sait d'avance que c’est impossible - les enfants de son âge ne l'aiment pas, pense-t-il. Cette conviction reste ancrée en lui comme une tâche indélébile de sa vie d’avant qui le poursuit, même ici, à Weirdtown.

Finalement, il s'avance près d'elle, un brin hésitant. Ses doigts se tapotent nerveusement entre eux  point_right  point_left comme s'il espérait qu'une autre voix prenne le relais pour se présenter à sa place... Mais il sait que c'est impossible, alors il rassemble son courage et lui adresse la parole d'une voix timide, mais qu'il tente de rendre aussi assurée que possible :

▬ Coucou, c'est moi, Rithy...


— Le... le chasseur de fantômes. Parfois, j'assiste Mr. Crowe dans ses aventures,  et je dois dire qu'il est un peu débordé en ce moment ! Je vais faire de mon mieux, mais d'habitude, j'ai mon chien expert à mes côtés... AAhh... Je ne sais pas si je pourrai t'être d'une grande aide sans lui... Enfin, je vais quand même essayer ! C'est... C'est dans la forêt, c'est ça ?...

Il ne peut s’empêcher de remarquer avec inquiétude le changement radical du décor de la forêt. Les nuages s'amoncellent progressivement dans le ciel, prenant des formes particulièrement menaçantes. Même le brouillard emplit l'espace entre les différents arbres qui bordent l'entrée, ajoutant par la même occasion, une aura sinistre à cet endroit déjà sombre et inhospitalier. Décidément, lui qui s'attendait à un périple simple et bon enfant, est maintenant convaincu que d'affreux esprits vengeurs se cachent dans cet endroit... Bon...

Se grattant la tête par le stress, il tente néanmoins de se montrer rassurant, pour ne pas inquiéter la personne qui a fait appel à ses services.

*rehaussement de lunettes en cours* :


— Sur ce... euuh... Je te suis !
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La météo des esprits

Forêt | Après-midi
Avec Rithy



Oh !

Super !

Il est là !

Ce n'est pas dur de deviner, parce qu'il a l'air tellement jeune, lui aussi –même si comme tous les autres il la dépasse aisément de nombreux et pénibles centimètres. Mais il est presque aussi petit qu'elle, ce Rithy, et il se présente très poliment : elle sait déjà qu'elle va bien l'aimer !

Lesley hoche la tête plusieurs fois pour l'encourager. Ce n'est pas bien difficile de deviner sa timidité avec toutes ses hésitations. C'est dans ces moments-là, avec ces personnes-là, qu'elle aimerait rassurer, que la jeune scout se sent la plus frustrée. Elle ne peut guère sourire pour leur apporter du réconfort, guère rire pour montrer comme leur blague était drôle, guère beaucoup plus que parler et essayer de bien choisir ses mots.

Elle tend la main avec beaucoup d'énergie vers le petit Rithy, avec un mouvement de balancier d'avant en arrière, de ses talons à ses orteils, tel un bateau en pleine mer. Il va devoir viser pour serrer cette main tendue en guise de bonjour.

« Oui, tu me suis. Mais pas tout de suite, je veux d'abord tout t'expliquer, c'est très important. Bonjour, donc, je m'appelle Lesley. Je suis très très très contente de te rencontrer. Monsieur Crowe t'a expliqué je crois mais je dois quand-même te donner quelques consignes. »

Elle se retourne momentanément pour désigner le ciel du doigt.

« Il ne fait pas beau. Et il y a un tout petit peu de brouillard. Ça veut dire que tu dois rester très proche de moi. Tu peux me tenir la main si tu as peur de te perdre. Et tu dois m'écouter si je te dis de faire des choses. Je t'expliquerai toujours après, mais des fois il faut réagir vite. Oh, et j'ai amené ça. »

La jeune fille soulève son poncho jaune canari pour enlever son sac à dos, juste le temps de le fouiller et de sortir un autre poncho de pluie.

Son vert d'eau jure cruellement avec tout la tenue que porte Rithy ; elle lui évoque à vrai dire les mêmes nuages noirs que ceux qui surplombent la forêt. Est-ce qu'il ne va pas bien ? Il aurait besoin des paillettes des années 1980 dans sa vie, peut-être cela l'aiderait-il à être plus heureux.

« C'est pour toi. Pour que tu ne sois pas trempé. Prends. Tu me le rendras à la fin. » Annonce-t-elle en lui tendant fièrement le poncho, et bien que cette fierté ne se traduise que par un gonflement subtil de son torse, et toujours pas via la moindre expression de visage.

Cela fait, Lesley remet son sac sur son dos, réajuste son propre poncho, et regarde le garçon enfiler son présent, tout cela en s'appuyant d'un pied à l'autre, fort attentivement.

« La forêt est de mauvaise humeur à cause des visiteurs peu respectueux. Mais je suis sûre qu'elle t'aimera bien en apprenant à te connaître. Tu verras. »

Elle fait un demi-tour sur une seule jambe, les mains dans son dos, déterminée et enjouée (sans jamais pouvoir le montrer).

« Maintenant, tu peux me suivre. J'espère que tu es prêt. Est-ce que tu l'es. Dis-moi si tu as des questions. Ou si tu es inquiet. »

Au loin, les premières gouttes de pluie tombent. Oh, la forêt est boudeuse, mais elle finira par comprendre qu'ils sont juste venus l'aider.


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Re: La météo des esprits | Rithy

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La météo
des esprits
Forêt | Après-midi | Avec Lesley


