Où était-il encore passé? Depuis quelques temps il n'arrêtait pas d'aller à l'école. Depuis quelques temps, il parlait de plus en plus avec Sadako. De quoi? Il n'en sait rien, mais cela ne le rassure pas. Il prépare quelque chose, il le sent. Il fait des expériences, ne cesse de parler des Boss.... Est-ce qu'il a tort? Est-ce qu'il a raison? Est-ce que les Boss sont leurs ennemis? Des alliés? Doit-on rentrer en conflit pour obtenir des reponses ou y a-t-il un moyen plus pacifique? Tout détruire n'est pas la solution, peut-être qu'en faisant des bonnes actions ils..... Est-ce une bonne ou une mauvaise choses d'être sous l'état de yurei? Pourquoi n'est-il pas passé de l'autre côté? Se rattache t-il trop au monde des vivants? A-t-il encore des choses à accomplir?

Aaaah....tout ça est trop compliqué. Continuant à appeler son frère, il passe à travers un énième mur et s'arrête pour faire face à une nouvelle oeuvre de son jumeau.



— .....Inuko.... est-ce que c'était vraiment nécessaire?



Alors son frère, qui lui faisait dos, se retourna avec un grand sourire, ravi de pouvoir lui présenter son tout récent projet. C'est qu'il attendrait presque des applaudissements, des félicitations, un sourire.

— Niiii'! Tu es là?! Tu as vu, dis, dis, tu as vu?! C'est cool, hein?



— .....




Mais rien de tout ça, non, le jeune garçon paru perplexe, il préfera se murer dans le silence. Il n'aimait pas ce qu'il avait fait, mais il ne savait pas lui même si c'était "mal". Après tout, n'était-ce pas pour les aider? Il hésitait, un brin égoiste mais refusant de l'admettre, cela faisait toujours sourire son jumeau. Ce n'est pas grave s'il n'aime pas ce qu'il fait, il fera tout pour lui, tout pour eux et ce n'est pas se sali les mains qui va le freiner, loin de là.

— Tu imagines ce qu'on pourrait obtenir si on venait à remplacer les Boss ou qu'on attirait l'attention de celui qui gère tout? Vu ce qu'il est possible de faire ou d'être dans cette ville, tu pourrais lui demander d'être à nouveau humain, tangible, pouvoir enfin du côté des vivants, comme avant. Tu pourrais même avoir des amis. Est-ce que c'est si grave s'il y a quelques pots cassés sur le chemin? Au pire, on les reperera et vu que c'est nous qui pourront manipuler les esprits, tu pourra leur faire oublier les mauvaises choses qu'on a fait. Aucune conséquence négative, personne ne s'en souviendra.

— Vivant? .... Qu'est-ce que tu racontes.... c'est impossible. Nous sommes morts. C'est fini, rien ne nous ramènera.

— Tu ne trouves pas ça bizarre que personne n'est encore mort dans cette ville? On en aurait forcément entendu parlé. Et puis, les gens ne vieillissent pas, ce n'est clairement pas normal, alors pourquoi ne pourrait-on pas redevenir vivant?

— .... Non, c'est mal.




Il avait beau dire cela, pouvoir redevenir vivant....c'était.... Oui, il y avait pensé que ce n'était pas normal. Après des centaines, non, plus, beaucoup plus, d'années ici, les gens ne changeaient pas. Et....personne n'était mort. Mais il avait préférer ne pas y penser. Même s'ils faisaient du mal autour d'eux pour énerver les Boss ou pour faire une sorte de révolution contre eux....cela, ils pourraient l'effacer après, comme ça, on ne les regarderaient pas comme d'horribles monstres. Non, c'est atroce, même si les autres oubliaient, lui s'en souviendrait. .... A moins qu'il s'efface la mémoire? NON! Non hors de question, non mais à quoi tu penses Okuni! Tu es mort, fais toi une raison! Attrapant son visage entre ses mains, cette simple hypothèse et possibilité de pouvoir à nouveau se mêler aux vivants torturait son pauvre esprit.

— ....




Bien, c'est suffisant.

Voilà que son jumeau posa doucement sa main sur son épaule en changeant complétement de sujet, même sa voix était redevenu la voix bien plus guillerette qu'il avait l'habitude d'entendre.

— Ce soir, il y a un test de courage! J'ai entendu les élèves en parler! Ça va être trop marrant, allez viens on va s'amuser!


— Ah... oui, d'accord, bonne idée.




Le voilà déjà se faire trainer par son frère alors qu'il se remettait à peine de ses émotions, son frère pouvait être si impatient et fonceur qu'il en oubliait qu'il allait trop vite pour Okuni, ou peut-être qu'il en était parfaitement conscient et le faisait exprès. Alors qu'ils allaient en direction de dehors pour les rejoindre, voilà qu'ils entendirent du bruit, non, des voix, provenir d'une des salles. Mais....qu'est-ce qu'ils font en pleine nuit ici, franchement. Le plus âgé ne comprenait pas. Par contre le plus jeune, lui, semblait déjà tout savoir et les regarda en clignant les yeux.

— Mais... qu'est-ce que vous faites ici? C'est à la quatrième salle du quatrième étage, pas celle-là. Ça s'est juste une pauv' feuille de papier. On va y être avant vous si vous perdez davantage de temps, vous savez?

Est-ce qu'il les connaissait? Oui, il y avait ce Donatello qui lui disait quelque chose mais est-ce que c'était important pour lui? Non, il s'en fichait. Okuni se contenta lui par contre de lui sourire et lui faire un léger signe de main. Ainsi donc il est venu se faire peur. Tout comme cette....fille....en tenue de.....attendez ça lui dit quelque chose....il a vu ça à un moment au quartier asiatique dans un livre....oui un.....manghwa? Oui un truc de ce genre, c'était plutôt cool même si l'humain qui lisait tournait les pages trop vite.

— ....  Alors comme ça vous faites un "test du courage" hmm.... Essayez tout de même de ne pas trop provoquer les esprits de l'école, certains peuvent être assez....irritable.