Il était remarquable de voir à quel point Lesley hochait compulsivement la tête à chaque phrase qu'il prononçait. Rithy leva ses petits yeux ronds vers elle pour l'observer attentivement, cherchant à capter les moindres détails de sa personne, avant de les baisser de nouveau vers le sol :

~~~~ Timidité ~~~~

Puis, son regard s’attarda sur les mouvements de son corps, qui lui donnaient presque le mal de mer, tandis qu'elle levait sa main vers lui. Qu'attendait-elle exactement ? Pourquoi le corps de la jeune fille semblait ainsi déborder d'énergie, tandis que son visage, à l'opposé, restait un brin inexpressif ?

Les influences culturelles chinoise, cambodgienne et française de Rithy semaient le doute dans son esprit quant à la manière appropriée de réagir face à ce geste. Cette jeune fille était probablement anglaise, mais le flottement dans ses pensées le plongeait dans une gêne indescriptible.

En tant qu'européenne, sa référence la plus proche était la France… Devait-il faire la bise pour lui dire bonjour ? Non, non… La bise était une coutume très française et même lui avait du mal à s’y faire… Cependant, ne devait-on pas réserver les poignées de main aux hommes ? Tout cela le tourmentait... Finalement, dans un élan de confusion et de respect, il opta pour un geste timide, totalement incertain de la réaction appropriée :

Le garçon hocha la tête devant elle avec dévouement, s’aidant par la même occasion de ses deux mains pour retenir la sienne en mouvement. Il posa alors son front sur le poignet de la jeune fille, la voix légèrement tremblante lorsqu'il articula :

« Enchanté !! »

….

OK ! Il recula brusquement, lâchant sa main et manquant de peu de perdre l'équilibre. Ce n’était sûrement pas la réaction la pluuuus adéquate qui soit ! Oh, flûte, Rithy, qu'est-ce que tu as fait encore ? Tu es vraiment nul ! C'est pour ça que les gens te trouvent bizarre… Comment vas-tu faire pour te rattraper… ? Se sermonna-t-il à la troisième personne, une grosse goutte de sueur perlant sur sa tempe droite. Heureusement, elle était là pour rectifier la situation, sans faire de vagues :

— Oui, tu me suis. Mais pas tout de suite, je veux d'abord tout t'expliquer, c'est très important. Bonjour, donc, je m'appelle Lesley. Je suis très très très contente de te rencontrer. Monsieur Crowe t'a expliqué je crois mais je dois quand-même te donner quelques consignes.

Il était prêt à se mettre en marche à l’évocation de sa première phrase, puis se stoppa net devant la forêt, à l’évocation des trois dernières. Très, Très, Très contente de le rencontrer ? Cela faisait beaucoup de superlatif ! Le petit bonhomme détourna la tête pour dissimuler ses joues rosies par la gêne… Puis, il la regarda de nouveau, cette fois entièrement concentré sur ses prochaines paroles :

— Il ne fait pas beau. Et il y a un tout petit peu de brouillard. Ça veut dire que tu dois rester très proche de moi. Tu peux me tenir la main si tu as peur de te perdre. Et tu dois m'écouter si je te dis de faire des choses. Je t'expliquerai toujours après, mais des fois il faut réagir vite. Oh, et j'ai amené ça. C'est pour toi. Pour que tu ne sois pas trempé. Prends. Tu me le rendras à la fin.

Il se retrouvait de nouveau à bafouiller (... Heureusement qu’il n’avait pas de barbe !) une lueur d'inquiétude traversant ses yeux à l'idée de devoir tenir sa main pendant toute la durée du trajet… C'était une situation qui le mettait mal à l'aise... Non, non, non, non, non... Se tenant à la frontière entre la panique et la compréhension de l'importance de cette demande, Rithy chercha désespérément une solution qui puisse satisfaire les deux parties. Soudain, une idée lumineuse lui traversa l'esprit :

— Eurêka ! Pour éviter de nous perdre dans le brouillard... Je propose qu'on se relie avec cette brindille en bois…

Il se pencha vers le sol poussiéreux, puis revint avec son trophée, la tenant si fermement dans sa main qu'il avait presque peur de la casser. Puis, avec un air hagard mais reconnaissant, il récupéra le poncho aussi fluorescent que les rainettes du coin… C’est que… C’est que c’était… Coloré… Oui ! C’est ça le mot ! Coloré. Hm~

— La forêt est de mauvaise humeur à cause des visiteurs peu respectueux. Mais je suis sûre qu'elle t'aimera bien en apprenant à te connaître. Tu verras. Maintenant, tu peux me suivre.

Elle venait de soulever une notion intéressante ! La question se posait donc : était-ce la forêt elle-même qui avait une conscience et était en colère, ou bien était-ce des esprits maléfiques qui hantaient ces bois ? Cela lui rappelait diverses séries fantastiques, comme le Seigneur des Anneaux avec les Ents, ces esprits de la forêt, ou encore Zelda, avec les Kokiris, ces êtres liés à la nature…

Aaaah… Lui, notre jeune garçon, n’avait jamais été très aventureux dans la vie réelle… Cette réalité qui le forçait à vivre sans jeu vidéo, le poussait à se poser des questions loufoques : et s’il faisait de la vie, son terrain de jeu ? Il se demandait ce que représenterait une version de lui-même, plus vagabonde et téméraire, plus explorateur et aventurier, à la Robinson Crusoé… C’était l’occasion d’essayer, peut-être que cela pouvait lui plaire ?



Après avoir ouvert de nouveau les yeux pour s’éloigner de cette vision de lui, il scruta les bois environnants, se demandant s'il risquait de s'égarer indéfiniment, comme dans les bois perdus du jeu « A Link to the Past »…

— J'espère que tu es prêt. Est-ce que tu l'es. Dis-moi si tu as des questions. Ou si tu es inquiet.

— Je suis inqui… Euh… Je suis prêt !

Et pour prouver sa motivation, il avala sa salive en dépliant devant lui le poncho de sa coéquipière. Après tout, c'était un peu comme un uniforme de travail ! Il ne fallait pas faire le difficile, ce n'était pas dangereux d'être coloré, et il n'était pas allergique au vert, n'est-ce pas ? En plus, ça lui ferait un bon camouflage dans la nature, ce n'était pas une mauvaise idée... Allez, il devait se prendre au jeu !~





— Euh … Ne suis-je pas... Un brin ridicule… ?
disappointed_relieve


Bredouilla-t-il, timidement. Bon sang, c'est quoi cette obsession de la dark mode ! Ici, on est en pleine nature, pas sur un podium ! Alors adieu les chichis du Rithy ~
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Re: La météo des esprits | Rithy

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La météo des esprits

Forêt | Après-midi
Avec Rithy



Oh ! Oh oh oh !

Rithy se penche et s'incline comme un chevalier servant pour poser son front sur son poignet ; Lesley se sent soudainement comme une princesse très délicate, une qui serait connue pour avoir le sourire le plus doux parmi tous les royaumes magiques. Elle lève la jambe droite et puis la repose, lève la jambe gauche et puis la repose aussi, et continue son petit manège jusqu'à ce que Rithy se redresse.

Comme elle est contente ! Il ne manquerait plus qu'une belle robe et un beau diadème sur sa tête pour se sentir vraiment très royale. Si seulement elle pouvait sourire de toutes ses dents pour le lui montrer. Ah, mais il y a trop de choses à expliquer, Lesley doit commencer. Elle délivre les consignes de sécurité et tandis qu'elle lui présente le poncho, il lui présente une brindille –qu'il vient de ramasser là pour se sauver d'un embarras que la petite fille ne soupçonne pas.

« Oh, oui, très bien, d'accord. » Accepte-t-elle. « Viens, échangeons, je tiens ta brindille pendant que tu mets le poncho. On se tiendra par la brindille après. »

Se tenir par la brindille, comme c'est rigolo.

Presque autant que Rithy avec ce beau vert ! Il paraît tout à coup beaucoup plus joyeux, Lesley aime beaucoup. Elle tapote ses deux mains ensemble comme si elle était en train de l'applaudir ; oui, il a l'air prêt ainsi, cela va sans dire. Le pauvre a toutefois l'air quelque peu hésitant, et ne tarde d'ailleurs pas à exprimer son inquiétude.

Lesley s'empresse de le rassurer.

« Oh non non non. Tu n'es pas du tout ridicule. Tu ressembles à une grenouille, c'est très mignon. J'aime bien les grenouilles. Est-ce que tu aimes les grenouilles, dis. »

Elle l'encourage d'autant plus qu'elle lève tout à coup la main et lui offre... Sa propre brindille à tenir. Oh, ce serait plus pratique de se tenir par la main, mais elle ne se montrera jamais insistante, se contentera de redemander plus tard si elle peut lui prendre la main pour lui montrer qu'elle l'aime bien.

« Tiens, la brindille. Elle risque de casser en chemin. On trouvera une vraie branche plus solide dans la forêt. N'en arrache pas surtout. Prends celles par terre. Allez, viens. »

Toute enjouée, elle le guide alors jusqu'à l'orée de la forêt. Le changement immédiat : sous le feuillage des arbres et les nuages gris, l'atmosphère s'assombrit, le ciel gronde de quelques orages invisibles (comme un chat qui feule pour rien, juge Lesley) et une fine bruine tombe déjà sur leur tête.

Ploc, ploc, ploc, comme une mélodie qui veut les embêter.

« La, la, la. » Chantonne Lesley d'une voix sans mélodie, et qui ressemble ainsi davantage à une forme de consolation, à la façon d'une mère qui s'occupe de son enfant boudeur. « Nous venons en paix. Ne sois pas fâchée. »

Elle tourne la tête vers Rithy, et peut-être bien ralentit. Elle est scout, elle a l'habitude de s'aventurer entre les racines et sur la terre mouillée ; elle ne voudrait pas le fatiguer.

« J'aime bien penser que la forêt nous entend. Ou ses esprits. Ou ses animaux ou ses plantes. C'est amusant. » Informe-t-elle avec tout le sérieux du monde et pourtant beaucoup d'étincelles tout au fond de son regard. « Est-ce que tu veux essayer de lui dire un gentil mot. »

Oh, Rithy a l'air très gentil, elle se persuade qu'il aimerait essayer. Elle demande tout de même après coup, bien bavarde, toute excitée dans son poncho de poussin, en faisant de grandes pas exagérés et lents pour marcher à ses côtés.

« Est-ce que tu es déjà allé dans la forêt, dis. Tu l'aimes comment. Tu aimerais la visiter. Je pourrais te faire visiter, mais peut-être quand il fera plus beau, ce sera mieux. J'aime mieux remercier comme ça qu'avec de l'argent. Qu'est-ce que tu fais des anis que tu gagnes toi. »


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Re: La météo des esprits | Rithy

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La météo
des esprits
Forêt | Après-midi | Avec Lesley


Avec une gentillesse éclatante, la jeune fille échangea son poncho contre sa brindille fragile, un troc qui semblait un peu déséquilibré à ses yeux. Dans l'univers d'un jeu vidéo, il aurait été comblé par cette transaction : une armure offrant une protection contre la pluie de +2, en échange d'un simple morceau de bois trouvé à l'orée de la forêt, quelle aubaine ! Mais dans la réalité, il se sentit un peu dépourvu dans cette nouvelle tenue... Surtout lorsqu'il fut comparé à un amphibien ~

— Une grenouille ?

Jetant un regard vers lui-même, il se demanda ce qu'il devait en penser : sa peau était-elle flasque et venimeuse ? Si elle n'avait pas révélé son affection pour les grenouilles, il aurait pu prendre cette remarque avec une certaine méfiance ! Mais l'excitation dans ses yeux semblait authentique... Rithy, un peu décontenancé, haussa simplement les épaules avec un soupçon de surprise avant de tenter d'adopter une attitude plus positive :

— Oh.. C’est d’accord, je serai une grenouille verte, mais seulement pour aujourd’hui ! Avec toi en tenue de kokoï, on devrait former un bon binôme dans cette forêt !

Puis il prit une mine pensive avant d’ajouter, plus serein :

— D’ailleurs, j’aime bien Frog de Chrono Trigger, je ne sais pas si ça compte ! Du coup… On peut dire que j’aime bien ces animaux !

Alors qu'elle lui confiait la brindille avec l'instruction de ne pas casser de branches, il hocha la tête comme un élève modèle. Au fond de lui, il en était conscient : il n'était pas chez lui, et chaque action qu'il entreprenait pouvait potentiellement perturber l'équilibre délicat de la forêt.

Grimaçant légèrement, il observa le paysage changer de façon drastique à mesure qu'ils avançaient. Il saisit rapidement l'extrémité du bout de bois, conscient qu'il devait rester connecté à elle une fois qu'ils s'enfonçaient dans les bois… Les arbres grinçaient avec fureur, comme s’ils lançaient des menaces vengeresses : c'était clairement un avertissement… Il se retint de demander à Lesley si cette mission était réellement une bonne idée, mais… Elle semblait si joyeuse.

Pendant ce temps, la jeune fille continuait de chanter à tue-tête, ses grandes enjambées et ses murmures insouciants semblaient calmer l'esprit de la forêt. Bien que ce fût normalement son rôle d'exorciste d'apaiser les fantômes, il espérait secrètement que cela fonctionnerait...

— J'aime bien penser que la forêt nous entend. Ou ses esprits. Ou ses animaux ou ses plantes. C'est amusant. Est-ce que tu veux essayer de lui dire un gentil mot.

Rithy l'observa avec attention, s'efforçant de ne pas trébucher sur les racines ou de se faire surprendre par une branche basse. La pluie battante rendait chaque pas difficile, et il avait déjà manqué de glisser plusieurs fois. Heureusement, Lesley était agile, et la brindille tenait bon malgré tout. Il se demanda même si elle ne serait pas une meilleure compagne que lui dans cette aventure.

Lorsqu'elle lui demanda de parler à la nature, il eut un hoquet de surprise, déjà légèrement essoufflé par leur propre marche. Passer ses journées à ne rien faire au lit n'avait pas exactement entretenu sa forme physique... Lesley avait raison : il devait faire des efforts pour s'intégrer dans ce nouvel environnement, surtout s'il y avait un esprit qui hantait les lieux. Mais que lui dire ?

— Bonjour Madame la Forêt... Je m'excuse, j'aurais dû me présenter plus tôt ! Je suis Rithy et c'est ma première fois ici, je ne voulais offenser personne... Il paraît qu'un simple détritus peut causer bien des ennuis ! Alors je suis venu m’en occuper… Je ferai de mon mieux pour ne pas déranger et partir sans faire de vagues ! D'accord... ?

Il regarda Lesley, un peu gêné par sa prestation qu’il jugeait moyenne, puis plongea son regard dans le sien :

— Tu penses que c’était comment…?

Puis, après un bref instant de réflexion, celle-ci reprit son rythme effréné, toute excitée. Elle semblait tellement à l'aise ici, comme un faon gambadant dans un champ de blé. Pour Rithy, qui n'avait pas l'habitude de la vie en pleine nature, c'était un véritable défi. Comment faisait-elle pour vivre ainsi, aussi loin de la technologie ? Ne se sentait-elle jamais seule ?

— Est-ce que tu es déjà allé dans la forêt, dis. Tu l'aimes comment. Tu aimerais la visiter. Je pourrais te faire visiter, mais peut-être quand il fera plus beau, ce sera mieux. J'aime mieux remercier comme ça qu'avec de l'argent. Qu'est-ce que tu fais des anis que tu gagnes toi.

Rithy s'arrêta un instant pour réfléchir à cette flopée de questions. Ce n'était pas facile de penser à tout ça, en évitant les obstacles de la forêt ! En cet instant, sous la pluie battante et avec son nez qui commençait à rougir à cause du froid, il ne pouvait pas vraiment dire qu'il appréciait ce lieu... Mais exprimer cela à voix haute risquait de froisser la nature, et ce n’était vraiment pas son intention.

— Oh comme tu le sais, c'est ma première fois en forêt ! J'aimerais bien comprendre ce qui t'attire ici,  je suis très curieux ! Même si pour l'instant, ça semble un peu hostile… Mais peut-être que c'est comme avec les fantômes  ? Certains sont peu enclins à la conversation au début, mais une fois qu'on comprend leur motivation, on finit par ressentir de la compassion pour eux.

Puis en ce qui concerne les ANI, il se montra beaucoup plus enthousiaste :

— De mon côté, avec les petites économies que je récolte, je m’achète de la nourriture, quelques bricoles par-ci, par là, des outils d'exorcisme... Mais parfois, il m’arrive de ne pas avoir besoin de m’acheter à manger, comme à Pâques, par exemple, où j'ai pu me régaler de chocolat pendant un mois entier sans débourser un centime pour mes repas ! Là j’essaye d’avoir assez d’argent pour m’acheter une console, ça fait un moment que je n’ai rien dépensé pour moi… Et toi, que fais-tu de ton argent ? As-tu de la famille ?

Il reprit sa marche aux côtés de Lesley, se baissant pour ramasser une branche plus solide qu'il fourra dans son sac à dos, au cas où sa brindille viendrait à se casser. Puis, un grondement de tonnerre au loin le fit sursauter, bien que pas la moindre lueur d'éclair ne fût visible… C’était terrifiant.

— Tu crois que c'est encore loin ?
Demanda-t-il, de moins en moins rassuré à l'idée de plonger dans les bois.

C'était peut-être la première fois qu'il regrettait de ne pas être entouré de noirs et sombres bâtiments, où résidaient de nombreuses personnes... C’était la première fois qu'il se sentait aussi petit, dans un environnement qu'il ne maîtrisait pas.

Oh bien sûr, c'était à la fois terrifiant et envoûtant. Il souhaitait sincèrement apprécier ce moment présent, mais pour l'instant, il était surtout dominé par la peur de l'inconnu… Forêt, s’il-te-plaît, ne me rejette pas.
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La météo des esprits

Forêt | Après-midi
Avec Rithy



Chrono trigger ? Oh, Lesley ne risque pas de connaître une telle référence, elle qui vient d'une époque lointaine et qui préfère la nature à l'intérieur d'une maison. Pour autant, rejetterait-elle l'idée de se reposer une journée devant un écran ? Sans doute que non ; encore faudrait-il que quelqu'un lui fasse découvrir tous ces univers.

Et actuellement, ils ont un autre univers sous leur yeux qui accapare toute leur attention !

Ploc ploc ploc. Très rapide, très bruyant. Mais la forêt ne fait que souffler ! Et la forêt ne fait que grogner. Lesley ne se laisse guère impressionner par les éclairs blancs qui illuminent par à-coups le ciel gris.

Elle chantonne, elle hisse le drapeau blanc, elle invite Rithy à en faire de même. Elle fait exprès de marcher plus lentement encore en sentant le petit poids de sa main à l'autre bout de la brindille, pour le laisser parler. Elle pourrait courir des heures !

Oh, il se présente très poliment Rithy. C'est très bien ! Elle hoche la tête plusieurs fois pour l'encourager, même sans se retourner, pour lui montrer qu'il peut continuer. Et à la fin, quand il lui demande son avis, elle s'arrête et de sa main libre, lui tapote une, deux fois la tête, comme avec les touts petits (ceux qui le sont encore plus qu'elle et lui).

« C'est très bien. », Assure-elle cette fois à voix haute. « Ça s'entend que tu es gentil. Tu choisis de gentils mots. Regarde. Regarde bien. »

Les éclairs grondants ont cessé. Coïncidence ou acceptation ? Qu'importe, c'est bon signe ! Lesley enchaîne avec une flopée de questions tout en sautillant joyeusement, éclaboussant de boue les alentours sans dire pardon à qui que ce soit.

« Oui, oui, exactement. », confirme-t-elle. « La forêt est méfiante. Au début, elle n'aime pas trop, mais elle se laisse vite apprivoiser. Comme Maodan. C'est le garde forestier. Hé hé. »

On aura jamais entendu un rire d'enfant aussi monotone et dépourvu de joie. Lesley ne l'aime pas beaucoup, son rire, mais elle en a besoin pour marquer ses plaisanteries. Elle ne voudrait pas vexer sans le faire exprès quelqu'un !

De la nourriture. Des bonbons, surtout ! Du chocolat, très bonne idée. Lesley devine que Rithy vit seul, c'est le cas de beaucoup d'enfants. Trop à son goût, elle sait qu'elle est chanceuse et pourtant trouve qu'elle ne l'est pas beaucoup.

Est-ce qu'elle a de la famille ?

Pof. La jeune scout a sauté à pieds joints avant de s'arrêter momentanément. Complètement immobile, telle une image figée, ce n'est guère l'habitude de Lesley.

« Oui. Mon papa. C'est la voix de la radio. Il me lit des histoires avant de dormir. Je l'aime très très très très fort. »

Pourtant elle abandonne bien vite le sujet, oublie de répondre aux autres questions et se sert du silence pour recommencer à s'animer : cette fois Lesley avance par à-coups, un bond après l'autre, lentement, exprès pour laisser Rithy souffler même si ça malmène leur petite brindille.

« Loin. Je ne sais pas. Je connais le chemin mais des fois c'est plus long que d'autres. C'est la forêt qui choisit. »

Est-ce que cela rassure le pauvre Rithy ? Oh, la petite fille voit bien comme il est inquiet. Très bien ! Elle va lui montrer pourquoi elle a de bonnes raisons de bondir et de sautiller.

« Viens. Par ici. J'ai une surprise pour toi. »

Elle bifurque tout à coup et se met à présent à marcher sur la pointe des pieds. Ils enjambes les racines, Lesley s'appuie sur les troncs pour ne pas glisser dans la boue, et au bout d'un moment, elle s'agenouille même complètement.

« Chut. Doucement. Suis-moi, ce n'est plus très loin. »

Ils avancent clopin-clopant à genoux, rien de très pratique ; étaient-ils obligés de se faire discret si vite ? Qui sait, peut-être Lesley voulait-elle seulement s'amuser.

Quoi qu'il en soit, ils traversent quelques buissons et se rapprochent d'un nouveau son. Un ploc ploc différent, puisqu'il frappe non plus la terre et les feuilles mais un étang !

Et puis pas seulement des ploc ploc. Des crôa crôa des plus mélodieux, qui chantent vraiment beaucoup mieux que Lesley avec sa voix plate et monotone. Ne serait-ce pas également des instruments que l'on entend ?

Lesley fourre son visage entre les brindilles des buissons pour zieuter, et puis tire sur celle qui lie leurs deux mains.

« Regarde. Écoute. », invite-t-elle en chuchotant. « C'est des grenouilles comme toi. Elles ont un orchestre. »

Tout un orchestre complet, avec un public composé de poissons qui ont mis la tête hors de l'eau spécialement pour les écouter et de quelques oiseaux qui se sont perchés sous les feuilles des arbres pour regarder. Les grenouilles, elles, sont drôlement bien habillées avec leur costard et leur cravate : ce sont des professionnelles, ça se voit !

« Elles ne font des spectacles gratuits que quand il pleut, toujours au même endroit. », explique Lesley à voix basse. Elle désigne de l'index, toujours discrètement, toujours dans leur buisson, une rangée de tambours dont aucun animal ne joue. « C'est la pluie qui fait les percussions, c'est leur invité d'honneur. Sinon ils restent sous l'eau, on entend vraiment très mal. Elle joue bien la pluie tu trouves pas. »

Tam, tam, tam tam tam et crôa crôaaaa crôa. Lesley tapote en rythme une main sur sa cuisse, toujours agenouillée. Pourquoi se cachent-ils ? Elle oublie manifestement de le dire ! Mais elle profite du spectacle et espère que Rithy l'aime bien aussi.


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La météo
des esprits
Forêt | Après-midi | Avec Lesley


La forêt semblait peu à peu se calmer, comme si elle écoutait attentivement, suspendant ses nombreux bruits et ses agitations diverses. Le vent qui avait soufflé en tempête se transforma en une brise légère... Les branches, autrefois agitées, retrouvaient leur immobilité lorsque le vent les effleurait, et même la pluie battante se réduisait à quelques gouttes éparses. Malgré cela, une atmosphère précaire persistait : le faible brouillard continuait d'obscurcir leur chemin, bien que les éclairs aient cessé de déchirer le ciel.

Rithy avait décidé de suivre les conseils de Lesley et avait tenté sa chance en s'adressant poliment à la forêt tumultueuse... Bien que soulagé de constater que cela semblait fonctionner, il ne pouvait s'empêcher de se sentir intimidé par la situation. Les hochements de tête répétés de sa camarade grenouille le rassurait timidement... N'était-ce pas un encouragement discret de sa part, même si elle ne se retournait pas pour le regarder ?

Lorsque le moment vint pour lui de demander son avis à Lesley, celle-ci marqua une pause brève avant de lui tapoter doucement la tête, comme on le ferait avec un enfant, mais avec une tendresse réconfortante. Cette affection inattendue troubla légèrement le garçon brun. Pourquoi recevait-il ce geste de réconfort maintenant ?... Était-ce à cause d'une miette blanche dans ses cheveux noirs ?... Instinctivement, il porta sa main sur sa tête pour vérifier qu'il n'y avait rien de dérangeant mais... Non ! Rien à signaler ! ~

— C'est très bien. Ça s'entend que tu es gentil. Tu choisis de gentils mots. Regarde. Regarde bien.

Ses yeux suivaient ceux de la jeune fille, vers le ciel qui était bien plus doux, à présent. Rithy semblait apaisé, et laissa échapper un soupir de soulagement en comprenant que ses paroles et ses gestes n'étaient autre que des signes d'encouragement. Les petites lueurs dans ses yeux s'allumèrent et ravivèrent son courage, le poussant à poursuivre son chemin avec davantage de détermination. Cependant, il ne pouvait s'empêcher de riposter à ses remarques :

— J'aimerais être aussi gentil que tu le dis, mais ce n'est pas vrai... J'ai écouté des mauvaises personnes sans me poser de questions, et j'ai causé des torts à d'autres personnes qui n'ont rien fait pour mériter ça. Les gens influençables sont dangereux pour eux et pour les autres... Ils ne peuvent pas être gentils.

Son visage s'inclina légèrement sur la droite, trahissant une certaine gêne, au fond de lui. L'asiatique portait le poids de ses propres doutes et de ses erreurs. Aaah...

Comment lui faire comprendre que sa priorité absolue était de retrouver son fidèle animal, Dragibus ? Comment lui faire comprendre que cette quête ne laissait pas de place à un rapprochement amical avec des êtres humains ? Car malgré la bienveillance dont Lesley faisait preuve à son égard, son attachement avec son chien l'aveuglait, et son envie de finir le jeu de Weirdtown en combattant les Boss, le rendait bien lunaire...  Son esprit divaguait, absorbé dans ses pensées tout en écoutant distraitement les paroles de la jeune fille. Puis voilà qu'elle lui fit relever la tête :

— Mon papa. C'est la voix de la radio. Il me lit des histoires avant de dormir. Je l'aime très très très très fort.  

Oh ? L'information selon laquelle Lesley avait un père le surprit totalement, cela le fit sursauter d'un bond d'un mètre ! À Weirdtown, avoir des parents était plutôt rare !

Il avait presque envie de lui demander : c'est pas trop dur d'avoir un papa... ? Mais il se retint en voyant la rapidité à laquelle elle changea de sujet. Se sentait-elle mal à l'aise ? ... Lesley était-elle la fille d'une célébrité de la radio ? Ahhh... En comparaison, Rithy se sentait bien insignifiant car même en tant qu'exorciste, il vivait à travers les compétences de Yokura.... Le pauvre n'avait rien pour lui~

— Viens. Par ici. J'ai une surprise pour toi.

Peut-être venait-elle de surprendre sa moue tristounette, car elle se mit à marcher beaucoup plus doucement, sur la pointe des pieds. Celle-ci devint son modèle et chaque action qu'elle faisait, Rithy l'imitait. Elle s'accroupissait ? Rithy s'accroupissait à son tour. Il fallait être discret ? Alors il le serait autant qu'un roublard dans les jeux de rôle. Il se retint même d'éternuer pour pas que son plan tombe à l'eau.

— Chut. Doucement. Suis-moi, ce n'est plus très loin.

Sur un signe provenant de la brindille qui les séparait, Rithy s'avança vers la zone mystérieuse que lui indiquait Lesley. Et là... Il resta sans voix, complètement ébahi par le spectacle qui se déroulait devant ses yeux, digne d'un jeu vidéo fantastique. La tête enfouie dans un buisson humide, il observait avec fascination une scène incroyable : un orchestre de grenouilles !

Cette coïncidence était presque comique. Avait-elle tout orchestré depuis le début ? Un sourire innocent se dessina sur le visage du jeune garçon, appréciant les mystères amusants que la forêt avait à offrir pour ceux qui la connaissaient bien. Il brûlait d'envie de découvrir les autres joyeusetés qu'elle cachait !

Plongé dans la scène, il observa avec encore plus d'attention les petites animations qui s'y déroulaient. Parmi les amphibiens vêtus de costumes élégants, certains se démarquaient par leur originalité. Rithy pointa du doigt quelques-uns d'entre eux, totalement émerveillé par ce qu'il voyait :

— Regarde, il y a un guitariste avec un chapeau de cow-boy ! Il est tellement mignon ! Tu crois qu'il comprend notre langue ? S'exclame-t-il avec gaité tout en prenant soin de garder un volume sonore très très bas.

Dans un état d'excitation totale, il poursuit sur sa lancée. Les mots jaillissent de sa bouche avec une énergie débordante. Son enthousiasme est palpable dans chacune de ses paroles :

— Oh et celui là ! Regarde! On... On dirait que c'est son frère... Il en a du coffre, il joue super bien de la trompette ! Oh et on dirait que les deux grenouilles ont le même chapeau !!... Enfin... C'est une fille ou un garçon d'ailleurs ? Elle fait peut-être un peu plus féminine.... Mais je ne m'y connais pas trop en grenouilles !



Ohh, voilà que sa langue se délie complètement, révélant un Rithy que la timidité avait un peu dissimulé. Lorsque le sujet l'intéresse profondément, il semble devenir aussi loquace que la joyeuse scout à ses côtés ! ~

— Oh... Et... Et celle là-bas qui joue du piano ?! On dirait une gente dame, comme la reine d'Angleterre ! Tu la connais ? Moi je trouve que c'est mignon quand même.. un synthétiseur de la taille d'un doigt... Tu ne trouves pas ? D'ailleurs... Tu penses qu'ils s'appellent comment ? Pour la pianiste, c'est tout trouvé, c'est Élisabeth ! Et les deux autres ? Hansel et Gretel ?



Oui bon, cette fois, il avait peut-être parlé un peu plus fort que prévu ! Est-ce que cela avait eu un impact sur la faune et la flore qui était présente lors de ce rassemblement ? Il tourna sa tête vers Lesley d'un air interrogatif, songeur, avant de l'observer un bon moment. L'asiatique était préoccupé par cette envie de se rapprocher de la jeune Lesley, malgré les contraintes, surtout après ce spectacle intriguant...

Sa main vint instinctivement se poser sur son menton, exprimant ainsi ses propres préoccupations. Son cœur voulait un ami proche mais sa raison lui disait que c’était une mauvaise idée : non Rithy, ce n’est pas bien, tu sais que tu n’es pas fiable en amitié ! Mais… Pourquoi se tourmentait-il ainsi, alors qu'il n'était que l'exorciste envoyé pour résoudre les énigmes de cette vaste forêt ? Finalement, un peu bredouille, il s’exclama :  

— J’ai beaucoup aimé cette découverte, merci beaucoup, Lesley ! Ça se voit que tu es gentille…. Tu as de gentilles attentions… Regarde, même la forêt semble s’attendrir à ton passage.

Il lui désigna alors du doigt la petite jonquille qui s'ouvrait délicatement à ses côtés. Oh, c'était certain, la forêt (bien qu’un peu boudeuse) lui témoignait beaucoup d’affection...  Il semblait fasciné par cette facette d'elle-même, une facette qui lui était étrangère mais qu'il s'efforçait de comprendre, car elle représentait l'opposé de ce qu'il était.



Dernière édition par Kim Rithy le Lun 4 Mar - 23:19, édité 1 fois
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La météo des esprits

Forêt | Après-midi
Avec Rithy



La grenouille humaine admire ses compères animaux avec des paillettes plein les yeux. Parfait ! Lesley quant à elle dévisage le sourire qui lui grignote petit à petit les joues  –jusqu'aux lunettes, même. Oh, comme il est émerveillé. Lesley aimerait bien sauter de joie ; elle se retient tant bien que mal. C'est ça, la magie de la forêt, aime-t-elle penser. Celle qui chasse au moins temporairement les nuages du cœur.

Surtout les siens, à vrai dire. La jeune scout en sait quelque chose et craint tout autant d'oublier son père qu'elle aime des fois ne plus y penser et respirer une grosse bouffée d'air frais.

Oh, mais ce serait malpoli de fixer trop longtemps son compagnon d'une aventure, et encore davantage d'ignorer la superbe prestation des musiciennes toutes vertes ! Lesley, accroupie dans le feuillage du buisson, ne peut que remuer les doigts en rythme avec l'orchestre pour montrer qu'elle en profite très bien.

Elle adore comme la langue de Rithy se délie ! La petite fille commente par petits bouts pour l'encourager et tout en même temps ne surtout pas couper court à son enthousiasme et à son flot de paroles. Comme elle s'en voudrait !

« Il doit parler le western je pense. C'est un cowboy après tout. Mais on se comprendrait comme dans la ville. Ça marche ici aussi. »

Elle chuchote de tout son cœur dans un gloussement qui jamais ne tintera dans sa voix, car il faut être discret et aussi parce que Lesley a, à vrai dire, le gloussement aussi plat et ennuyeux que son rire l'est déjà. Pas besoin alors de le marquer ! Il suffit de suivre le rythme de Rithy qui se passionne pour l'observation des musiciennes.

Oui, oui, charmant chapeau en effet. Elle est très élégante.

Oh ! Mais le voilà qui hausse un brin le ton ! Et un brin, c'est définitivement beaucoup pour le petit peuple de la forêt : plusieurs oiseaux tournent la tête en entendant la voix du garçon, dont une pie avec un collier de perles brillantes autour du cou et un merle au chapeau de paille ; et puis aussi quelques poissons dont l'un croise leur regard et...

« Ah, flûte de zut. »

… Et se met à flotter étrangement, à l'horizontal, son ventre tout lisse et plein de minuscules écailles verdâtres tourné vers le ciel. Margareth s'est évanouie comme elle le craignait ! Lesley s'empresse de coller ses deux mains ensemble et de baisser la tête devant celles-ci dans une position presque religieuse d'excuse face à ceux qui les ont repérés.

Les grenouilles, elles, si elles ont remarqué quoi que ce soit, ne laissent rien voir. Pas une fausse note ! Ce sont assurément des professionnelles. Les autres animaux, les poissons surtout, prennent en charge la pauvre Margareth et les quelques oiseaux, passés l'animation, se recentrent sur le spectacle.

« Mince. », réitère Lesley sur le ton le plus plat du monde, ce qui donne l'impression que ce n'est pas bien grave. « Margareth s'est évanouie. Elle est phobique des grandes choses. C'est courant chez le petit peuple. J'aurais dû te dire mais j'ai oublié. Pardon. »

Elle tire gentiment sur la brindille pour les sortir de l'humidité des buissons et se décaler de quelques pas, toujours accroupie en position de crapaud, et pour les rapprocher de la scène. Pas trop non plus ! Ils sont grands et envahissants. Juste assez pour mieux voir et ne plus se cacher.

Le morceau ne tarde pas à prendre fin et Lesley lâche un instant la brindille le temps d'applaudir du bout de ses doigts (pour ne pas faire trop de bruit aux tympans du petit peuple). Clap, clap, sauf que c'est tout petit alors clapotis, clapotis.

Après cela, Lesley les guide à l'écart : ils ont suffisamment profité.

La forêt s'attendrit dit-il. La jeune scout regarde ses chaussures le temps des compliments, soudain silencieux (mais pas tout à fait immobile, puisqu'elle tangue sur un pied puis sur un autre, les mains accrochées derrière son dos le temps de cela). Elle a bien davantage l'habitude de faire des compliments que d'en recevoir. Oh, elle est même touchée, Lesley, et son visage de marbre se colore de tâches de rose feutrées pour marquer sa timidité !

« Merci. Merci beaucoup. »

Bien peu loquace tout à coup. Lesley ne quitte plus des yeux la jonquille qui éclot à ses côtés : sa vision propage une chaleur réconfortante dans sa poitrine, car il est toujours réconfortant de se sentir aimé.

Mais voilà que Lesley décide de se débarrasser de son embarras, d'un seul coup et d'un seul bond en avant ! Trop brusque, le bond, à l'évidence, car un petit crac sonne la fin de vie de la brindille.

« Oh. Oh, la brindille. Nom d'une pipe. »

Heureusement Rithy a ramassé une branche tout à l'heure, plus longue et plus solide : ils seront ironiquement plus à l'aise pour marcher avec. Un mal comme un bien, comme on dit !

« Allez. Viens. Il faut avancer maintenant. »

Ils feront tous les détours dont ils auront envie quand ils auront résolu ce problème d'esprit. Non pas que cela empêche Lesley de délier de nouveau sa langue ! Ou de recommencer à sautiller par à-coups par habitude et secrètement pour avancer au rythme plus tranquille de Rithy et de ses jeunes jambes de non grenouille.

« Dis. Écoute. J'hésite. », avoue-t-elle.

Ses paroles, celles de tout à l'heure, celle d'un garçon en proie à des émois bien compliqués, l'ont interpellées. Lesley qui est si familière et si tactile ne sait pas toujours où s'arrêter et commet parfois l'erreur de franchir la ligne avant de réaliser où elle se trouvait en réalité, alors elle essaye de se montrer prudente, délicate.

Elle n'arrive pas, toutefois, à se retenir d'adresser la chose.

« Ce que tu as dit tout à l'heure. Je voulais te dire. Je suis d'accord. C'est possible de faire du mal sans le vouloir. Ça ne rend pas innocent. Je n'aime pas quand ça m'arrive moi. Vraiment pas. Mais je veux aussi dire que c'est important que tu ailles jusqu'au bout. »

La mine songeuse de Lesley, tandis qu'elle effectue un énième petit saut à pieds joints, est emplie d'une neutralité inébranlable qui rend définitivement ses pensées secrètes et son jugement inexistant.

« Si tu as fait des erreurs, je veux dire, il faut assumer. Oui. Et ne pas se reposer dessus. C'est facile de dire qu'on est nul ou pas gentil et de plus essayer exprès. Mais tu as le droit de te tromper. Et d'être gentil quand-même. Est-ce que tu comprends. »

L'expérience de vie, même trouée telle une grosse tranche de gruyère aide assurément, même si l'esprit demeure celui d'un enfant. Lesley après un autre bond s'arrête momentanément et pivote sur ses jambes pour faire face à Rithy.

Ses deux yeux noisettes brillent d'une lueur attentive qui ne fléchit jamais ni sous les orages ni sous le ciel gris des esprits.

« Je ne sais pas trop si ça vaut pour toi. Tu as envie d'en parler peut-être. Ou pas. Moi tout me va. On peut aussi penser à autre chose aujourd'hui. »

Voilà, ainsi ! Toutes les précautions sont prises. Lesley quoi qu'il arrive n'aura pas le regret d'avoir laissé en suspens ce petit bout de fenêtre ouverte à son attention quelques longs instant plus tôt.

Dans tous les cas, elle trouvera bien de quoi les occuper jusqu'à ce qu'ils arrivent. Ce n'est plus très long, elle le sent ! Les arbres semblent s'être écartés exprès pour les laisser passer. Pas de plantes pièges à ours en vue non plus ! Tout cela est de bonne augure.


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Forêt | Après-midi | Avec Lesley



Dans ce coin isolé, entre les bois et les collines, les frontières entre la réalité et la fantaisie semblaient s'estomper davantage qu'en ville. Peut-être qu'ici, même une simple grenouille pouvait devenir une figure emblématique de l'Ouest ? Un personnage légendaire qui narrerait des récits de hors-la-loi et d'étendues sauvages infinies ?... Une sorte de Billy The Frog !

Dans cet univers où les rêves étaient aussi vastes que les panoramas, il devenait aisé de croire que tout était envisageable, le meilleur avec un spectacle musical, comme le pire avec une forêt mécontente et des esprits malveillants hantant les lieux. Bercé dans le meilleur de cette atmosphère, les muscles tendus de Rithy jusque-là crispés par la pression, se détendirent. Même sa mâchoire se relâcha totalement jusqu’à émettre un son trop rauque pour le petit peuple, faisant réagir la jeune Lesley :

— Ah, flûte de zut



Rithy remarqua soudainement un des poissons flotter immobile à la surface de l'eau, et un frisson d'appréhension parcourut son échine. Était-il mort ? Pourquoi réagissait-il ainsi ? La tension monta en lui alors qu'il sentait les regards de tous autour de lui, comme si chacun attendait sa réaction avec une curiosité mêlée de jugement. Le pauvre se trouva submergé par l'embarras naissant, balbutiant des excuses confuses :

— Je … Je … Désolé, je ne voulais pas…

Il s'attendait presque à ce que les grenouilles se jettent périlleusement dans l'eau pour secourir leur camarade poisson, mais il n'en fut rien ! Au contraire, les grenouilles continuaient leur spectacle avec une assurance remarquable, comme si rien ne pouvait perturber leur performance. Ces amphibiens étaient sacrément professionnels, se dit-il, avec une pointe de culpabilité dans le cœur.

Puis, un air de chien battu se peignit sur son visage alors qu'il cherchait à comprendre ce qu’il venait de déclencher. Avait-il commis une faute dès son entrée dans la forêt ?... Avait-il involontairement causé la mort d'un habitant des bois ? Oh nooon… Mais alors qu'il se rongeait les sangs et les ongles, sa camarade Lesley vint le rassurer :

— Margareth s'est évanouie. Elle est phobique des grandes choses. C'est courant chez le petit peuple. J'aurais dû te dire mais j'ai oublié. Pardon.

Ouf ! Un soupir s'échappa de ses lèvres alors qu'il retrouvait peu à peu sa sérénité passée. Il pouvait respirer à nouveau : non Rithy, tu ne dois pas semer le malheur partout où tu passes !… Cependant, une légère inquiétude persistait en lui :

— Mais… Euh… Elle ne risque pas de se noyer ?

Ses paroles, bien que maladroites, révélaient un intérêt sincère pour la petite poissonne. Eh. Dans l'urgence, il valait mieux exprimer ses préoccupations, même si elles semblaient naïves !

Mais rapidement, la jeune fille commença à apaiser ses inquiétudes, le guidant un peu plus près de la scène où ils restèrent à genoux pour ne pas paraître plus imposants qu'ils ne l'étaient déjà. Non, il ne fallait pas effrayer davantage les animaux.

C’était tellement agréable de les écouter et de se laisser porter par la musique ! Il en venait même à oublier ses propres problèmes…

Puis il entendit un léger « crac » le faisant retourner dans la réalité, celui de la brindille venant de se rompre :

— Ce n’est pas grave, j’ai un bâton dans mon sac !

Lança-t-il en le dégainant majestueusement, comme s’il s’agissait d’une épée légendaire ! Voilà enfin le moment où il se sentait prêt à affronter les défis qui se dressaient devant lui avec toute la détermination dont il était capable ! Mais, bien sûr, cette sensation d'invincibilité n'était que temporaire…

Alors qu'ils reprenaient leur route, la jeune fille se mit à se dandiner un peu plus que d'habitude, comme si elle hésitait à lui dire quelque chose. Cette subtile agitation attira l'attention de Rithy, qui lui accorda toute son écoute.

— Ce que tu as dit tout à l'heure. Je voulais te dire. Je suis d'accord. C'est possible de faire du mal sans le vouloir. Ça ne rend pas innocent. Je n'aime pas quand ça m'arrive moi. Vraiment pas. Mais je veux aussi dire que c'est important que tu ailles jusqu'au bout.

Les paroles de la jeune fille résonnaient profondément dans l'esprit de Rithy, et bien qu'il ressentait une sincère gratitude pour sa franchise, elles ravivaient également un tourbillon de pensées et de souvenirs.

Il se remémora la fois où il avait exorcisé ce fantôme qui ne faisait de mal à personne, cherchant désespérément l'avis de son chien avant de prendre une décision. Il pensa aux personnes qu'il avait blessées, ainsi qu'aux moments de faiblesse où il avait trahi leur confiance.

Son esprit se tourna ensuite vers son chien, qui était loin de lui et avait subi les conséquences de ses propres actes impulsifs et égoïstes…

— Si tu as fait des erreurs, je veux dire, il faut assumer. Oui. Et ne pas se reposer dessus. C'est facile de dire qu'on est nul ou pas gentil et de plus essayer exprès. Mais tu as le droit de te tromper. Et d'être gentil quand-même. Est-ce que tu comprends.

Rithy releva la tête en la fixant tendrement… Lesley avait raison, il ne servait à rien de ressasser ses méfaits mais il était important de les comprendre afin d’éviter qu’ils ne se reproduisent. Peut-être était-ce seulement en reconnaissant et en affrontant ses propres défaillances qu'il pourrait enfin avancer et surmonter son égoïsme ? Et à ses dernières paroles, il arrêta la conversation…

Pourquoi ? Il ne le savait pas vraiment. Peut-être n'avait-il tout simplement pas envie de prolonger la discussion sur le sujet car... Si admettre ses erreurs était déjà un premier pas, les reconnaître ouvertement en était assurément un autre !

— Merci, répondit-il finalement, ses propres mots empreints d’une nostalgie plus douce à vivre. Je ferai de mon mieux pour aller jusqu'au bout !

Le garçon avançait de nouveau en tenant fermement le bâton dans sa main, son regard grisâtre rayonnant maintenant d’une nouvelle lueur. Tout comme il avait libéré de l'espace dans son sac à dos en retirant cet objet, il aurait pu également vider une partie de son sac en partageant ses préoccupations avec la jeune fille. Aahh, drôle d'analogie ! Désormais, Rithy se sentait plus léger, tant physiquement que mentalement…

Puis soudain, sa curiosité le poussa à scruter le sol, et il s'exclama en pointant du doigt devant lui :

— Oh ! C'est étrange, on dirait qu'il y a quelqu'un qui vient de passer ici, mais je ne vois personne... As-tu remarqué ces empreintes sur le sol qui disparaissent aussitôt ? On dirait qu'elles nous indiquent la voie à suivre !

Il s'interrompit brusquement, cependant :

— Enfin… C’est peut-être un piège mais heureusement, la forêt semble plus accueillante maintenant... Je crois que c'est le moment de changer nos rôles. Je vais prendre les devants !

Sans vraiment y réfléchir, il se positionna devant la jeune fille avec une nouvelle assurance, se sentant soudain plus agile. Je serai ton protecteur ! pensa-t-il avec un air totalement niais avant de se raviser : je suis un piètre guerrier, quand même… Okuni et Inuko seraient plus appropriés pour cette mission…

Uhm, uhm. Rithy faisait un très mauvais chevalier servant... Yokura n'étant plus là pour le motiver à faire du sport, le petit Nolife avait tendance à rester chez lui la plupart du temps.

Mais… Peut-être pourrait-il s'entraîner dans la forêt à l'avenir ? Ça lui permettrait de retrouver son agilité et sa dextérité ! Après tout, la nature est bien plus imprévisible que les rues rectilignes de la ville.

D’ailleurs, en parlant d’imprévisibilité… Il sauta d’un coup sur Lesley pour la mettre à terre :

— ATTENTIOOOoooon !  

Hurla-t-il à son attention, alors qu’une série de mains translucides surgissait d’un tronc d’arbre et tentaient de les attraper à la sortie !... Ah, que de péripéties !

— Je… Je… ça arrive souvent par ici ? Ou c’est nouveau ?

Il se releva subitement en voyant qu’il venait de s’échouer sur elle, assez penaud. Le jeune un peu moins confiant d’être à l’avant maintenant, se gratta la tête avec inquiétude :

— Parce que si c’est le caaaaas, ce serait peut-être le moment d’installer un temple dans la forêt ! Avec quelques Torii par ci par là… Oui voilà…

Oh, le soleil semblait décliner vers l'horizon à un rythme accéléré, enveloppant progressivement la forêt d'une lumière dorée. Les deux enfants s'étaient tellement attardés qu'ils se trouvaient désormais en fin d'après-midi, pris au dépourvu ! Mais peut-être n'était-ce que l'atmosphère spectrale qui les entourait, leur jouant des tours et leur donnant cette impression étrange...

Puis, un sombre murmure émergea timidement des feuilles mortes, comme si les arbres eux-mêmes s'efforçaient de les avertir : Ne vous aventurez pas plus loin.

— AAAAH …. Je vais peut-être aller à la mairie pour écrire au maire, ça ne va pas du tout ! Je comprends pourquoi monsieur Crowe est débordé, il n’y a pas qu’UN esprit qui pose problème ici >_<

Il essayait de garder contenance avec une fausse mine colérique, mais au fond de lui, son corps l’implorait de s’enfuir à toutes jambes. La brume semblait les entourer peu à peu, et soudain, des lumières étranges dansèrent parmi les arbres… On aurait dit des lucioles, mais avec une lueur bien plus sinistre. Il voulait faire demi-tour, mais il avait la désagréable sensation que quelqu’un les suivait derrière eux.

— … Tu te souviens quand tu as dit que je devrais t'écouter si tu me disais de faire des choses en particulier ? Je vais te demander de m’accorder ta confiance à mon tour… Ne suivons pas les lumières.... C’est un mauvais présage… Allons plutôt vers la gauche, le chemin est dégagé…

Au fond de lui, il savait qu’une “chose” était entrain de les guider vers un chemin tout tracé, mais il préférait laisser à Lesley l’impression qu’il maîtrisait la situation. Quelle idée… Pourquoi laisser deux enfants seuls en forêt ? Même si l’un rayonnait dans le scoutisme, et l’autre dans le spiritualisme, ils restaient des enfants… Des êtres particulièrement convoités par les esprits.

Quelle idiotie… Ils ne pouvaient même pas faire demi-tour, les deux écoliers en devenir étaient définitivement dans une impasse.

Rithy se retint de s'arrêter pour scruter les environs avec inquiétude, sachant qu'ils devaient continuer d’avancer.

— Reconnais-tu l'endroit ?... demanda-t-il d'une voix faible, qu'il essayait malgré tout de maîtriser. Soupirant de déception, il observa non loin d’eux, une pile de déchets.




— Est-ce là ? Fit-il en montrant l’amoncellement de détritus avec un dégoût palpable. Il semblait complètement changé, comme s'il venait de grandir d'un coup...

Son sérieux pouvait avoir le don de surprendre, lui qui d’habitude était aussi tremblant qu’une feuille tombant un jour d'automne. L’esprit qu'ils cherchaient était-il assez puissant pour les avoir guidés jusqu'à lui ? Ah...

— Tu sembles connaître la forêt depuis un moment... Est-ce que tu sais s'il y a quelque chose de grave qui s'y est produit ? J'ai besoin de toutes les informations possibles, c'est vraiment important. Si tu sais quelque chose, n'hésites pas, ça pourrait nous sauver la vie.

Il se retourna vers elle, d’un air grave :

— On est en danger. Mais on ne peut plus reculer, maintenant.

Et alors qu’il disait ça en continuant d’avancer vers ce qui pouvait s’apparenter à une triste déchetterie malgré les longs efforts des scouts, il sentit qu’il venait de traverser une résistance anormale et se stoppa NET :

— STOP  no_entry_sign

Rithy se retourna rapidement et étendit ses bras en croix en direction de la jeune fille, espérant secrètement qu’il ne soit pas déjà trop tard. Il eut l'instinct de lâcher le morceau de bois qui les séparait et fit signe à Lesley d’en faire de même…

Celui-ci sembla littéralement léviter dans les airs, sans même daigner répondre aux lois de la gravité.

S'approchant prudemment de Lesley, l’asiatique tendit ses mains vers elle, comme pour explorer l'espace devant lui. Soudain, ses paumes entrèrent en contact avec une surface invisible qu’il perçut comme un voile de brouillard très léger.

— Oh non... Je ne l'avais pas vu... Murmura-t-il, réalisant la présence de la barrière invisible qui les séparait.

— Je ne pense pas que ce soit une bonne idée que tu me rejoignes, tu risquerais d'être coincée avec moi... Mais si on se sépare... est-ce vraiment mieux... ?


Il secoua la tête avec un air confus.

— Ah...





Qui aimerait de tout son coeur se rappeler comment rirePetite fille qui a oublié comment sourirePoker Face11118Britannique1950ScoutSemi-conscientPeu importe
  • Le camp scout
Loyal BonHumain
  • Lambda
0024BavardeBien élevéeBienveillanteÉmotiveInexpressiveLa bougeotteTrès polie
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Trousse de secours

Re: La météo des esprits | Rithy

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La météo des esprits

Forêt | Fin d'après-midi ?
Avec Rithy



Il ne s'énerve pas, le garçon qui s'inquiète qu'un poisson évanoui dans l'eau puisse se noyer (que c'est mignon, mais elle l'a rassuré : non, un poisson ne se noie jamais ! Ils sont d'excellents nageurs, c'est dans leurs gènes). Lesley choisit ses mots avec précaution et espère qu'ils mettront un peu de baume au cœur à Rithy.

Pas besoin qu'il se confie !

Sa seule envie, c'est qu'il se sente mieux.

Et il la regarde, Rithy, et Lesley lui rend ce regard et est incapable de lui offrir un sourire pour le rassurer davantage. Elle serre un peu plus fort le solide bâton qui les relie comme si c'était sa main à lui qu'elle serrait.

Merci, répond-il. Lesley hoche la tête avec énergie.

« Jusqu'au bout. Oui. Courage Rithy. », répète-t-elle dans un chuchotement qui adoucirait presque le ton de sa voix ; mais non, ce n'est qu'une illusion.

Une illusion, à l'instar ou au contraire des empreintes de pas ? Lesley les dévisage longuement tandis que Rithy gagne en bravoure et prend les devants : la jeune scout est encouragée à avancer à travers le bâton, et elle se laisse d'abord faire avec à peu près autant de mollesse et de volonté qu'un jeune chat emmené en balade en laisse pour la première fois.

« Ces empreintes. Elles sont bizarres. »

Bien sûr qu'elles sont bizarres ! Elles disparaissent. Et ce sont des empreintes de pas de la forêt de Weirdtown. Difficile alors de prétendre qu'il n'y a jamais eu d'empreintes qui disparaissent auparavant, ou de faire comme si elle connaissait tous les mystères de la forêt. Oh, mais tout de même. Ce n'est pas très dans l'esprit de la forêt de faire disparaître ses empreintes. C'est de la triche.

Et tout à coup, son preux chevalier sur elle (guère pour lui faire un câlin) !

« GAH. »

L'exclamation plate ne fait pas honneur à la façon dont Lesley, les mains devant elle pour amortir la chute, s'écrase malgré tout face contre terre dans la boue. Elle éclabousse les environs mais surtout sa petite personne : le jaune canari festif de son poncho de pluie est désormais tâché de marron.

Elle relève la tête juste à temps pour voir deux drôles de choses flotter au loin et disparaître (comme les empreintes de pas).

Oh. Oh !

« Nouveau. », évoque-t-elle, toujours étalée par terre même si le preux chevalier a eu la gentillesse de se relever. « C'est nouveau. Nos fantômes ne font jamais ça. »

Ils ont même un gentil fantôme fleuriste qui les aide et qui est devenu scout ! Ça, c'est un vilain fantôme farceur qui veut leur faire peur –ou peut-être leur faire du mal, qu'en sait-elle en réalité ?

Lesley se relève péniblement, essuie ses genoux boueux avec ses mains boueuses ; ce qui n'arrange pas de beaucoup son nouvel état. Oh, elle n'a pas l'air fâchée d'avoir été bousculée et d'être toute sale, la jeune scout. Elle s'est déjà amusée à se rouler dans la boue sans excuse valable, même si elle a bien tenté d'en inventer une face au regard désapprobateur de son père de retour à la maison.

« Un temple. Peut-être. Il faudrait en parler avec Maodan. Je ne suis pas sûre qu'il aimerait. Mais peut-être de petites choses. Un tout, tout petit temple. Ou des talismans. Je n'y connais rien. Qu'est-ce que c'est des torii, dis, Rithy. »

Un murmure émane à présent. Lesley bondit tel un faon auprès du garçon et s'accroche à son bras avec ses mains sales comme si elle risquait d'être emportée par deux autres mains, transparentes et cette fois géantes.

« Uff. », fait-elle en guise de drôle de bruit.

Il n'y a que la petite alien, la protégée de Maodan, qui sait parler avec les plantes ! Ce n'est assurément pas une plante qui parle. Ou peut-être que si, mais alors une bien vilaine plante. Lesley penche tout de même pour le fantôme.

C'est avec beaucoup d'effort qu'elle relâche sa prise sur Rithy et se contente à nouveau du bâton.

« Pardon. J'ai eu un tout tout tout petit peu peur. »

Vraiment un tout petit peu.

Oh, Lesley n'a aucune peine avec la forêt. Et elle a déjà vu des fantômes ! Mais des fantômes polis, qui se présentent et qui s'annoncent. Ceux-là ne font que menacer.

Elle hoche la tête vigoureusement aux instructions de Rithy. Lesley gigote d'une jambe à l'autre à la façon d'un animal pris d'assaut par des fourmis chatouilleuses. Il y a des lumières maintenant ! Et elles font un chemin.

Il ne faut pas suivre les inconnus, elle sait bien.

« Oui oui. Je me souviens. Je te fais confiance. Je te suis. »

Elle le suit de bien près, par ailleurs. La forêt les laisse passer : le chemin qu'ils empruntent est tellement dégagé qu'elle semble les encourager à s'éloigner. Ou peut-être est-ce la forêt qui s'éloigne ! Lesley ne s'y connaît guère suffisamment en esprit et ne peut qu'observer et essayer de deviner.

« Je reconnais. On est plus très loin- ah. Regarde. » Elle désigne la pile de détritus qui vient d'apparaître devant eux. « Là. »

Rithy l'a remarqué également. En un instant son aura se transforme, et Lesley progressivement ralentit derrière lui.

Il lui rappelle brièvement son père. Cette peur qui disparaît soudainement et son aura qui grandit, grandit et l'enveloppe toute entière. La prise de Lesley s'adoucit sur le bâton tandis qu'elle dévisage ouvertement le garçon.

Il ne sourit pas, ne plaisante pas, ne fait pas exprès de parler beaucoup et fort pour avoir de l'assurance. Il est sérieux, concentré. Elle oublie presque de répondre, toute immobile, puis s'anime et se balance d'un pied à l'autre à un rythme désormais beaucoup plus calme et régulier.

« Pas de drame. », assure-t-elle. Après tout personne n'est jamais mort dans la forêt ! « Je sais qu'il y a eu des campeurs. Ils n'avaient pas le droit d'être là. Ils sont partis avant le matin et ils ont laissé tout ça derrière eux. On a rien pu toucher après. On ne sait même pas qui était là. »

Des informations, mais quelles vagues informations ! Lesley aimerait pouvoir donner plus mais ils sont trop nombreux à se permettre de camper en forêt la nuit pour pouvoir traquer toutes leurs identités. Surtout quand ils ne peuvent fouiller les affaires laissées derrière en quête d'indices...

« Danger. Danger comment Rithy. Gros danger ou petit dang- »

STOP.

Lesley se fige, la bouche encore ouverte, l'expression plate et pourtant tout au fond de sa poitrine le cœur en plein looping.

Rithy lâche le bâton. Lesley obéit et lâche à son tour, à contrecœur, la gorge serrée. Le bâton flotte ! Oh, elle aimerait trouver cela fascinant et joli. Pourtant le regard de la petite fille traverse le phénomène sans vraiment le voir.

Rithy. Coincé. Il ne peut pas sortir, il ne peut plus la rejoindre, et il dit qu'elle ne doit pas le rejoindre lui. Lesley panique d'un pas en avant qui ne franchit pas la barrière.

« Non non non. C'est. Ce n'est pas une bonne idée. Je connais la forêt et pas toi. Tu connais les esprits et pas moi. On est dans la forêt avec des esprits. Il faut. Qu'on reste ensemble. »

Lesley pourtant à la fin de sa phrase s'arrête comme si elle s'était interrompue en plein milieu. Peut-être est-ce le cas, mais comment le deviner quand aucune phrase n'est ponctuée d'émotion ? Quand ses poumons se remplissent d'air avec un bout de désespoir invisible ? Elle respire fort comme si elle s'était essoufflée, rien de plus.

« Je. »

Elle lève ses deux mains, lentement d'abord ; puis d'un mouvement fluide qui évoque une gravité allégée comme s'ils se trouvaient sur la lune –jusqu'aux mains de Rithy.
Enfermées derrière la barrière, le contact pas impossible mais déraisonnable. Lesley superpose leur paume à la façon d'un enfant qui compare la taille de ses doigts à ceux de son ami ; sans les mettre en contact. Elle surveille son propre geste avec une attention toute particulière qui cherche à ne pas la faire traverser, elle aussi, la barrière. Elle ne peut pas, pas sans son autorisation.

« Pardon. », s'excuse-t-elle en se forçant à respirer plus doucement.

Elle avoue avec une honte invisible qui colore discrètement le bout de ses joues.

« Je n'aime pas. Être toute seule. Ne le dis pas aux autres s'il te plait. »

Si elle touche les mains de Rithy, elle finira coincée, elle aussi.

« Je préfère te rejoindre Rithy. Est-ce que je peux. Je pense qu'on peut y arriver quand-même.»

Elle préfère être coincée.

C'est ensemble qu'ils s'en sortiront, elle le sait !

Elle aimerait juste pouvoir lui prendre les mains, rien que le temps de mieux respirer.


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Re: La météo des esprits | Rithy

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La météo
des esprits

Forêt | Après-midi | Avec Lesley



Dans la forêt, à l'heure où le soleil se couche doucement,
Les esprits s'éveillent, l'environnement devient oppressant.
Des mains spectrales surgissent dans la clarté déclinante,
Prêtes à capturer Lesley qui s'exclame d'une voix déchirante :

GAH ~

AH ! C'est que le jeune Rithy venait de la pousser, abasourdi,
Il s'était élancé avec courage, faisant fit des affres de la nuit !
 
Unis dans leur quête, ils reprennent leur route avec ardeur,
Continuant de marcher sur les pas des ombres, non sans peur.  
Que peut-il bien leur arriver, à ces deux êtres qui rompt l'obscurité,
Grâce à la lumière de leur poncho coloré de vert et de jaune doré ?


La jeune fille venait de lui faire remarquer que ces fantômes étaient une nouveauté dans la forêt de Weirdtown. Y en avait-il d'autres qui côtoyaient ce lieu ? Des spectres bien plus bienveillants, prêts à partager une tasse de thé à midi avec eux ? Dans des circonstances moins inquiétantes, le garçon aurait apprécié qu'elle lui dévoile avec précision la vie qui anime ces bois mystérieux.

Mais dans l'instant présent, ses pensées étaient monopolisées par la simple idée de survie. Observant Lesley avec compassion, de la tête aux pieds, couverte de boue, il aurait souhaité s'arrêter, lui offrir le paquet de mouchoirs soigneusement rangé au fond de sa poche, accompagné de la bouteille d'eau logée dans son sac à dos. Mais il ne pouvait pas… Son instinct de survie lui criait de ne pas s'arrêter, de continuer, sans se retourner. Alors, il serra un peu plus fermement son bout de bois, la guidant toujours plus profondément dans la forêt noire.

— Un torii… Comment dire… Imagine une immense porte japonaise qui se dresse majestueusement à l'entrée des temples shintoïstes. Rithy prend un moment pour illustrer ses propos en faisant pivoter son bras libre devant lui. C'est comme une imposante structure, souvent peinte en rouge ou en orange, composée de deux piliers verticaux reliés par une barre horizontale en haut. Quand les visiteurs passent sous le torii pour entrer dans le temple, c'est un geste de respect envers les divinités. Et en retour, le torii offre également sa protection contre les mauvais esprits.

Il marqua une courte pause, prenant le temps de réorganiser ses pensées, tout en veillant à ne pas trébucher sur les multiples obstacles qui jonchaient le sol de la forêt : racines noueuses, branches basses et autres pièges naturels.

— Si c'est trop petit, je doute que ce soit suffisant... Mais pour ériger de grands temples, je suppose qu'il faut obtenir des autorisations spéciales dans le monde des adultes !... Je n’aime pas trop l’idée d’en parler à Goosebump, mais du coup... J'imagine que ce Maodan… C’est une sorte de maire de la forêt chargé de délivrer des permis de construction ? J'en ai brièvement entendu parler il y a longtemps, son nom me dit quelque chose, mais je ne m'en souviens plus vraiment de qui c’est, ah !...  

Le voilà qui se gratta de nouveau la tête, comme s’il essayait de se remémorer de vieux souvenirs. Il avait l’intime conviction qu’il s’agissait là de quelqu’un d’important, mais sa mémoire lui faisait défaut…

Zut.. Plus il parlait et plus il réalisait que ce n'était pas une si bonne idée que ça de s’étaler sur le sujet ! Les dangers persistaient et les guettaient toujours… L’asiatique se sentait bien moins vigilant qu'auparavant.

Soudain, un bruit sourd rompit le silence, le faisant tourner la tête pour voir Lesley s'accrocher à lui. Ah... Ahh... Son cœur battait la chamade. Un frisson lui parcourut l'échine : voilà ce qu’on pouvait appeler couramment un bug intersidéral.

Mais le courageux chevalier grenouille poursuivit sa marche, concentré sur les dangers qui les entouraient. Aujourd'hui, il serait Glenn de Chrono Trigger, intrépide et brave ! Pourtant, malgré sa détermination, il sentait ses joues s'embraser, se demandant comment il pouvait être aussi troublé par les gestes de la jeune fille alors qu'un péril bien plus grand les menaçait.
Alors qu'elle s'excusait, il baissa les yeux vers le sol, rouge comme une tomate, et murmura finalement :

— Oh... Ce n'est rien... vraiment…

Sa prise sur le bâton se resserra instinctivement.

Que c'était frustrant, d'être aussi peu tactile ! Au fond de lui, il aurait tant aimé répondre à sa demande, mais une légère tristesse envahit son visage alors qu'il se sentait incapable de le faire.

Il se sentait véritablement stupide de ne pas pouvoir lui offrir ne serait-ce qu'un geste de réconfort. Alors qu'ils étaient confrontés à des dangers tangibles, il aurait tellement souhaité pouvoir lui assurer un sentiment de sécurité ! Mais il se sentait totalement impuissant...

Alors qu’ils arrivaient devant les déchets qui jonchaient le sol, la tête légèrement inclinée, Lesley partagea avec Rithy les informations qu'elle possédait sur le lieu. Ah… Il, s’enveloppa dans sa capuche pour l’utiliser comme un bouclier symbolique, tout en écoutant attentivement son interlocutrice. Mais même malgré l’inquiétude qui lui tiraillait les entrailles, il parvenait à rester calme.

D'où lui venait cette apparente tranquillité intérieure alors que son esprit était en parfait état d'ébullition ? Était-ce l’habitude d’être confronté aux dangers ? Ou bien était-ce le résultat des rencontres avec El Coco ? Ou bien encore, des expériences passées qui l'avaient forgé malgré les tourments ?... Il soupira, avant de tourner son regard sur le côté. Il devait juste essayer de rester fort, alors qu’il y avait une personne à ses côtés qui n’en n’attendait pas moins de lui.

Puis… Ce fut le chaos total… Rithy se retrouva de l'autre côté de la barrière, laissant Lesley seule... Elle semblait aussi figée que lui intérieurement. L'écho de leur anxiété semblait répondre au même appel : ils avaient peur, et ils ne voulaient pas être seuls.

C'était le chaos, à la fois à l'intérieur et à l'extérieur. Que faire ? Devait-il suivre son instinct ? Était-il sage de se séparer ? Mais ne serait-il pas plus prudent de la garder à l’extérieur de cette situation périlleuse ?

Elle venait de lui confier qu'elle était l'amie de la forêt, qu'elle en connaissait chaque recoin, chaque secret. C'était vrai... Et Rithy, lui, était l'ami de la ville, familiarisé avec les mystères urbains et les esprits citadins. C'était également vrai…

Elle continuait à lui parler. Elle l'implora presque, préférant affronter le danger, que d’affronter la solitude… Était-ce sage ? Ce n’était pas à lui d’en juger. Pour sa sécurité, il pourrait s’opposer à son souhait, mais son cœur se serra…

Rithy sembla flancher. La prise de décision était un fardeau qu'il n'aimait pas porter. Sa main trembla alors qu'il saisissait le bâton de Lesley, l’invitant à le tenir à son tour. Il murmura presque à contrecœur :

— Ce n'est pas une bonne idée…

Mais tandis que sa tête argumentait ainsi, son cœur trahit ses paroles et il l’invita de son côté. La tête baissée, il se reprocha presque sa décision, mais dans un élan de vulnérabilité, il ne put résister à l'envie de la serrer dans ses bras.

— Je ne veux pas qu'il t'arrive quoi que ce soit par ma faute…
Souffla-t-il avec émotion, les larmes aux yeux, avant de rapidement reprendre contenance et de s'essuyer les yeux. Il fixa droit devant lui, essayant de retrouver sa détermination, mais ses tremblements trahissaient encore son incertitude.

De là, une scène étrange se déroulait sous leurs yeux. Le brouillard avait enveloppé tout l'environnement, étendant sa toile mystérieuse à perte de vue. À l'intérieur de cette sphère nébuleuse, on pouvait apercevoir l'espace se déformer complètement, les contours s'effaçant peu à peu. Rithy observa Lesley avec incrédulité avant de lui murmurer :

— Ton corps... Il devient translucide !

Il porta ensuite son regard sur lui-même et réalisa avec stupéfaction qu'il partageait le même sort.

— Oh…

Non… C’était mauvais signe… Étaient-ils entrés dans un état intermédiaire, entre le monde des vivants et celui des morts ? Malgré cette transformation, il se sentait toujours solidement ancré au sol, incapable de s'envoler comme Okuni pourrait le faire. C’était à la fois rassurant, et étrangement perturbant… Dans tout ça, il espérait quand même ne pas être mort !

— Je pense qu’on est toujours en vie… Mais dans le doute, on ferait mieux de ne pas trop s’attarder ici…

Fit-il, avant de poser ses yeux sur les déchets éparpillés sur le sol, mais quelque chose avait changé depuis leur arrivée. Parmi les ordures, Rithy remarqua des formes sombres et tourmentées émerger, maintenant qu'il s'était acclimaté à l'atmosphère du lieu. Ces formes ressemblaient à des gribouillis agités et mécontents… Plus on les observait, plus on pouvait discerner dans ces traits malhabiles, des animaux pris au piège. Était-ce les victimes des déchets qui prenaient forme devant eux, exprimant toute leur tristesse ?

Une profonde peine envahissait l’air, au fur et à mesure qu'on pouvait observer ces esprits s'agiter. Rithy crut distinguer un oiseau aux ailes déployées, luttant pour se libérer d'une boîte de conserve, tandis qu'une musaraigne semblait piégée dans une bouteille en verre… Hic, son cœur chavira.

— …

Il jeta un regard en biais à Lesley… Il reconnaissait qu'elle était probablement plus sensible que lui à toute cette détresse dans l'air. Ahh.. Il aurait vraiment souhaité lui demander de rester hermétique, pour qu’elle ne se laisse pas accablée par la souffrance des esprits, mais en même temps, il ignorait comment s’y prendre, alors… Il resta silencieux.

Puis, au milieu de ces déchets, un objet étrange attira son regard. C'était un antique vase, décorée de symboles mystérieux et de caractères chinois.

Incapable de saisir pleinement le sens de ces inscriptions dans un dialecte ancien, il distingua néanmoins un mot clair : [Protecteur]. Perplexe, Rithy se sentit totalement déconcerté. Il s'attendait à des avertissements sinistres, des appels au danger ou à la fuite. Était-ce normal, devait-il baisser sa garde ?

Il souhaitait s'approcher pour mieux observer l’objet, mais dans l'obscurité environnante, quelques lueurs rouges émanèrent des recoins les plus sombres des bois… N'étaient-ce pas là les yeux d’esprits de rats, veillant jalousement sur leur "trésor", prêts à défendre leur territoire contre toute intrusion ?... Voilà qui ne simplifiait pas les choses !

C'est alors qu'apparut un immense oiseau dont les plumes rouges semblaient ternies par la saleté et les débris environnants, témoignant de son combat perpétuel dans ce monde inhospitalier. Plus Rithy l'observait, plus il semblait lui rappeler une créature qu’il connaissait... Depuis combien de temps était-il là ? Était-il venu pour protéger les autres êtres vivants des pièges tendus par les humains ? Soudain, Lesley et Rithy se mirent à entendre comme un doux écho, une voix dans leur esprit :



Chaque action néfaste à la surface laisse une empreinte dans les abysses… Seule une purification des deux mondes pourra véritablement ramener la paix et l’harmonie.


— Oh... toi aussi tu as entendu ?... Je... je... On dirait un Fenghuang, un oiseau mythique chinois ! Peut-être a-t-il pris à cœur le sort de ces animaux... Peut-être s'est-il retrouvé ici, coincé, comme nous ?...

Rithy prend un moment pour réfléchir à ses paroles, laissant son esprit vagabonder dans les méandres de la situation qui les entoure. Il contemple l'immensité de la forêt spectrale, imprégnée de ses mystères et de ses dangers. Il écoute les murmures du vent à travers les feuilles et le chant lointain des oiseaux qui semblent lui transmettre un message.

— Si c'est le cas... c'est... c'est extraordinaire, murmure-t-il, la voix teintée d'admiration.

— Je suis profondément honoré de me trouver en votre présence. Je me prosterne devant vous…

Il se tourne ensuite vers Lesley, le regard empreint d'une lueur d'espoir et de détermination.

— Nous devons agir maintenant, Lesley ! dit-il d'une voix forte de résolution, sans toutefois trop savoir quoi faire. Ah !

Re: La météo des esprits | Rithy

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